Beowulf
(1999)
Produit par Lawrence Kasanoff, détenteur de la série Mortal Kombat (les deux films, la série et l’animé), Beowulf est une vague tentative de création de nouvelle franchise, coulée dans le même moule, qui ne connaîtra pas le succès escompté et pour cause.
Prévu comme un film pour jeunes dans la même optique qu’un Mortal Kombat, Beowulf en reprend le générique très “jeu vidéo” et la musique techno boostant les scènes d’action. Tout dans le film fait écho à cette franchise. Tout, y compris le manque de talent véritable et le côté cheap décréditant toute l’opération.
Ainsi, tout le design des costumes, des décors et des monstres renvoi à celui de Mortal Kombat: mal conçu, sous-exploité. Ce que Christophe Lambert décrit lui même comme un film “techno féodal futuriste” (!) n’est qu’en fait un univers de steam fantasy jamais clairement décrit et n’exploitant pas le côté technologie industrielle qu’il contient. On notera aussi des fautes de goûts (la coque en métal de Götz Otto, soulignant un peu trop ses attributs, la musique pompée sur Ennio Morricone lors de la première apparition de Beowulf, à la manière d’un western de Sergio Leone) qui, mêlées aux éléments artistiquement ratés (les effets numériques foireux comme la destruction du château ou le monstre final, les pièces d’armures de nombreux figurants), achèvent de casser le sérieux de l’entreprise. Il va sans dire que la bande-son techno du film n’aide pas à rehausser le niveau.
L’histoire elle-même à de quoi perturber. Reprenant vaguement le héros d’une légende scandinave du 5ème siècle, Beowulf n’en garde que quelques éléments (son héros possédant un sang mêlé humain démon, le monstre Grendel…) et noie tout cela dans un univers pillant ses origines à droites à gauche, entre autre Highlander, Mad Max 2, Alien, Predator et bien entendu Mortal Kombat. Un repompage plus qu’évident et n’aidant pas le film à se tenir.
Il est question d’un avant-poste, assiégé par des soldats qui veillent à ne laisser sortir personne. En effet, un démon sévit dans le château, éliminant chaque nuit de plus en plus de personnes, tout en prenant bien soin de ne pas tuer le Roi. Arrive alors Beowulf, personnage solitaire et très mystérieux, qui se dit être attiré par le Mal et les Ténèbres, et qui propose son aide pour terrasser la créature…
Peut être parce que les producteurs espéraient créer une nouvelle franchise, Beowulf sous-exploite complètement son personnage principal, ne donnant aucune véritable explication sur ses origines et le pourquoi de sa quête. Vaguement ébauché, l’intrigue qui devait suivre le protagoniste n’a en tout cas pas sa place dans l’histoire, qui se contente de le faire combattre tel un personnage de jeu vidéo. La doublure de Christophe Lambert abuse des sauts périlleux et la chorégraphie des scènes d’action est d’une ringardise à faire pâlir.
Les autres personnages seront tout aussi inexploités. Que ce soit la belle Rhona Mitra, qui n’est là visiblement que pour afficher son jolie décolleté et donner au héros l’inévitable amourette tout à fait dispensable, Götz Otto en rival jaloux, personnage inconsistant qui ne servira à rien, ou encore Oliver Cotton en Roi perturbé, dont le passé trouble ne servira que d’excuse au scénario. Quant à Layla Roberts, elle n’est guère mieux lotie que Rhona Mitra, le réalisateur se contentant de dévoiler constamment ses charmes plutôt que de l’imposer en véritable Reine du Mal. Même Patricia Velasquez, dans son petit rôle au début du film, voit son personnage ne servir que pour ses formes. Et que dire de l’inévitable sidekick jeune, moteur humoristique du film, qui fini tout simplement oublié par le scénario.
Finalement malgré son budget de dix millions de dollars, Beowulf ne s’élèvera jamais au-dessus du stade de série B déjà vu milles fois et n’offrant aucune originalité. Cependant, et en raison de son manque total de nouveauté et de réussite artistique, Beowulf devient un agréable divertissement pour sa ringardise. Film passable, série B grotesque, mais nanar assurément fun.
Quelle bravoure que de te risquer a chroniquer ce nanar , bien que ca fasse partie du jeu que de ne pas relayer que des bonnes galettes . Et celle la de galette, elle est bien moisie . Mais ta plume fait bien passer la féve , et tu as encore une fois bien disséqué ce » sommet « du genre !
pas grand chose a retenir de positif en dehors des bas rouge de Patricia Velasquez , sexy a souhait . du bon travail que le tien autant que mauvais fut celui de ce Beowulf . pour info je me suis risqué a un nouveau visionnage il y a peu de temps , au cas ou les années auraient modifié ma perception …he bien disons que j’ai lâché au bout de 30 minutes !
Effectivement, se retrouver à parler de film de merde, c’est le risque du boulot de chroniqueur. Je crois que dans le domaine, on connais tous ça.
Pour le coup c’est un très vieux texte de l’époque où je ne savais pas écrire, et où j’expérimentais sans cesse (texte court, long, beaucoup de réécriture, pas de structure, etc) et ce n’est pas toujours très agréable à lire. Trop limité, trop amateur, trop… Gamin.
Du coup merci d’avoir pris le temps de lire et de pas avoir abandonné en cours de route !
Ta mention de Patricia m’a presque envie de revoir la chose juste pour elle. Puis ta dernière ligne m’a fais comprendre que ce n’était pas une bonne idée !