Mad Max vs. Fury Road

Compte-rendu que j’aurai pratiquement mis deux mois à pondre. J’étais presque persuadé que je finirai par abandonner et qu’il rejoindrait la section “fragments”. Je n’arrivais pas vraiment à parler du film juste après la projection, visiblement c’est encore le cas maintenant ! Autant dire qu’une rétrospective Mad Max n’est pas pour tout de suite…

 

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Je crois que je n’ai plus besoin d’expliquer a quel point je suis tombé dans le cinéma de Genre depuis que je suis petit. Très jeune, avant même de savoir lire, j’arpentais les vidéos-clubs aux rayons Horreur / Fantastique afin de découvrir et d’analyser le flot d’images horrifiques qui déferlaient dans mon esprit via les centaines de jaquettes exposées sur les étagères. Pour autant, je n’avais naturellement pas la permission de voir un de ces films et il m’a fallu prendre mon mal en patience, comme à peu près n’importe quel enfant fasciné par une culture qui n’est pas de son âge.

C’est probablement pour ça qu’un beau jour, alors que j’ai à peine une dizaine d’années, mon père fini par céder et me permet une de mes toutes premières incursions dans ce cinéma adulte, ce cinéma Rated R qui marque à jamais le spectateur. Ce qu’il me propose, alors que je suis indécis devant quelques productions dites “Famille”, c’est de voir quelque chose avec un peu plus de punch. Quelque chose qui se rapprocherait de mon centre d’intérêt encore naissant. Il pointe du doigt deux jaquettes devant lesquelles je suis passé plusieurs fois au fil des ans: Mad Max et Mad Max 2. Les affiches et leurs illustrations, mettant en scène des hommes armés, vêtus de noir et semblant utiliser des véhicules de guerre, me transportent dans une autre dimension. Les films seront violent, je le sens. Secs, brutes, énergiques. Il n’y aura ni Bon, ni Méchant caricaturaux. Tout ce que je pressens, du haut de mes trois pommes, c’est que la Mort semble rôder autour de ces œuvres.

Pendant un instant, j’hésite totalement sur laquelle de ces deux cassettes je dois choisir et mon père me précise que je peux commencer par la suite sans que cela importe – ce qui je crois, m’est aussitôt confirmé par l’employé en charge. Toutefois, à cet âge là, on respecte les règles, on veut procéder de manière correct afin de parfaitement comprendre ce que l’on étudie, et je me décide à louer Mad Max premier du nom.

 

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Le film que je vois est un choc total. A vrai dire je n’ai pas les yeux scotchés sur l’écran du début à la fin, car le stress est trop grand. Dès la course poursuite qui ouvre le bal, je réalise que je suis trop jeune pour voir ce film et qu’il peut subitement se passer n’importe quoi. La scène de la main coupée, pendant à une chaine derrière la voiture de l’héroïne, vient me le confirmer avec ce qui est un de mes plus vieux trauma de cinéphage. Si l’expérience n’est pas totalement nouvelle (Les Dents de la Mer est passé par là, bien avant, encore plus sauvagement), elle reste marquante, terrifiante, et croyez bien que la semaine suivante je ne me suis pas du tout précipité sur Mad Max 2, de peur de revivre tout cela une seconde fois. Et il faut dire que de la part de quelqu’un qui n’a aucune idée de la différence qu’il y a entre ces deux films, Mad Max est un coup de poing plutôt méchant: le personnage le plus aimable du film se fait brûler vif, Max perd sa femme et son bébé, extermine tout le monde et clôture son aventure sur une note de sadisme comme je n’en avais tout simplement jamais vu. Le dernier plan du film, celui de Max qui conduit son Interceptor d’un regard vide, alors qu’une explosion apparait dans le paysage derrière lui, nous laissant songeur sur le sort de ce jeune motard pourtant pas si méchant que ça, me restera pour toujours.

 

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Mad Max 2 viendra bien plus tard durant mon adolescence et fera son travail comme il se doit. Je me souviens toutefois avoir eu sur mes amis l’avantage de la vision du premier film, qui vient en rajouter une sacrée couche sur le monde apocalyptique qui nous est décrit. Si beaucoup s’amusent de ce monde délirant, un brin SM avec plein de voitures impossibles – et à raison, j’y vois là la progression tout à fait logique de Mad Max premier du nom, avec son héros perdu, solitaire et pouvant puiser au fond de lui la violence nécessaire pour survivre. J’ai pour Max une sympathie et une attirance un peu plus grande que mes camarades en raison de “notre” passif. Naturellement le film marque tout autant, se grave pour l’éternité dans mon cerveau et prouve une bonne fois pour toute qu’une séquelle peu être tout aussi bonne, voir supérieure, à son original. Max, son chien, le Gyro Captain, le Feral Kid, Humungus et ce foutu punk braillard qui m’évoquait, à l’époque, celui des célèbres pubs de jeux vidéos (“Sega, c’est plus fort que toi”) deviennent tout simplement immortels.

Mad Max et Mad Max 2 reviennent régulièrement au cours de ma vie, vision en VHS ou lors de diffusions télé, et seul Mad Max 3 m’échappe constamment. Un sacré agacement pour moi qui tient absolument à connaitre le destin du personnage, d’autant que cette fois ce sont les autres qui le voient avant moi. A mes questions toutefois, pas beaucoup de réponses: Mad Max 3 ne plaît pas, et j’en ferai la difficile découverte longtemps plus tard. Je n’ai plus aucun souvenir des conditions de visionnage, mais je parie que j’ai emprunté le DVD à mon grand ami Damien, qui était un temps devenu une sorte de fournisseur parallèle à ma cinéphagie.

 

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Le film est mou, le film est triste, le film n’est plus violent et paraît même beaucoup trop adoucis. Le fameux combat contre Master Blaster me paraît mal foutu, le crash contre le camion est la redites de trop, les enfants sont à peine supportables et surtout l’histoire n’a aucun sens: pourquoi donc quitter un oasis paradisiaque pour rejoindre un endroit mystérieux dans ce monde infernal ? J’ai toujours vu les dernières images comme particulièrement cynique, les enfants découvrant les restes de la civilisation humaine en ruine, détruite par la guerre nucléaire. Eux qui vivaient une vie paisible, sorte d’Enfants Perdus de Peter Pan épargné par l’Enfer, les voilà perdus dans une zone irradiée, sans eau ni nourriture, avec le risque de périr sous les éboulements et les attaques des pillards.

Je découvris plus tard que Mad Max 3, n’est tout simplement pas Mad Max 3. Il s’agit en fait de Mad Max: Beyond Thunderdome, et comme l’absence de numérologie le signifie, est presque considérable comme un spin-off. Un “à côté” qui ne s’inscrit pas vraiment dans la continuité – et ce malgré le soucis du détail assez époustouflant, qui va jusqu’à donner à Mel Gibson un œil d’une couleur différente en souvenir de sa blessure à la tête gravissime de Mad Max 2. Un détail qui me le confirme nettement est l’apparition subite du Post-Nuke, c’est-à-dire le facteur nucléaire qui ravage le monde. Il n’en a jamais été question dans Mad Max 2, où la civilisation s’était écroulée en raison du manque de pétrole. L’introduction est même assez clair sur le fait que les hordes de sauvages qui ravagent le monde sont de simples brigands, les gouvernements étant tombés après la disparition du carburant et le chaos que cela à engendré. Le Wasteland, territoire désert dans lequel s’aventure Max, pourrait être considéré comme la zone la plus reculée de la planète, là où il n’y a plus autorité ni semblant d’ordre (ce qui était déjà présenté dans le premier film, la police étant clairement sur le déclin). Mad Max: Beyond Thunderdome reprend en fait à son compte un concept inventé par ses clones, des dizaines et dizaines de films américains et italiens qui forment désormais un genre à eux tout seuls. Une excuse qui permet de ne pas s’embarrasser de logique et de planter le décors immédiatement.

 

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Sur un point beaucoup plus technique, ce troisième opus se démarque évidemment par son côté plus familiale et l’absence de véritable sauvagerie. Un choix étrange et qui déçoit forcément, indiquant clairement l’implication de Hollywood et de ses révisions absurdes. Car Mad Max 3 est cette fois une coproduction, ce qui explique beaucoup les modifications apportés à l’univers. Mais plus important est le fait que ce film là n’est pas réalisé par George Miller. L’homme s’est totalement désintéressé du projet suite à la mort de son ami Byron Kennedy, tué dans un accident d’hélicoptère durant les repérages. Il cède alors la place à George Ogilvie, qui est la véritable personne en charge du film, et se contente de mettre en boite les scènes de poursuite, par soucis d’intégrité. Autant le dire, même avec les américains derrière les talons, le réalisateur aurait sans doute accouché d’une œuvre bien différente s’il avait continué malgré tout à filmer les errances de son Road Warrior. Au point que Mad Max: Fury Road semble être sa revanche sur la situation, puisqu’il revisite totalement l’intrigue de Beyond Thunderdome

Les années passent et le désire pour un Mad Max 4 est toujours là. Longtemps les rumeurs courent: le film portera le nom de Fury Road mais ne mettra peut-être pas en scène Mel Gibson. On parle un temps du fils de Max, une supposition un peu stupide qui ne plaît à personne. Les années défilent, encore et encore, et Mel Gibson fini bel et bien par perdre son statut de guerrier de la route alors qu’il devient réalisateur, se perd dans des propos antisémites et prône son intégrisme religieux. Mad Max 4: Fury Road n’ai pas et ne sera jamais. Car le film qui fini par être mis en scène par George Miller, quelques 30 ans après le dernier opus, n’est pas Mad Max 4. Il s’agit d’un reboot, d’une révision se situant dans une continuité différente. Un retour à la case départ qui ne présente finalement plus du tout l’anti-héros que l’on a suivi depuis tout ce temps. Si Max il y a, ancien flic, figure tragique et violente, il s’agit d’un tout nouveau personnage qui n’a plus du tout l’évolution de son prédécesseur…

 

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Et comme il faut que j’attaque cette chronique de Mad Max: Fury Road, autant se lancer. Le titre, encore une fois, ne porte pas de numéro et peut encore une fois s’apparenter à un spin-off, une déclinaison difficile à situer. George Miller, malin (ou peut-être tout simplement sénile), va en jouer pour semer le doute, la confusion, et ainsi la curiosité. Tantôt suite, tantôt relecture, Fury Road se déroulerai “très longtemps après la trilogie”, impliquant une continuité directe. Des détails viennent confirmer ces dires (Max possède son blouson de flic et sa blessure au genou issue du premier film, le background nucléaire de Mad Max 3 est ici rajouté comme découlant de la catastrophe annoncée dans le second volet), d’autres viennent les jeter par la fenêtre (l’Interceptor, irrémédiablement détruit à la fin de Mad Max 2, apparaît ici, l’enfant de Max n’est plus un bébé garçon mais une fillette, la cicatrice à la tête disparait – ce qui est assez significatif quand on sait le soucis du détail qui existe sur la saga). La vérité c’est que George Miller s’en tamponne bien de la continuité, de la chronologie. Ce qu’il veut c’est revisiter Mad Max et le Péplum, comme il devait le faire avec Mad Max 3, mais à plus grande échelle encore. Il veut un nouveau conte post-apocalyptique, configurer son univers en allant encore plus loin, n’ayant que faire de l’histoire de Max. Et à vrai dire il a peut-être raison puisque l’arc narratif concernant le personnage été normalement clôturé après Mad Max 2.

Pour rappel des faits, Max Rockatansky était un homme sur la brèche depuis toujours, représentation d’une civilisation en danger et du retour imminent à la barbarie. Flic en patrouille sur les routes, il passait le plus clair de son temps à provoquer les hors-la-loi et à les neutraliser, se sentant finalement très proche d’eux. Trop à son goût, car il sentait qu’il n’y avait pratiquement plus de différence entre lui et ceux qu’il poursuivait. Après avoir perdu sa famille (du moins son fils, car jamais Max ne visita sa femme qui a survécu à l’agression, préférant se perdre dans un recoin sombre de son âme dès qu’il en a la permission) il part à la chasse aux barbares et les extermines, puis s’aventure dans le Wasteland. Le désert. Si l’on prend en considération que l’intrigue se déroule peut-être bien en Australie, cela signifie qu’il quitte simplement son ancienne vie dans un moment de perdition, et se confronte à un monde tout aussi détruit que lui. “You’re happy out there, are you ? Eh ? Wandering ? One day blurring into another ? You’re a scavenger, Max. You’re a maggot. Did you know that ?” lui balance à la gueule Pappagallo lorsqu’il décide d’ignorer son peuple. Dans la seconde partie du film, après avoir failli mourir, Max retrouve son humanité, renaissant de ses cendres tel un Phoenix, et accepte une mission quasiment suicidaire afin de sauver les rares personnes qui en vaillent encore la peine. S’il ne part pas avec eux vers un monde meilleur, on pourrait tout aussi bien supposer qu’il s’en va retourner vers les grandes villes, le reste de civilisation qu’il avait quitté mais qu’il pourrait maintenant retrouver.

 

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Il n’y avait pas besoin d’un Mad Max 3, Mad Max 1 et 2 formant finalement les deux chapitres d’une même histoire. Avec son côté cheap, son changement de direction et sa mise en scène super molle, Beyond Thunderdome aurait tendance à le prouver. Bien sûr on peut toujours supposer que Max n’a plus nulle part où aller malgré tout, et si on ne parle pas de thématique, d’histoire, mais simplement d’univers, ses errances pourraient le conduire vers cette nouvelle aventure. C’est grossier mais plausible. Cependant George Miller ne semble absolument pas intéressé par l’idée de raconter une nouvelle aventure de Max. Ce qu’il aime c’est l’univers post-apocalyptique qu’il s’est construit au fils des films, c’est ce monde fou, meurtrier, violent, celui qui m’apparaissait rien qu’en regardant les affiches alors que j’avais une dizaine d’années et que je n’avais pas la moindre idée de qui était Max Rockatansky.

Et voilà tout mon sentiment sur Mad Max: Fury Road. Ce n’est pas Mad Max 4, c’est bel et bien juste Fury Road. En fait les personnages de Furiosa et Nux semblent être les acteurs principaux de cette nouvelle intrigue, d’une génération bien plus lointaine que celle du Road Warrior. J’en veux pour preuve tout ce monde qu’à construit le créateur pour ce nouveau volet: les antagonistes ne sont plus des pillards mais bel et bien une société qui s’est développée après des années d’évolution, dirigeant des villes et des ressources différentes (respectivement eau, essence et munition, les denrées les plus importantes de cet univers). Le langage s’est modifié au point que certains mots sont des créations provenant de reliques de l’ancien monde (comme le McFestin du Valhalla), prouvant que l’époque du Mad Max original n’est plus qu’un passé lointain que seules de vieilles dames se remémorent.

En fait je soupçonne fortement que le scénario original, qui a probablement maintes fois été modifié durant les années, ne mettaient pas en scène Max dans un premier rôle. Une rumeur, justement, voulait que Mel Gibson n’ait qu’un caméo, une apparition, à un moment donné du film, histoire de faire le lien. Nux et Furiosa devaient sans doute être les véritables protagonistes tentant d’échapper à Immortan Joe, d’abord ennemis puis décidant de faire une trêve avant de se rejoindre tout simplement par la force des choses. Plusieurs fois le film semble évoquer cette idée, la séquence qui l’illustre le mieux étant la première poursuite du camion, avec sa conclusion juste après la tempête.

 

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La façon dont je visualise la chose, c’est que Nux y poursuivrait courageusement Furiosa à travers l’orage, pensant avoir été choisi par cette quête lorsque Immortan pose les yeux sur lui. Il prépare son suicide afin de la stopper mais se fait mettre hors course au dernière moment (dans le film, même si Max est techniquement celui qui l’empêche de se faire sauter, c’est Furiosa qui le neutralise en défonçant son véhicule). Plus tard, ayant survécu et rattrapant le groupe de jeunes femmes, il tente d’avoir le dessus mais blesse accidentellement celle qui est enceinte. Et comme le déclare Furiosa à Max, il sera probablement puni pour avoir osé abîmé la préférée du tyran, le contraignant alors à partir avec elle s’il veut avoir la vie sauve (ou ne pas être déshonoré, dans le cas de Nux).

Le reste de cette version se retrouve quasiment tout au long de Mad Max: Fury Road, moins les quelques modifications qui furent apportées par la suite. Le concept d’un vieux Max s’intègre parfaitement dans cette logique, notamment avec la différence de langage qu’il y aurait eu entre les personnages (Max, s’exprimant normalement, et les nouveaux, plus jeunes, adoptant un langage évolué). Cependant Miller (ou ses producteurs) ont besoin de Max. Très certainement pour faire vendre le film. Cela met Nux en retrait et, toutefois, j’arrive presque à caser là-dedans une autre rumeur qui voulait que le Max joué par Tom Hardy ne soit pas celui de la trilogie originale, mais un imposteur. Un vagabond utilisant son nom, peut-être volontairement, pour évoquer la légende autour du personnage, ou fuir son propre passé. L’apparition de Mel Gibson aurait alors eu une autre signification, la rencontre entre le vrai Max et le nouveau pouvant être perçu comme une façon de passer le flambeau. Encore une fois il n’en sera rien et le Max de Fury Road est considéré comme étant le vrai Max. Non seulement ça, mais aussi le Max que l’on connait, celui des premiers films.

 

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Le réalisateur s’explique en disant que, pour lui, son anti-héros ne peut pas être vieux, qu’il est un homme forcément dans la force de l’âge. En réalité, le fait que ce Max soit décrit comme un flic, avec la même apparence que son prédécesseur, n’est finalement qu’une stratégie marketing. Miller ne s’en cache pas et c’est exactement pour la même raison que l’Interceptor atterri dans le film alors qu’il est censé avoir été réduit en miettes. C’est parce que, pour l’inconscient collectif, pour la masse, Mad Max se réduit à trois choses: des poursuites en voiture, un flic en blouson de cuir et l’Interceptor avec son moteur apparent. Et puisque Mad Max: Fury Road et ses créateurs visent le succès au box-office, il faut donner au public ce qu’il veut et tant pis pour la logique.

Tant pis si Max se présente comme étant un ancien policier dans un monde où la civilisation en tant que telle n’existe plus depuis bien trop longtemps. Tant pis si tout le monde autour de lui s’exprime d’une manière différente, voyant la Terre d’autrefois comme une légende dont ils ne comprennent plus le fonctionnement, alors que Max était bel et bien là à cette époque. Oublions la continuité, oublions les incohérences, oublions tous les soucis que ce parti-pris engendre dès que l’on y réfléchis plus de deux secondes. Tout le monde, George Miller le premier, les spectateurs les seconds, se mettent d’accord sur le même argument: on s’en fout, ça ne compte pas, ça n’importe pas. Tout ce qu’on veut c’est des cascades, de l’action, de l’esbroufe.

Niveau écriture, c’est quand même très mauvais, pas loin du glissement temporel improbable de cet ignoble Texas Chainsaw 3D, avec son héroïne née en 1974 mais ayant toujours une vingtaine d’années en 2012. Pourtant, ici, apparemment ce n’est pas grave. Mad Max a un passe-droit car il est bien fait. Alors que The Avengers: Age of Ultron et Fast and Furious 7 en prennent pour leur grade, eux-même dotés de scenarii troués comme des passoires et prétextes aux scènes d’action les plus folles, Fury Road est vénéré pour sa réalisation à l’ancienne, rentre-dedans et n’ayant recours aux CGI qu’au strict minimum. En somme tout le monde, du journaliste de cinéma expérimenté au petit Kevin décérébré, fait la différence entre le cinéma creux d’Hollywood, et celui, doté d’une âme et de couilles, de Miller.

 

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Ils sont même tellement subjugués qu’ils en oublient, au passage, le résultat dégueulasse qui reste encore très apparent tout au long du film. D’une tempête de sable illisible à l’incrustation dégueulasse de cette petite fille spectrale, façon films de fantômes japonais, en passant par une colorimétrie gentiment factice tant elle a été rehaussée à l’ordinateur, on ne peut pas dire que Mad Max: Fury Road se démarque techniquement de la concurrence. Peut-être aurait-il fallu éviter de filmer à la caméra digitale moderne, dont l’image lisse, parfaite et retouchée, ne parait pas plus différente de d’habitude. Sans parler de l’utilisation de la 3D qui, de temps en temps, oblige l’intégration de quelques plans gimmick d’une ringardise et d’une nullité quand même franchement éprouvante. Pour tout dire, lors du final et de la destruction d’un certain véhicule, j’ai eu des flashes des Dents de la Mer 3D: un volant en images de synthèses vient léviter devant nous au ralentis, exactement de la même façon que les mâchoires du requin venaient s’éjecter jusque devant l’écran…

Alors bien sûr tout cela n’est finalement que du détail sur l’échelle du film, et effectivement il est tout aussi stupide de ce moquer de ces CGI ridicules que de vanter l’absence “totale” d’effets numériques comme le font certains. Personnellement la consommation régulière de production Asylum m’a suffisamment blindé pour que je fasse avec. Pour autant, papy Miller ne s’en sort pas toujours aussi brillamment qu’on veut nous le faire croire et certains défauts de réalisation viennent même brûler les yeux tant ils apparaissent grotesques. Ce sont les speeded up scenes notamment, ces accélérés dont est très adepte le metteur en scène, mais qui prennent ici des proportions alarmantes. Au début notamment, lorsque Max s’échappe dans la tanière des War Boys, courant sans savoir où il va. Ce qui devait être une scène stressante, étouffante, évoque un sketch de Benny Hill ! Plus sérieusement, durant la séance, j’ai failli me lever de mon siège pour prévenir le projectionniste que quelque chose clochait… avant de réaliser qu’en fait non. Ce qui, avant, étaient des moments très brefs mais déjà quand même bien bancal (le lancé de boomerang et le crash d’Humungus dans Mad Max 2 par exemple) deviennent ici un sacré handicap.

 

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Mon degré d’implication étant fortement amoindri en raison du trifouillage peu honnête de l’univers, et la forme me semblant finalement loin d’être aussi parfaite et poli qu’on me la vend, que me restait-il de ce Mad Max: Fury Road finalement ? Certainement toute l’intrigue et les personnages, cette évasion désespérée de quelques femmes qui ne veulent plus être asservie par un dominateur inhumain et pathétique. Le côté presque Heroic Fantasy, à la Conan, le barbare de Robert E. Howard, auquel le film se rapproche beaucoup finalement. Après tout, l’écrivain ne racontait jamais la vie de son Cimmérien, mais plutôt des histoires dans un univers vaste et très riche, utilisant Conan comme un simple moyen de narration. Celui-ci, tantôt protagoniste principal, tantôt en retrait, se promenait d’une histoire à l’autre sans qu’une chronologie véritable ne soit retranscrite. Howard présentaient ses nouvelles comme des chroniques qui pouvaient être lues dans l’ordre que l’on voudrait. De manière amusante il existe depuis longtemps une théorie autour de Max Rockatansky qui est similaire. Elle part du principe que le Max que l’on croise dans chaque film n’est en fait pas le même, les histoires présentant juste un héros se retrouvant impliqué malgré lui dans une situation qu’il fini par dénouer, et obtenant un statut héroïque se faisant. “Max” serait en fait un nom générique utilisé par les conteurs, faisant de chaque film une aventure à part. L’idée est née de Mad Max 2, où l’intro et la conclusion font intervenir un narrateur très âgé dont la mémoire peut lui jouer des tours et qui se révèle être le Feral Kid, témoin forcément trop jeune des évènements du film.

Vu comme ça, Mad Max: Fury Road fonctionne très bien et j’aurai certainement pu suivre son histoire avec plaisir… Si seulement il ne s’agissait pas que d’un remake à peine caché de Mad Max 2 et 3. Chaque élément du scénario peut être décodé et réattribué à l’un ou à l’autre film, du convoi en camion à la recherche d’un Paradis terrestre caché dans le Wasteland, en passant par la présence d’une cité-essence. Bien trop de fois le film fait écho à ses prédécesseurs au point que l’ensemble prend des airs de gros patchwork: la boite à musique, le fusil dont le coup ne part pas, l’entrée finale vers une Terre Promise longtemps convoitée, le Thunderdome lui-même, bel et bien présent mais reconverti en harem. Quant aux War Boys / War Puppies, leur look d’albinos aux cernes noires est tout simplement une reprise du jeune Scrooloose de Mad Max 3. Associé au fanservice, comme les yeux exorbités, la tête du Gyro Captain visible sur un pique, les cheveux longs de Max ou le boomerang reconverti en hache de guerre, tout cela confère à l’ensemble un côté recyclage franchement déplaisant.

 

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N’en ressort alors qu’un soupçon d’intrigue, vague fil rouge qui évoque surtout un jeu de rôle ou un jeu vidéo, venant presque me confirmer que si Miller à su dépeindre un univers, il n’avait absolument rien d’autre à proposer. Le réalisateur à créé un monde, mais celui-ci semble plus convenir à un MMORPG ou une série de romans, ne pouvant finalement rien explorer des divers éléments qu’il a mis en place en un simple long métrage. Le marais, la nouvelle Gaz Town, la cité des armes à feu, les enfants de Immortan Joe et la légende qui entoure celui-ci (soit-disant considéré comme immortel par tous, du moins c’est ce que chaque spectateur rapporte de sa vision du film, mais est-ce seulement évoqué une seule fois en cours de film ?). Le bras bionique de Furiosa est probablement l’élément le plus représentatif de tout ça, sorte de prothèse confectionnée à partir de débris métallique récupéré ici et là, mais fonctionnant comme la plus futuriste des appareillages. La chose semble rétro et devant être opérée manuellement, ce qui n’est pas le cas, mais ne propose pas non plus de bruitages de servo-moteur ou autres batteries automatisées. En gros, on est tenu de croire que ramasser trois bout de fer et les faire tenir avec du scotch permet d’obtenir une main-robot fonctionnelle, exactement comme Ash dans L’Armée des Ténèbres ! Si c’était encore crédible dans ce dernier film en raison du ton hautement comique et surréaliste de l’univers, ici c’est surtout totalement incongru. Un intru qui aurait plus eu sa place dans un Fallout que dans Mad Max.

Alors que Fallout 4, justement, vient récemment d’être annoncé, Mad Max proposera également son jeu vidéo équivalent, visuellement totalement ancrée dans ce Fury Road plutôt que dans la trilogie précédente. De là à dire que ce nouveau film est une gigantesque pub… Non, certes, ça serait être de mauvaise foi. Mais il faut reconnaitre le décalage. D’ailleurs, même l’équipe chargée du marketing devait être totalement perdu puisque, durant le début de la promotion, une affiche est sortie montrant Tom Hardy portant avec lui son oreillette Bluetooth, les responsables pensant peut-être qu’il s’agissait là d’un autre morceau de technologie improbable ajouté à l’univers Mad Max… Manque de bol, c’était juste un gadget appartenant à l’acteur qui écoutait de la musique pendant son travail !

 

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Bref. Il n’y a, en substance, absolument rien dans Mad Max: Fury Road, tout a été déjà fait, déjà vu, que ce soit avec les films précédents, ou durant les années précédentes au cinéma. C’est sans doute pour ça que beaucoup on cherché à soulever le côté sexiste et féministe du film, via les personnages de Furiosa et des jeunes femmes avec qui elles s’échappent. Peine perdue, tout ça c’est du vent, car ce nouvel opus est tout sauf sexiste. Ou féministe. Furiosa est un personnage intéressant, une femme qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, bad-ass, et oui c’est effectivement beaucoup trop rare pour ne pas être signalé. Mais ce n’est pas non plus unique, cela existe ailleurs. Non, Fury Road n’est pas plus son film que Max puisque les deux se retrouvent totalement à égalité en terme d’apparition à l’écran qu’en importance vis-à-vis de l’action ou des enjeux. Elle est juste un autre personnage principal, simplement. Et d’ailleurs, ce n’est pas la première fois que cela arrive dans la série, puisque je crois me rappeler d’une autre femme guerrière redoutable et charismatique (la Warrior Woman tout en blanc de Mad Max 2, s’opposant d’abord à Max avant de faire une trêve avec lui en reconnaissant son utilité face à l’adversité) et une autre leader parfaitement féminine et intelligente (celle incarnée par Tina Turner !).

Les autres héroïnes, perçues par les uns comme des femmes en détresses possédant presque honteusement un physique de mannequin, et par les autres comme des femmes fortes capables d’en remontrer à leurs adversaires masculins, sont également ciblées plus qu’elles ne devraient l’être. Il s’agit de personnages secondaires, et c’est à peu près tout. Elles évoluent en cours de film, passant d’évadées apeurées, n’ayant plus eu contact avec le monde extérieur depuis un bon moment, à combattantes utilisant armes et stratégies pour arriver à leurs fins. Ma scène préférées montre justement l’une d’elles, la brune qui était tentée de rejoindre Immortan Joe lorsque tout semble perdu, faisant montre de lâcheté. Vers la fin du film, en pleine poursuite, elle tend la main au colosse qui s’attaque à leur véhicule afin de les enlever. En apparence, elle comprend que son groupe n’a aucune chance de s’en sortir et trahie ainsi ses amies pour retourner saine et sauve dans les bras de Immortan Joe. Seulement aussitôt passée de l’autre côté, elle trompe tout le monde et permet en fait à Max et Furiosa de l’emporter. Oui, la plupart des antagonistes sont des hommes et les bons sont des femmes de tout âge, mais franchement ça s’arrête là.

 

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Bien sûr il y a quand même pas mal de choses à relever de ce quatrième volet. Il y a ce marécage quasi onirique où vivent d’étranges pêcheurs en échasses. Nux, dont le parcours évolutif vol littéralement la vedette à Max et Furiosa, passant d’un adolescent fanatique persuadé d’être l’Élu qui rejoindra le Valhalla à un adulte découvrant l’amour, l’espoir et la liberté de choix. Les cascades et séquences d’action, naturellement, toutes filmées véritablement et sans recours aux CGI, sont à elles seules le plus gros intérêt du film. Non pas tellement en raison du côté spectaculaire, car à mes yeux elles ne le sont pas tellement (il s’agit juste d’un amas de véhicules qui se rentre dedans et cela m’apparaît finalement comme extrêmement banal après avoir digéré des centaines de films d’action), mais à notre époque où l’utilisation des images de synthèsesest surabondante, c’est une victoire. Ce qui, autrefois, été utilisé comme un effet spécial visant à corriger, améliorer, ou rendre possible certaines scènes compliquées, est devenu une norme. Un standard dégueulasse où la “mise en scène” disparaît au profit d’un visuel générique et qui n’a plus rien d’impressionnant ni de captivant.

Désormais on utilise des CGI pour montrer des animaux, pour simuler du feu ou de la fumée, pour créer des collisions simples, pour faire des doublures numériques dans des situations où un véritable cascadeur pourrait faire l’affaire. George Miller offre un superbe pied de nez à cette génération lamentable et le succès de son film prouve que l’on devrait revenir en arrière et commencer à reprendre en main le cinéma d’avant, celui où on filmait véritablement. Je doute que cela arrive, mais s’il fallait un film étendard pour tendre un doigt à ces blockbusters insipides qui sortent chaque année par paquet de douze, le voici.

 

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Et c’est hélas a peu près tout ce qui m’a paru convenable. Même la conclusion, que les gens peuvent voir différemment, ne me touche absolument pas. Au moins elle semble beaucoup plus logique que celle de Mad Max 3 ! Les multiples véhicules, s’ils sont effectivement amusant dans leurs modifications, touchent quand même pas loin de la caricature et sortent plus d’un cartoon à la Jayce et les Conquérants de la Lumière que d’un post-nuke. A ce titre, je cherche encore l’utilité de ces perchistes qui tanguent comme des pendules. Toutefois je ne peux pas nier le plaisir de revoir ces coccinelles recouvertes de piques, hommage du réalisateur à son collègue australien Peter Weir et à son film The Cars That Ate Paris ! Mentionnons également de gros raccourcis qui finissent par laisser derrière eux quelques personnages (The Organic Mechanic, Miss Giddy) ou créer quelques problèmes, comme cette ellipse qui nous oblige à croire que Max est capable d’éliminer le Bullet Farmer et ses hommes, pourtant lancés à fond la caisse dans sa direction, mitrailleuses pétardantes… Alors que notre anti-héros peine à se battre contre deux ou trois War Boys bien plus chétif que lui quelques minutes plus tard !

L’idée d’un Péplum post-apocalyptique était intéressante, et Fury Road est loin d’être un mauvais film malgré l’idée que je peux en donner. En fait c’est un très bon film, seulement les spectateurs semblent être totalement aveuglés par ce qu’ils ont devant les yeux et, malheureusement, ne réalise pas que le spectacle n’est pas exempt de (gros) défauts en plus de ne tout simplement plus être original. Fut-il sorti il y a une dizaine d’années, alors le choc aurait été massif et sans précédent. En l’état, il me donne simplement l’impression d’être un clone de 300 dans un univers de SF ultra travaillé, et au final me parait plus tenir du jeu de rôle ou du jeu vidéo que du cinéma. Ce n’est pas que je dévalorise, mais il n’y a à mes yeux aucune raison pour l’engouement et le battage médiatique autour du résultat. Fury Road c’est bien, mais ça reste quand même blindé de soucis et on ne devrait pas lui donner un passe-droit là où bien d’autres œuvres se font démonter pour les mêmes problèmes, alors qu’ils peuvent également être vu comme de simples films délirant. Mad Max 4 en revanche, est une déception absolue. Une fausse suite qui utilise le label pour se vendre, recycle jusqu’à l’écœurement ses éléments iconiques et, en fait, ne réinvente rien, ne rajoute rien, se contentant en fait d’adhérer à la formule bigger and louder qu’Hollywood nous sert chaque année. Alors certes c’est beau, c’est grand, mais jamais ça ne remplacera les chocs frontaux que furent Mad Max et Mad Max 2 qui eux, au contraire, réinventèrent la roue. Enflammée.

Witness !” semblent s’écrier chaque spectateur, reprenant pour eux le cri de guerre des War Boys. A contrario, tel leur leader Immortan Joe agacé devant un résultat décevant, je ne peux que grogner “Mediocre !

 

madmaxvsfuryroad (4)

8 comments to Mad Max vs. Fury Road

  • Pascal Gillon Pascal Gillon  says:

    😉
    Et dire que je me trouvais dur sur le film…Belle chronique Plume, qui ne fera pas que des heureux, mais on s’en fout…tu dis ce que tu penses et c’est bien. Bravo

    • Adrien Vaillant Adrien Vaillant  says:

      Héhé, je suis sévère certes mais attention je ne déteste pas le film. Simplement blasé par cet engouement qui m’évoque plus un buzz qu’autre chose.

  • Rigs Mordo Rigs Mordo  says:

    Très bonne chronique! Bon, pas bien utile que je te donne mon avis, on en cause depuis deux mois maintenant, voire plus! Cela dit, je suis 100% d’accord avec toi, et tu le sais, sur le fait qu’on pardonnera plus vite à Mad Max des défauts trouvables sur Avengers 2 et compagnie. Et que c’est putain de dommage… Bon après moi je ne fais pas gaffe aux rumeurs comme toi, je vois le film tel qu’il est a sa sortie car je ne suis jamais les évolutions, les news etc, donc je ne peux rien dire sur tout cela. Mais au moins je suis informé maintenant! Par contre je trouve que le fait de faire de Max un moyen de raconter des histoires différentes est prometteur, on sent bien a la fin de Fury Road que le mec ne fait que passer dans ses histoires. Du coup le mettre en retrait est pas si con, même si bien sûr ben il se fait voler la vedette (Nux pour président!).

    • Adrien Vaillant Adrien Vaillant  says:

      Deux personnes qui ne sont pas de mon avis mais qui respectent mon opinion ?
      Qu’est-ce qui se passe ? Qu’avez-vous fait d’Internet ???

      Oui je connais parfaitement ton avis, aucun problème là dessus, de toute façon je le répète: je ne déteste pas le film, je lui trouve même des qualités, simplement il me laisse de marbre.

      Heureux toutefois que tu ais trouvé intéressant tout le bazar autour de la confection du film !
      Je pense que cette idée d’un Max “visiteur” de l’univers est vraiment vers quoi va tendre le reste de la série, si séquelles il y a, et effectivement ça va faciliter la perception des films plutôt que de ramer pour avoir une chronologie.

      Et Nux Président, je vote !

  • Madeleine Tenebrarum Madeleine Tenebrarum  says:

    C’est le fan de Mad Max qui parle et ça se sent ! En plus, tu sembles incollable sur le sujet, la façon dont tu décris le personnage de Max au fil des épisodes est passionnante. Bien sûr, je ne peux que te rejoindre sur le double choc fondateur Mad Max et Mad Max 2. D’ailleurs, j’ai eu la chance de les revoir sur grand écran en mai dernier, et j’ai été encore une fois sur le cul. Je pense que l’on a tous une histoire sentimentale avec ce genre de classique… Même si je ne partage pas ton avis sur Fury Road, j’ai trouvé ton argumentation très sensée, qui plus est bourrée d’anecdotes que je ne connaissais pas. Et si tu as mis deux mois pour pondre ton analyse (parce que s’en est une, et une belle), pas grave parce que ça valait le coup d’attendre !

    • Adrien Vaillant Adrien Vaillant  says:

      Je suis, en effet, profondément attaché à Mad Max. Seulement je crois que je préfère le personnage lui-même et ses interactions avec son monde plutôt que l’univers post-apo en général en fait. Revoir ces films sur grand écran, j’imagine, ça devait être quelque chose d’assez incroyable ! J’aurai bien voulu avoir la même chose par chez moi !

      Je n’ai aucun problème avec le fait qu’on ne perçoive pas le film comme moi, puisque j’ai une façon très précise de voir la saga en fait. Comme je l’ai écrit à un moment, Fury Road est un très bon film. Seulement ce n’est pas vraiment pour moi !
      Merci en tout cas d’avoir quand même lu jusqu’au bout et surtout apprécié le texte malgré tout ! J’aurai mis le temps, bloqué plus d’une fois sur certains paragraphes, et j’en ai un peu honte en fait (me demandant même si ça valait finalement le coup d’émettre un avis différent, vu le plaisir que les gens ont à voir ce film)…

  • Roggy Roggy  says:

    Très bonne chronique, même si je ne suis pas d’accord avec toi. J’ai fait l’effort de lire tes arguments jusqu’au et tu as sans doute raison sur la plupart (je ne suis pas non plus un spécialiste). Néanmoins, j’avoue avoir pris un pied énorme à la vision du film, notamment grâce à son sens du rythme et de la mise en scène (n’en déplaise à ce que tu en penses). Ensuite, concernant ta déception par rapport à la saga, je ne pense pas qu’il faille le juger à l’aune de la trilogie. Cet opus est un vrai blockbuster, avec sans doute quelques scories, au même titre qu’Avengers. Mais, je pense vraiment qu’il lui est supérieur dans bien des domaines (et qu’il laissera une trace en terme de renouveau du film d’action).
    Content de lire un avis si bien rédigé et détaillé sur le film. Et pas de soucis l’ami si nos avis sont divergents, c’est aussi pour ça qu’on vient te lire et partager nos passions. Continue comme ça parce que tu as une très belle (et prolixe) plume 🙂

    • Adrien Vaillant Adrien Vaillant  says:

      Aucun soucis ! Comme déjà dis juste au-dessus, je ne considère pas ce Mad Max comme un mauvais film, bien au contraire. Simplement ce n’est pas du tout le Mad Max que j’attendais, et que même en terme de blockbster, il ne me touche absolument pas. A partir de là, difficile d’apprécier un film dont seules les choses qui ne me reviennent pas me saute aux yeux.

      En dehors de ça, c’est à des années lumières des saloperies qui naviguent sur les écrans en ce moment même, Jurassic World et Terminator en tête par exemple. Donc pas de soucis avec le fait que tu aimes ce Fury Road et moi pas (plus de mal par contre avec les Kevin qui braillent “best movie EVER” alors qu’ils n’ont jamais dû voir un autre film de leur vie).

      Merci surtout d’apprécier l’écriture a vrai dire, c’est limite plus important pour moi qu’une divergence d’opinion (sachant que je revisiterai certainement la chose dans X années pour une rétrospective et que mon avis aura peut-être changé, passé la découverte).

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