Taeter City (2012)

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Taeter City

(2012)

 

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Après Adam Chaplin, les italiens de Necrostorm poursuivent leur odyssée splatterpunk avec ce Taeter City qui expérimente un peu plus avec la fusion des genres et des techniques. Les CGI et retouches d’images sont plus nombreuses, les maquillages et effets mécaniques plus complexes, les décors plus ambitieux et le ton encore plus sombre et satirique. Des séquences d’animation et des miniatures sont utilisées à l’occasion et le chaos général monte d’un cran, prédisant le « gore épique » que le réalisateur cherchera à accomplir avec son projet suivant, Hotel Inferno. Cependant contrairement à son prédecesseur et à son successeur, cet opus est moins un film qu’une compilation de vignettes reliées entre-elles par quelques fils rouges. Une anthologie dont les segments sont entrecoupés de fausses pubs et d’écrans d’informations, plus concentrée sur le worldbuilding qu’une intrigue. Les choses se déroulent dans un futur dystopien où l’humanité est devenu si violente que le monde est au bord du gouffre. La solution proposée par la ville de Taeter City: rendre le cannibalisme obligatoire et cuisiner les criminels pour la population !

 

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Grâce au Zeed Zystem, une invention détectant les prédisposés à la délinquance et générant des ondes les rendant suicidaire, le gouvernement n’a plus qu’à récupérer les corps pour les préparer dans des Méga Abattoires et fournir les fast foods agréés. Bien sûr la métropole étant sous un régime totalitaire, de nombreux interdits mettent facilement les gens hors-la-loi (la viande animale est illégale) et tout le monde peut finir dans une assiette. Le film s’intéresse à de nombreux éléments relatifs à cette société – les Biker Officers, garde d’élite équipé de casque à moto post-apocalyptique et d’armes high-tech, le matraquage publicitaire à l’aide de cartoons et d’un porte-parole crispant, les effets secondaires des ondes provoquant de dangereuses mutations – qui dressent le portrait d’un univers noir mais caricatural à la Judge Dredd (où le thème du McDonald’s cannibale existe déjà et fut potentiellement la source d’inspiration). Tout cela tourbillone autour d’une affaire de fugitif en guerre contre les autorités, rendu surpuissant par le Zeed et capable de produire ses propres ondes. Il visite donc un restaurant et un centre de détention, s’évade spectaculairement puis se retranche dans un hôtel dont il va infecter les résidents alors que des Bikers se lancent à ses trousses.

 

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De quoi permettre à Necrostorm de balancer tout ce qui lui passe par la tête: héroïne « manga » à gros seins et super décolleté, chien mutant représenté par une marionnette grossière, séquences à la première personne qui prédisent Hotel Inferno, parodie de Red Bull à base de sang humain, fractures montrées en rayon X lors des combats comme dans les Street Fighter de Sonny Chiba (ou plus probablement Mortal Kombat 2011). Un infecté voit des pattes d’insectes lui sortir de la bouche comme dans la fameuse scène de Hidden, et encore une fois après Adam Chaplin l’influence de Hokuto no Ken est notable, la protagoniste étant capable de couper ses proies à distance grâce à de l’énergie émanant du bout de ses doigts à la façon du personnage de Rei. Enfin la plupart des acteurs sont masqués ou ont leurs visages altérés par maquillage et CGI, créant une ambiance comic-book qui sied bien à l’ensemble. L’air de rien Taeter City propose beaucoup en seulement 72 minutes (65 sans le générique de fin !) et c’est sans doute sa plus grande force… après sa brutalité.

 

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Un homme broie sa propre tête à mains nues, des corps sont déchiquetés à la tronçonneuse, un crâne est liquéfiée par le vomis corrosif d’un mutant et un clin d’oeil au Blob montre un type être réduit à l’état de gelée collée au mur avec son visage en plein milieu, apparemment toujours vivant. Il y a des énucléations à la Lucio Fulci, le fugitif s’auto-répare dans sa chambre d’hotel tel Schwarzenegger dans Terminator, une victime liquéfiée à l’intérieur d’un caisson d’analyse permet d’imiter les ascenseurs de Shining lorsque la porte s’ouvre et il y a un petit côté Naked Blood dans l’automutilation sous drogue, comme lorsqu’un pauvre bougre se lave les mains pour aussitôt se séctionner les doigts dans le lavabo. Plus que gore, Taeter City est extrême, même si le petit budget fait que de nombreux effets demeurent approximatifs comme à la bonne vieille époque des shot on video allemands d’Andreas Schnaas et Olaf Ittenbach. C’est de toute évidence l’effet recherché et le résultat n’est finalement recommandable qu’à un public bien spécifique.

 

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GALERIE

 

Taetercity (2)    Taetercity (1)

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