Enfin le troisième volet de BloodRayne fait son apparition, toujours sous la caméra du très discuté Uwe Boll. Depuis son annonce, le film (alors appelé BloodRayne 3: Warhammer) éveillait l’attention car se déroulant durant la Seconde Guerre Mondiale comme dans le jeu original, et annonçait au casting la présence des deux actrices ayant interprétées Rayne: la Terminatrix Kristanna Loken et la magnifique Natassia Malthe. De quoi intriguer et laisser place aux idées les plus folles: y aurait-il deux Rayne ? S’agit-il d’une histoire de voyage dans le temps, de clonage ou d’alter-ego maléfique ?
Malheureusement il n’en sera rien car Kristanna Loken quitte bel et bien le projet sans que l’on ne sache vraiment pourquoi. L’annonce était-elle une intox depuis le début ? Double déception: pour raison de budget, le film n’est absolument pas une adaptation du jeu mais un équivalent de l’opus précédent chez les Nazis. Un métrage prévu pour le marché vidéo qui n’a donc aucunement l’ampleur du premier film…
A l’arrivé BloodRayne: The Third Reich rappel énormément son prédécesseur sur la forme et se heurte aux mêmes problèmes (intrigue plutôt mince, peu de décors et baisse de rythme ici et là). La durée du métrage est ridiculement courte (le compteur affiche 75min mais le film n’en fait que 69 seulement), les effets spéciaux sont très limités et les scènes d’action maladroites, exposant surtout la mollesse des acteurs et des chorégraphies. Et les quelques giclées de sang sont loin de valoir les débordements d’Olaf Ittenbach.
Ce nouveau volet des aventures de la Dhampir se montre tout de même de meilleure facture que BloodRayne: Deliverance car moins porté sur les dialogues et plus généreux en à peu près tout. Plus de sang, plus de combats, plus de vampires et plus de nudité. Car oui, si Natassia restait très sagement vêtue dans le dernier film malgré son corps de rêve, elle n’hésite plus à montrer ses seins et à s’envoyer en l’air dès que l’occasion se présente !
L’histoire se déroule donc durant le règne des Nazis, des monstres que Rayne combat comme s’il s’agissait de créatures de la nuit. Elle rejoint un petit groupe de Résistants après les avoir aidé à décimer les troupes d’un convoi pour camp d’extermination, mais va sans le vouloir provoquer la naissance d’un adversaire bien plus terrible: un autre Dhampir.
Blessée, son sang s’est en effet mélangé à celui de sa victime, provoquant une mutation qui va lui permettre de revenir à la vie sans craindre la lumière du soleil. Grisé par ses nouveaux pouvoirs et la gloire qu’il peut apporter au Reich, celui-ci s’adjoint l’aide d’un savant fou étudiant les vampires afin de découvrir le secret de l’immortalité, et compte capturer Rayne pour fabriquer toute une armée de suceurs de sang…
Du très classique qui ne brille ni par son originalité (il n’y a aucune surprise dans le déroulement de l’histoire), ni par son traitement (si Rayne se sent responsable de la situation, cela n’a guère d’impact dans le film et jamais les Nazis ne semblent vraiment expérimenter pour créer de nouveaux Dhampirs). Il est regrettable que Uwe Boll n’est pas soigné son récit pour y inclure plus d’éléments délirants, comme ce Hitler vampire qui n’apparaît que dans un rêve !
Heureusement on peut compter sur un casting sympa, allant du has been Michael Paré en vampire Nazi à Clint Howard, ici en scientifique obsédé par les vampires et qui plus est dans un rôle très présent à l’écran. On retrouve également Brendan Fletcher, qui était déjà le rôle principal de l’excellent Rampage de Uwe Boll, en leader de la Résistance et amant-éclair de Rayne.
A ce propos, autant ne plus tourner autour du pot: le film semble essentiellement se focaliser sur la (superbe) poitrine de son actrice principale. Toujours vêtue d’une combinaison moulante noire et rouge, Rayne est ici pourvue d’un décolleté impressionnant qu’elle exhibe à longueur de temps. A ce titre la moindre apparition du personnage semble donner au caméraman des airs de gros voyeur. Quelques exemples:
A cela se rajoute deux scènes de sexe totalement gratuites dans lesquelles la belle Rayne exprime sa bisexualité. Ne jouons pas les prudes et soyons plutôt heureux de voir qu’on peut enfin permettre à la sexualité libre de s’exprimer pleinement. Lorsqu’elle ne traîne pas avec les Résistants, notre Dhampir semble passer son temps dans un bordel pour se faire masser (de quoi faire une référence à Salon Kitty ?). Lorsqu’elle découvre un salopard de Nazi cogner l’une des prostituées, elle n’hésite pas à intervenir et lui broyer les couilles. En guise de récompense, elle a alors droit à une séance de massage très particulière et plutôt érotique.
Beaucoup plus sage quant à elle, la scène hétérosexuelle de service se limite à quelques plans fugaces où notre héroïne se fait prendre en levrette par son partenaire à l’arrière du camion où ils sont retenu prisonniers. Une séquence qui évoque un porno soft de fin de soirée à la télévision… Voilà véritablement ce que l’on peut retenir de BloodRayne: The Third Reich, ce qui en dit long sur le niveau du film.
On peut cependant retenir encore quelques scènes, comme cette bataille entre Rayne et un couple de vampires en pleine rue qui évoque directement l’intro du premier jeu, ou Clint Howard disséquant un Nosferatu encore vivant. Sans parler de cette fin particulièrement frustrante puisque nous montrant la Dhampyr et ses alliés prendre d’assaut un camp d’extermination. Pour mieux conclure avec un arrêt sur image au moment des festivités !
Bref, ce troisième BloodRayne n’est absolument pas un bon film et ne se rapproche toujours pas des jeux vidéos dont la série est issue. Le film tient techniquement la route pour un DTV mais se retrouve trop limité par son budget et la mise en scène de Uwe Boll n’est ni aussi délirante qu’un Postal, ni aussi efficace que Rampage et encore moins nanarde comme House of the Dead.
On pourrait toujours espérer un BloodRayne 4 mais mieux vaut que Uwe Boll se reprenne un peu.
Grand merci
Ah mais de rien !
…. Pour ?