Weird Science (4.12) – You’ll Never Eat Brains in This Town Again (1996)

ROAD TO HALLOWEEN V

 

 

Weird Science

You’ll Never Eat Brains in This Town Again

(1996)

 

 

Il n’y a pratiquement rien à dire à propos de You’ll Never Eat Brains in This Town Again. Ce n’est ni original, ni intelligent, ni hilarant, ni catastrophique, ni… rien. Mais comment Diable pourrais-je parler de Code Lisa autrement ? Car voilà une série qui, encore une fois, est très attachée à mon passé – cette trouble période entre l’enfance et l’adolescence. Contrairement à bon nombre d’œuvres jeunesses diffusées à la même période, vous ne trouverez personne pour faire référence à cette version télévisée d’Une Créature de Rêve, et ceux qui s’en souvienne encore ne risque pas d’en avoir de profonds souvenirs. D’une part parce que son faible budget et sa création tardive l’empêche évidemment d’égaler le film original qui fait parti des grands classiques des 80s, mais aussi parce que le show est finalement très anecdotique et ne possède ni grands personnages, ni grandes histoires, ni grands gags, ni visuels iconiques. Un comble puisque le concept de base permet aux scénaristes d’imaginer absolument tout ce qu’ils veulent !
Petit rappel pour ceux qui ignorent les prémisses: deux jeunes ados, Gary et Wyatt, mélangent magie ancienne et haute technologie pour créer la femme idéale. Cela fonctionne et débarque Lisa, qui combine tout ce que les garçons aiment: un physique parfait, une loyauté indéfectible et un intérêt pour tout la junk food, le catch et les jeux vidéos…

 

 

Au-delà de ça, l’héroïne est un véritable génie capable de créer ou modifier tout ce qu’elle désire ! Dans le film cela se traduit par la transformation de Bill Paxton en un horrible Troll et l’apparition fracassante de Michael Berryman en motard psychopathe durant une fête étudiante, tout cela sous la musique de Oingo Boingo. Dans la série c’est pareil mais avec de grosses limitations budgétaires, une durée de vingt minute par épisode et les valeurs de productions d’un sitcom des années 90s. Mais entre ça et Les Incroyables Pouvoirs d’Alex, le choix était vite fait.
Heureusement le sex appeal de Vanessa Angel demeure un super argument de vente encore à ce jour, et il faut reconnaitre que les auteurs n’avaient pas à s’embarrasser de logique, de continuité ou à creuser la personnalité des protagonistes. Seul importait de placer nos héros dans des situations délirantes, de référencer constamment la pop-culture (bien avant que cela devienne la norme) et de balancer quelques effets spéciaux cartoonesques. De quoi blinder vingt minutes de n’importe quoi à base de clones fabriqués en chewing-gum, de rendez-vous romantiques avec le Monstre de Frankenstein, de super-héros beaufs et de pirates de comédie musicale venant saccager notre réalité tout en chantant.

 

 

Étant jeune cela suffisait amplement pour rester devant la télé, même s’il fallait déjà reconnaitre que Code Lisa était très bête. Trop sans doute, car si l’on pouvait sourire ou apprécier certaines séquences, toutes ne faisaient pas rire. Avec le temps c’est encore pire puisque la plupart des tentatives de comédie paraissent destinées à un public vraiment jeune, tandis que les références ciblent des spectateurs plus âgés. Il y a un déséquilibre évident comme si personne n’avait vraiment su où orienter le projet: sex comedy innocente pour ado ? Dessin animé live pour enfant ? Parodie de films populaires ? Intrigues à messages pour évoquer de véritables problèmes ou divertissement pur ?
On peut désormais dire que la série a été victime de son époque et qu’elle n’avait aucune chance de réussir. Dommage car il y avait là beaucoup de potentiel et il serait intéressant de voir une nouvelle adaptation plus moderne, plus réfléchie. Que cela ne vous empêche pas d’essayer cette version pour autant car on peut lui trouver quelques épisodes plus intéressant que d’autres, comme par exemple You’ll Never Eat Brains in This Town Again, qui parlera à tout ceux qui s’amusaient à faire des petits films entre copains avec le caméscope de leurs parents ! Car cette fois l’héroïne est prête à tout pour réaliser son propre film d’horreur, Night of the Brain Sucking Zombie Baby Sitters, pour lequel elle a déjà écrit six séquelles…

 

 

Certes on pourra se demander pourquoi elle n’utilise pas ses ressources illimitées afin de créer une véritable équipe et obtenir le résultat espérait, mais ce serait manquer tout le point de l’épisode. L’idée est de représenter ces petits tournages sans moyens et fait à l’arrache, plus pour se marrer qu’autre chose. Gary joue le rôle principal, Lisa se réserve celui du love interest tandis que Wyatt met en scène. Deux amis viennent jouer les morts-vivants en perruque et fard gris tandis que les effets gore se limitent a du faux sang projeté au canon à eau. Même Chett, d’ordinaire l’empêcheur de tourner en rond, va contribuer au projet en s’érigeant cascadeur ! Et les voilà à tourner au domicile parental ou secrètement au lycée durant le week-end. Le proviseur, “antagoniste” occasionnel, va également être séduit par l’idée et supplier le groupe de faire une apparition dans le film ! Voici un pur fantasme de cinéaste en herbe…
La problématique vient de l’exigence du géni, qui prend tout cela trop à cœur et s’agace de l’incompétence de ses partenaires. Les bagarres contre les zombies ne rendent pas assez bien pour elle, et sa solution va être… d’engager de véritables cadavres ambulants ! Le problème c’est qu’elle va oublier que ceux-ci ont besoin de se nourrir à la nuit tombée, et lorsque le tournage s’attarde un peu trop nos héros vont devoir repousser ces “acteurs” devenus incontrôlables…

 

 

L’idée est simple, fun et totalement en phase avec l’esprit “court-métrage fait-maison”. Si l’intérêt de l’épisode réside dans l’apparition des vrais monstres, il y a quand même de bonnes petites choses dans la représentation du projet en lui-même: l’intro où Gary semble se faire arracher le cœur avant que la caméra ne révèle la supercherie, le fait que Jet participe pour draguer Lisa avant de finalement prendre son travail plutôt à cœur ou encore la scène improvisée avec le directeur de l’école, où il est décidé de le tuer rapidement en un sacrifice pour “Râmee, the Great Zombie God”…
Même l’intrusion du surnaturel ne commence pas immédiatement avec les clichés habituels, montrant d’abord les morts-vivants absolument inoffensifs même si totalement à côté de la plaque. Ils perdent des bras en rasant les murs, l’un se fait décapiter d’un coup de pied durant une cascade… et alors que l’acteur s’enfuit en pensant avoir commis un meurtre, Lisa s’amuse avec la tête en l’utilisant comme une marionnette ! Le plus drôle reste sans doute de voir Chett expliquer une scène à un zombie qui ne réagit pas du tout. Bien sûr le scénario recycle ensuite La Nuit des Morts-Vivants lorsque les créatures deviennent agressives et que nos héros doivent trouver refuge dans l’établissementt. La courte durée de l’épisode permet toutefois de ne pas trop recycler les gags habituels et la comédie fonctionne par son absurdité.

 

 

On peut voir les monstres attendre avec impatience la scène du sacrifice, se retenant de fondre sur le proie le temps que le réalisateur leur dise “action”. L’un d’entre-eux est empalé avec un porte-manteau, bloquant alors la route à ses congénères dès qu’il se tourne sur le côté. Lisa se fait mordre le bout du doigt et perd forcément ses pouvoirs pour créer un semblant de tension. Attachée et surveillée par Chett, elle fini par le draguer ouvertement lorsque le Mal la possède afin qu’il la libère: “Lick Chett !” dit-elle avec un tellement de conviction qu’on peut se demander comment cela a pu passer la censure. Un des personnages révèle savoir comment venir à bout de la menace parce qu’il est un grand fan de X-Files, et au nos héros s’en sortiront en fabriquant des doubles d’eux-même à base de purée de pomme de terre… comme on ferait un bonhomme de neige. Très cons, les zombies hésiteront deux secondes avant de se jeter dessus, s’écriant “Brain !” comme dans Le Retour des Morts-Vivants.
Et finalement You’ll Never Eat Brains in This Town Again a des allures de C.H.U.D. 2 malgré son appartenance à un show pour enfants. L’humour est le même, les répliques décalées sont les mêmes et les effets spéciaux – volontairement grossiers – évoquent les années 80: les morts ont le teint verdâtre, sont plutôt décomposés et finiront en une grosse bouillie dégueulasse.

 

 

C’est presque dommage que tout ça ne dure pas plus longtemps, car on en fait très vite le tour. Le scénario n’explique même pas comment Lisa, contaminée en cours d’épisode, retrouve son état normal. Pas expliqué non plus l’origine vaudou des monstres alors qu’ils ont l’apparence du traditionnel zombie à la Romero. Mais bon, en même temps on peut voir Vanessa Angel habillée en Pom-pom Girl et ligotée sur une chaise alors on passe l’éponge… Parfaitement inoffensif et ne comptant pas même dans les meilleurs de la série, cet opus reste malgré tout un bon moyen de se lancer dans Code Lisa ou de se remémorer le bon vieux temps où l’on pouvait tourner un film stupide entre potes et s’éclater sans avoir aucune autres priorités. Avouez que ce n’est déjà pas si mal !

 

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