Cauchemars à Daytona Beach (Nightmare, 1981)

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CAUCHEMARS À DAYTONA BEACH

Nightmare

(Nightmare in a Damaged Brain)

(USA, 1981)

 

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Réalisation: Romano Scavolini
Scénario: Romano Scavolini
Musique: Jack Eri Williams
Avec: Sharon Smith, Baird Stafford, C.J. Cooke, Mik Cribeen

 

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Suite à l’assassinat de ses parents, George Tatum est interné dans un hôpital psychiatrique où il fait régulièrement des cauchemars. Son médecin tente de l’aider et il reçoit deux nouvelles drogues expérimentales qui ont l’air de faire effet sur lui. Mais quelques temps plus tard, le patient s’échappe et commence à tuer. Il se dirige vers Daytona Beach, lieu du drame de son enfance. Au même moment dans la ville, une femme tente de reconstruire sa vie avec son amant et ses enfants, mais l’un d’eux passe son temps à faire de mauvaises blagues et à traumatiser son entourage…

 

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Un film gore qui trouve son inspiration, au détour de nombreuses scènes, à travers des classiques comme Halloween ou plus particulièrement Maniac. Sans être aussi dérangeant que le film de William Lustig, Cauchemars à Daytona Beach s’en rapproche beaucoup en plusieurs points. Déjà l’urbanisation est omniprésente, donnant à l’atmosphère une impression de sale, de froid, même dans les lieux les plus éloignés de la ville comme la plage, les couleurs étant délavées. Romano Scavolini ne juge pas les actes de son personnage principal, ne le décrivant pas comme un tueur monstrueux mais plutôt comme un malade qui n’arrive pas à se contrôler et qui à besoin d’aide (il pleure devant le cadavre d’une de ses victimes, fait des crises d’épilepsie assez violentes, demande à son psy de venir le chercher et téléphone même à un garçon pour lui dire de partir de chez lui afin d’éviter de le tuer). Le personnage de George Tatum impressionne par son comportement inspirant aussi bien la pitié, la compassion (ses cauchemars, ses crises), que la peur (ses meurtres). En fait Scavolini, tout en donnant un côté documentaire au film (on ne se sent jamais vraiment impliqué), semble plutôt critiquer les méthodes des psychiatres, même si elles sont de bonne foi, qui relâchent de dangereux malades mentaux qu’ils pensent pouvoir contrôler. D’ailleurs le médecin est le seul protagoniste à ne pas croire Tatum comme le coupable des meurtres de Daytona Beach. Le point de vue du cinéaste se résume en fait à dire qu’on ne change pas un homme, surtout pas un monstre, même si ce dernier n’est pas véritablement responsable de son état (dans le cas présent, un traumatisme ne disparait pas comme ça). Ainsi le cinéaste ne livre pas de jugement impartial et ne condamne pas George Tatum comme un vulgaire assassin.

 

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On peut aussi noter la façon dont le malade et le petit garçon se ressemblent (et pour cause). Ce dernier n’arrête pas de faire des blagues de très mauvais goût, donnant plusieurs fois le doute au spectateur quant à la véritable identité de l’assassin. On ne sait plus si la scène qui se déroule est le spectacle d’un enfant morbide ou l’acte d’un vrai tueur. Évidemment, et dès le début, plus le film avance et plus on se doute qu’il y a un rapport entre Tatum et la famille, hors du simple fait que Daytona Beach soit le lieu du drame de l’enfance du fugitif. La fin du métrage vient le confirmer: la mère est l’ex-femme de George Tatum. Le petit garçon est donc son fils, ce qui explique son comportement sadique. Le film se termine sous forme de boucle car c’est le personnage principal qui a tué ses parents lorsqu’il était enfant, et c’est son fils, jeune lui aussi, que le tue à présent. La dernière image, symbole de l’horreur qui se répètera, nous montre celui-ci adresser un clin d’œil à la caméra après abattu son père. Cauchemars à Daytona Beach montre que les enfants peuvent être cruels. D’ailleurs il est évident que même adulte, George Tatum est resté enfant dans sa tête. C’est sûrement ce qui provoquera l’interdiction du film en Grande-Bretagne, plus que le gore lui-même. Ces effets sanglants, réalistes et réussis, ont longtemps été attribués à Tom Savini, qui ne fut que consultant. Son nom fut exploité pour la promotion. Une démarche inutile car l’histoire est beaucoup plus intéressante que le maquillage. On remarque toutefois que celui-ci ne gâche pas le film, la violence et la nudité étant même naturels dans l’atmosphère froide du film. Les acteurs sont convaincant, en particulier les deux principaux jouant le tueur et le petit garçon. Ce dernier n’est en plus jamais agaçant, comme la plupart des enfants au cinéma.

 

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LA SCÈNE: Si la toute première scène du film, où Tatum se réveil dans son lit, est marquante car inattendue, donnant le ton au film, la meilleure scène est le flashback final de son enfance, montrant ce dernier, enfant, apercevoir sa mère au lit avec un homme. Le petit garçon prend une hache et massacre les deux adultes dans un déluge gore très impressionnant. Une scène souvent censurée. Une autre, excellente, est a noter. Elle doit son inspiration à Halloween. En pleine journée, alors qu’on ne se doute de rien, la mère de famille qui a décidée de revendre sa maison la prend en photo avec son amant, pour une agence immobilière. Alors qu’ils parlent, l’homme semble intrigué par le cliché Polaroid qui vient de sortir de l’appareil et n’arrête pas de regarder une des fenêtres. On voit alors sur la photo une silhouette humaine apparaitre à celle-ci, hors on sait que les enfants ne s’y trouvent pas. Le couple décide d’entrer dans la maison, mais n’y trouveront rien. Par contre le spectateur, lui…

 

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