Biotherapy (1986)

Biotherapy (1)

 

Biotherapy

(1986)

 

Biotherapy (6)

 

Comme ConTon, Gakidama, Guzoo et quelques autres, Biotherapy est un moyen métrage produit essentiellement pour profiter du boom japonais de l’horreur et de la vidéo dans les années 80. Contrairement à ses pairs toutefois, il s’embarasse à peine d’un script ou même d’un genre, puisqu’il tape aussi bien dans le body horror que le slasher, la SF d’anticipation et le splatterpunk. L’intrigue tourne autour d’une formule révoltionnaire nommée GT, capable de mutliplier par dix la taille de certains organismes. Le parfait outil pour vaincre la famine, mais qui reste expérimental et victime d’effets secondaires désastreux: balancé dans l’eau, le produit pourrait détruire le plancton qui nourri la faune, et aspergé sur les plantes, le développement souterrain serait tout aussi catastrophique. Sans parler d’apocalypse, le risque est un chamboulement total de la biodiversité et la création d’un nouveau monde où rien ne serait plus pareil.

 

Biotherapy (4)

 


Mais alors que les savants se disputent sur la suite de leurs démarches, l’un désirant montrer leurs progrès aux investisseurs contre l’avis de son senior, un mystérieux individu commence à massacrer l’équipe. Un être étrange et tout de noir vêtu qui dissimule son visage derrière un voile, peut apparaître et disparaître à volonté, et baigne dans une étrange lueur bleutée. Celui-ci cherche à s’emparer de leurs échantillons, questionnant les chercheurs avant de les mettre en pièces lorsqu’il refusent d’obéir. La police fait suivre les survivants mais ne sont pas de taille à lutter contre cet agresseur inhumain dont la venue coïncide peut-être avec cette pluie d’étoiles filantes aperçue un peu plus tôt dans le ciel. Biotherapy étant très court, la vérité ne se fait pas trop attendre et l’assassin va lui-même dévoiler ses origines et motivations aux intéressés: il vient d’un futur lointain et fait partie d’une seconde race d’humains, la notre ayant fini par mourir quelques 500 dans l’avenir à force de détruire l’environnement.

 

Biotherapy (3)

 


Cette nouvelle espèce a fini par se développer à partir de bactéries issues de comètes passantes et dominent désormais la planète, ayant même développé une méthode pour voyager dans le temps à partir de lumière (ce halo bleu qui l’entoure). Malgré tout ces créatures décidèrent de chambouler l’Histoire après avoir découvert une capsule temporelle où est expliqué les miracles que produisit le GT-2 avant leur ère, et notre meurtrier est revenu dans le passé pour détruire l’écosystème avec le GT-1 et ainsi précipiter la création de sa propre race. Pourquoi ? Il ne l’explique pas, pas plus qu’il n’explique pourquoi il tue à mains nues alors qu’il possède clairement des pouvoirs télékinésiques. L’air de rien ces élucubrations délirantes sont tout à fait en phase avec ce que les aliens planifient régulièrements dans les feuilletons de tokusatsu, et si ce n’était pour le gore extrême on aurait presque l’impression de voir un épisode d’Ultraman ou Kamen Rider sans super-héros pour sauver la mise. L’antagoniste lui-même est un kaijin qui dévoile son visage gluant lorsqu’il retire son déguisement très giallesque façon Six Femmes pour l’Assassin.

 

Biotherapy (8)

 


C’est typiquement le genre de folie qui régnait en maitre durant l’âge d’or du V-Cinema et de l’OVA, et on ne sera guère surpris de cette conclusion inexistante qui montre l’extraterrestre regagner son monde après avoir été salement battu (il perd un bras et se fait asperger de GT-2 sans que l’on sache quelles conséquences cela peut avoir sur son organisme) tandis que les héros décident de finir la création de leur panacée malgré la fin programmée de l’humanité dans les siècles à venir. Bien sûr le véritable intérêt de Biotherapy réside dans les scènes sanglantes, et si elles sont moins inventives que celles d’autres oeuvres du même genre, elles ne font pas pour autant dans la dentelle: citons une énucléation réaliste, une langue arrachée et un flingue planté si violemment dans la bouche d’un type que le canon éclate ses dents avant de repeindre le mur de son sang. Une scientifique se fait planter des tubes à essais brisés dans la poitrine, son sang jaillissant comme une fontaine, et un de ses collègues est éventré mais continue à se battre avec le monstre malgré que ses entrailles pendouilles à l’exterieur.

 

Biotherapy (7)

 


On a parfois l’impression que le projet n’était qu’une bande démo pour le responsable des effets spéciaux, Osamu Miki, mais celui-ci semble ne jamais avoir percé dans l’industrie, n’ayant aucun autre crédit à son compte. Une malédiction qui frappe le reste de l’équipe comme ses membres n’ont soit jamais été identifiés, soit ont fini leurs carrières sur ce titre. Il s’agit de l’unique film du réalisateur qui ne travaillait que pour la télévision avant cela, et sur les deux scénaristes, un seul poursuivit l’expérience après ça (Kazuhiro Kasai, avec l’obscure hentai Battle Can Can) pour aussitôt disparaître. Le casting est plus intéressant, avec Yumiko Ishikawa qui joua dans Guzoo la même année, Hirohisa Nakata (Godzilla vs. Biollante) qui fut l’un des méchants de Bioman, et Jun’ichi Haruta, qui bossa sur tout un tas de séries toku (Giraya, divers Super Sentai et Kamen Rider) et plusieurs Street Fighter avec Sonny Chiba.

 

Biotherapy (5)

 

 

GALERIE

 

Biotherapy (1)

 

Biotherapy (2)

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