Wrong Turn 5: Bloodlines (2012)

 

Wrong Turn 5: Bloodlines

(2012)

 

 

Vous vous souvenez quand je vous ai dit que Wrong Turn 4: Bloody Beginnings était le même film que Wrong Turn 3: Left for Dead ? Et bien Wrong Turn 5: Bloodlines est le même film que Wrong Turn 4. Exactement le même, la neige en moins. Comme dans Wrong Turn 4, on retrouve Three Finger et ses deux frérots du premier opus, comme dans Wrong Turn 4, tout le monde y passe et les consanguins sont en quelque sorte les héros de l’histoire, et comme dans Wrong Turn 4, seules comptes les mises à mort totalement outrancières. Cette fois Declan O’Brien a la brillante idée de ramener une ancienne star du genre pour appâter les fans, à savoir Pinhead en personne: Doug Bradley.
Il joue ici ce qui doit être l’un des rares êtres humains normaux a pouvoir côtoyer les frères Hilliker sans crainte, et pour cause: c’est un tueur en série particulièrement vicieux qui parvient à leur tenir tête par sa seule volonté ! Il est assez incroyable de voir un personnage lever la voix sur les Mountain Men sans craindre la moindre représailles et il faut vraiment se raccrocher à l’explication qui nous est donné pour l’accepter: ils sont de la même famille. Difficile à croire qu’une personne physiquement irréprochable puisse provenir de la longue lignée de mutants consanguins qui hante les montagnes de Greenbrier depuis des générations, mais les faits sont là. Le sous-titre de cet opus, Bloodlines, signifie qu’ils sont liés par le sang et il avoue lui-même au détour d’une réplique qu’ils sont parents. Tout laisse à penser que l’intrigue de ce cinquième film va tourner autour de la notion de famille, l’acceptation d’un membre éloigné et les différences qu’il faut savoir accepter et surmonter. Le tout à la sauce gore. Mais non ! En aucun cas le scénario ne touche à ces sujets et O’Brien doit s’en moquer éperdument, puisqu’il préfère lâcher ses monstres en plein centre-ville plutôt que d’approfondir les divers éléments qu’il met en place.

 

 

Son nouvel opus se déroule après la préquelle, mais évidemment avant les évènements narrés dans le Détour Mortel original. Une interquel en quelque sorte, même si toute notion de chronologie est désormais hors propos. Après une période non définie, les trois cannibales ont fini par s’installer dans une petite maison au fond des bois (oui, encore une), toujours dans le comté de Greenbrier. Ils y vivent avec un certain Maynard J. Odets, meurtrier en cavale depuis trente ans qui se trouve être de leur famille, même si nous n’apprendrons jamais rien de leur première rencontre. Étant donné que les mutants ne sont pas du genre à tergiverser lorsqu’ils rencontres des promeneurs, il est permis de se demander comment la petite bande en est venu à faire de la coloc.
Tueur expérimenté, Maynard a prit les trois sous son aile et leur apprend à chasser en groupe et à ne laisser aucune preuve derrière eux. Une tâche difficile étant donné la stupidité affligeante des consanguins et leurs relations sont parfois houleuse, Maynard utilisant carrément une clef à molette pour dresser ses garçons. Pillant leurs victimes et recyclant les corps pour, on le suppose, se nourrir, la petite famille aurait pu poursuivre son train de vie sans perturbations si leur chemin n’avait pas croisé celui d’une bande jeunes en route pour un festival. Des proies parfaites auxquelles ils tendent un piège: l’homme se place au milieu de la route pour provoquer un accident et simule une blessure, attirant l’attention du groupe. Alors qu’il agresse les personnes proches de lui, les cannibales sont censés venir à son aide pour lui éviter d’être neutralisé et éventuellement rattraper les fuyards. Seulement une patrouille de police est témoin de l’incident et embarque tout le monde au poste, leur présence déstabilisant les Moutain Men qui n’ont encore jamais dû faire face à cette situation. Déterminés à retrouver leur mentor et parent, ils embarquent alors dans leur camion direction la ville la plus proche, Fairlake, où Maynard est retenu prisonnier…

 

 

Voilà qui est couillu, courageux. Oser chambouler le statu quo et projeter les mutants dans un environnement qui ne leur est pas du tout familier, ce qui pourrait renverser les valeurs et offrir un peu de sang neuf. Obliger nos monstres à faire preuve de jugeote et tirer des leçons de leurs erreurs, les confronter à des choses qu’ils ne maîtrisent pas et qui pourraient bien vite les mettre en danger. Inattendu et carrément improbable étant donné que leur existence est censée demeurer un secret dans les histoires suivantes. Encore que si j’en venais a décortiquer minutieusement toute la série, cela pourrait à peu près expliquer la réaction du shérif de Détour Mortel 3 lorsqu’il entend une survivante évoquer la présence de cannibales dans les montagnes.
Mais s’il faut quand même justifier la présence des personnages dans un lieu où ils ne devraient jamais mettre les pieds, ce nouveau film ne cherche même pas d’excuse. La franchise sort régulièrement un nouvel opus pour les fêtes d’Halloween ? Voilà l’explication ! L’intrigue se déroule ainsi à cette période bien pratique pour permettre aux frères Hilliker de passer totalement inaperçu dans les rues pleines de gens costumés. Brillant. Mais là où il convient d’utiliser l’expression “jumping the shark”, c’est lorsque l’on découvre que Fairlake ne propose pas un festival d’Halloween traditionel mais un Mountain Men Festival dédié aux consanguins qui hantent le comté depuis le siècle passé ! On en arrive presque au même niveau qu’un Hellraiser: Hellworld, où les Cenobites étaient perçus comme des personnages de fictions et célébrés par des milliers de fans à travers le monde quand bien même ils étaient absolument réel. Ce qui n’était qu’une légende urbaine locale dans le film précédent est maintenant amplifié au point de devenir un fait historique très connu et célébré. Un personnage déclare que l’évènement est du même niveau que celui du Burning Man (dans le Nevada) et une reporter précise que Fairlake est littéralement envahie de visiteurs venu de tout le pays ! Difficile a croire dans ses conditions que Three Finger et les siens n’ai jamais été aperçu par quelques visiteurs chevronnés, journalistes de bas étage ou d’obsédés des mythes et légendes. En fait il est même étrange que personne n’ai profité de la fête pour se rendre dans l’hôpital du film précédent, qui devrait être connu pour avoir abrité bon nombre de malades difformes.

 

 

A vrai dire O’Brien s’en balance un peu puisque tout ceci n’est qu’un gimmick pour ce qui est le cinquième opus d’une série de petits films d’horreur sans imagination. Essayer de mettre de l’ordre et de la logique dans la franchise était déjà mission impossible depuis la préquelle, mais cette nouvelle entrée met la barre très haute puisqu’elle invente tout un nouvel historique autour des Montain Men. Quelque chose d’impossible à faire caser dans la chronologie ou même de raccorder avec ce qui a été raconté auparavant. Nous apprenons ainsi que Fairlake fut fondé en 1814 et que les mineurs du coin étaient en conflit avec le “peuple des collines”, les premiers Mountain Men, certainement déjà déments et incestueux alors. Durant la nuit d’Halloween de 1817, ceux-ci lancent une attaque sur la ville et s’emparent de tous les habitants, qu’ils tuent et dévorent dans les bois. Aucun corps ne fut retrouvé mais l’affaire est tout de même réputé pour être le plus grand massacre de tout l’état. Ce qui n’est guère plausible mais passons. Il s’agit maintenant du 10ème festival annuel et les gens paradent dans les rues habillés exactement comme Three Finger, Saw Tooth et One Eye. Ce qui est plutôt pratique pour permettre à ces derniers de venir faire du repérage sans être inquiété par leur apparence ou leur comportement pourtant suspect.
Alors si le film, pourtant baptisé Bloodlines, ne traite finalement pas de l’esprit de famille, le diriger vers un Wrong Turn: Halloween Night reste une bonne idée. Il y aurait de quoi jouer sur la présence de multiples faux mutants, comme dans Scream 2 ou cette scène d’Halloween 4, montrer la police être débordée et ne plus savoir différencier les citadins des consanguins. Le scénario pourrait aussi profiter de la célébration, mettre en scène des meurtres sous le nez de tout le monde, mais perçus comme des mises en scènes et des spectacles par les témoins alcoolisés. Nos mutants pourraient même jouer le jeu de se déguiser en monstres afin de se différencier des faux Mountain Men et ne pas paraître louche au premier regard. Enfin quoi, un tel sujet déborde de potentiel et pourrait être une véritable ode à cette fête de l’Horreur ! De toute la franchise, Détour Mortel 5 est probablement celui qui avait le plus de disposition à l’auto-dérision et au second degré. Il aurait pu sans problème se hisser au niveau de Wrong Turn 2 en terme de délire assumé et d’enthousiasme communicatif.

 

 

C’est donc sans surprise ce cinquième volet décide d’ignorer royalement toutes ces bonnes choses. Dire que le concept du Mountain Men Festival est sous-exploité serait un euphémisme, car hormis une ou deux scènes d’expositions, Halloween n’est jamais utilisés ou même mentionné par la suite ! L’idée était simplement de permettre l’isolation des protagonistes du reste des habitants et ainsi apprend t-on que toute la population s’est donnée rendez-vous dans un seul et même endroit pour faire la fête. Une zone que l’on ne verra même pas, le manque de budget ne permettant sûrement pas de réunir le décors et les personnes nécessaires. Wrong Turn 5 gâche ainsi deux gimmicks en un coup, chacun ayant pu permettre de différencier ce volet de ses prédécesseurs, et préfère donner dans la redite par sécurité. Et par là je n’entends pas juste qu’il s’agit d’un slasher basique mais que le concept même prend racine dans Détour Mortel 3, où déjà les cannibales avaient affaire aux forces de l’Ordre. Ceux qui ont lu ma chronique se souviennent peut-être que l’intrigue avait été une occasion manquée de rejouer le formidable Assaut de John Carpenter, où l’un des mutants aurait été retenu contre son gré dans un petit commissariat tandis que ses compagnons partent à son secours. Et c’est justement ce que nous avons ici, avec Maynard qui attend patiemment en cellule que ses garçons viennent le délivrer ! Une idée pas mauvaise en soit mais qui n’excuse pas de foutre en l’air deux autres points de départ bien plus excitant.
Au moins je peux voir en quoi ils étaient nécessaire à O’Brien pour dépeindre le cadre de sa nouvelle histoire. On ne pouvait décemment pas avoir l’un des Hilliker être séparé de ses frères sous peine de déséquilibrer le trio et le personnage de Doug Bradley remédie totalement à ce problème. De plus, je comprends ce que sa présence est censée apporter aux mutants, qui est de les prévenir des risques de la civilisation et de la nécessité de vivre caché. Le problème c’est que tout cela n’était pas nécessaire vu comment ils se débrouillaient très bien sans lui dans l’aventure précédente, et que cela vient sacrément altérer le concept initial d’hommes des bois sauvages et quasi mythiques. Enfin la grande fête d’Halloween était le meilleur moyen de vider le quartier de ses habitants, faire en sorte que les personnages se retrouvent seuls contre la menace et privés de tout contact avec l’extérieur. En concept, cela semble logique et bien pensé, mais dans l’exécution, c’est l’un des points faibles du film.

 

 

D’emblée Fairlake nous est présenté comme une toute petite ville. Même avec un festival en cours, il est difficile de croire que personne n’ait décidé de rester chez soit ou même de se promener dans le coin. C’est d’autant plus problématique qu’il y a un hôtel dans cette zone précise et qu’il est précisé que la fête attire beaucoup de touristes. Même dans l’idée où la majeur partie des résidents se sont déplacés au cœur de la fête, où sont les retardataires, les ivrognes, les patrouilles de police, ou même simplement le personnel de l’hôtel ? Mais rien n’y fait, Fairlake est devenue une ville fantôme où il est permis de tirer des coups de feu, de faire exploser des bâtiments ou même de créer tout un blackout sans que personne ne vienne voir ce qui se passe. Et le pire c’est que je me sens très con de relever ça comme un défaut, étant donné que je parle de Détour Mortel 5 ! A ce stade qui en a quelque chose à faire, honnêtement ? Pourtant il faut quand même différencier ce qui est de la suspension d’incrédulité et ce qui est de la connerie pure et simple. Par exemple, si le Mountain Men Festival est le plus gros évènement annuel de la ville, comment se fait-il qu’il n’y ait pas une seule décoration dans toute la ville ? Pas une guirlande, pas une citrouille, pas même une banderole ! Quand je vous disais que tout ceci n’était qu’un prétexte pour permettre la présence des Hilliker, ce n’était pas une façon de parler.
Alors du coup, il reste quoi ? Des meurtres sanglants bien sûr, et c’est a peu près la seule chose qui transparait dans le film. En fait c’est à peine si l’on se raccroche à autre chose, puisque personne n’a de véritable but ici. Autrefois les survivants devaient trouver une échappatoire, des armes, secourir leurs amis, parfois ramener des secours. Là ils attendent simplement que le temps passe et on sait d’avance qu’ils sont condamnés. O’Brien trouve même le moyen de les rendre tous antipathiques d’une manière ou d’une autre, ou bien parce qu’ils prennent des décisions particulièrement stupides, ou bien parce qu’ils se montrent condescendants les uns envers les autres. En fait seul un personnage d’ivrogne remporte l’adhésion du spectateur car il offre son aide en comprenant que la shérif est dépassée par la situation, et tente de rassurer une adolescente terrifiée. Et naturellement, il va périr dans d’atroces souffrances.

 

 

Au programme de cette cuvée 2012, de la torture et rien que de la torture. Un bellâtre se fait défoncer les jambes à coups de maillets avant d’être abandonné sur une route, pour mieux lui rouler dessus en camion en le regardant ramper. Une jeune femme est éventrée d’un coup de hache et Three Finger ramasse ses entrailles pour lui donner à manger dans son agonie, un type se fait enfermer dans un tonneau qui est placé au-dessus d’un feu et une idiote se fait crever les yeux au coupe-papier pour avoir fait confiance à Doug Bradley. La palme revient à une séquence qui semble être particulièrement inspirée de la machine à couper les têtes de Caligula, lorsque deux adolescents se réveillent en plein terrain de foot après avoir été capturés. Enchaînés au but ou enterrés jusqu’au cou, ils sont à la merci d’une gigantesque fraise à neige et finissent évidemment en bouillie.
L’épilogue, cruel, donne à Angela le choix entre deux façons de mourir abominables (brûler vive ou se faire exploser le visage au fusil) mais surtout se montre particulièrement abjecte envers l’une des adolescentes, celle devenue aveugle. Plus tôt dans le film, Doug Bradley la tourmente en lui racontant comment il va mettre fin à ses jours avant de se raviser, expliquant qu’il va la garder en vie pour la violer et permettre aux Hilliker d’abuser d’elle avant de lui arracher les seins en guise de trophée. La jeune femme terrifiée prend la fuite et on la retrouve à errer sur la route dans les dernières minutes. Un véhicule s’arrête et le conducteur la guide doucement vers l’habitacle. Est-elle sauvée ? Non bien sûr, car il s’agit de nos cannibales et la situation ne manque pas de faire rire Maynard justement. Voilà qui soulève le gros soucis du film: il est tout simplement détestable. Que Wrong Turn 5 soit un énième rejeton d’une franchise ridicule, qu’il soit conçu en vitesse avec un scénario pathétique et aucun budget, c’est une chose. Je passe ma vie a regarder des petites séries B et le film s’adresse clairement a un public qui n’est pas trop regardant sur la qualité, donc le problème n’est pas là. Seulement il ne ressort de ce Détour Mortel 5 que de la méchanceté gratuite, liée au comportement des antagonistes. Ceux-ci apparaissent comme arrogants, prennent plaisir a faire souffrir les autres et sont totalement immunisés de toute contre-attaque par la magie du scénario. Un peu comme les tueurs du Funny Games de Haneke, mais sans le rapport au voyeurisme et à la violence qu’il y a derrière.

 

 

Comme dans le film précédent, il n’y ici rien d’effrayant ou de choquant à proprement parler. Mais il n’y a rien d’amusant non plus et il ne s’agit en aucun cas d’une forme d’humour noir. Le fait est que les Mountain Men sont tout simplement énervant. A les voir s’attaquer aux autres à plusieurs et se marrer comme des gamins devant les sévices qu’ils infligent, ils ne ressemblent plus à des monstres mais à ces petites terreurs qui vous menaient la vie dure au collège. Vous savez, comme ces petits garçons qui s’en prennent à Bastien dans L’Histoire Sans Fin et le balance dans une poubelle pour s’amuser. Pour ceux qui ont connu ça dans leur jeunesse, vous en conviendrait que ce n’était pas de la peur que vous ressentiez vraiment, mais plutôt de la colère. Et c’est exactement le cas ici, tant le film s’applique à dresser un portrait vraiment puéril de ces mutants.
Il devient alors impossible de s’impliquer dans le film d’une façon ou d’une autre et la seule chose qui nous fasse tenir est l’espoir de voir Doug Bradley être trucidé par ses propres ouailles, ce que le scénario semble mettre en place en début de film avec ses maltraitances. Mais évidemment cela n’arrive pas et la petite bande parvient à fuir sans visiblement craindre l’enquête des US Marshals qui ne manquera pas d’être mise en place dès le lendemain matin. A ce stade, il pourrait se passer n’importe quoi dans le récit que cela n’aurait plus aucune importance. En voulant donner dans la démesure et l’horreur triomphante, Declan O’Brien perd son audience et se montre guère plus mature qu’un adolescent de quinze ans persuadé de pouvoir traumatiser tout le monde.
Que reste t-il d’intéressant au final ? Pas grand chose, peut-être encore quelques traces d’humour lorsque Saw Tooth ramasse une main tranchée en réponse à l’expression “donner un coup de main” ou que One Eye s’examine dans le miroir en vérifiant qu’il n’a pas un morceau de viande coincé entre les dents. Doug Bradley semble totalement s’éclater à insulter tout le monde et à semer la zizanie depuis sa cellule, traitant ses amis mutants de “pinheads” et dégageant une présence indéniable par rapport au reste du casting. Le monteur a enfin comprit où faire apparaître l’écran-titre, utilisant ici une main coupée qui s’ouvre en grand dans un spasme pour afficher le n°5. Après trois tentatives avortées, c’est toujours ça de prit.

 

 

Et c’est à peu près tout. Il y a encore beaucoup de nudités gratuites pour nous distraire des faiblesses de la réalisation, mais j’ignore si c’est une bonne ou une mauvaise choses. En fait la toute première scène du film met dans l’ambiance en montrant un couple s’envoyer en l’air sous une tente, comme pour confirmer le degré zéro de la mise en scène de ce Wrong Turn 5. Plus tard, un adjoint et une étudiante s’en vont batifoler dans une voiture pendant trois ou quatre minutes, tout ça pour simplement empêcher Angela de le joindre par radio. Au moins c’est agréable à regarder, même si du coup la séquence qui met en scène la jolie Roxanne McKee paraît bien sage à côté, étant donné que l’actrice devait avoir une close de non-nudité dans son contrat. Au moins elle porte le traditionnel débardeur blanc et exhibe ses jolies gambettes.
Les CGI sont toujours présent mais désormais réduit au strict minimum, afin de permettre quelques trucages qui n’auraient pas été possible compte-tenu du temps de tournage et du budget (quelques giclées de sang et raccords gore, l’incendie final), ce qui est clairement une amélioration par rapport aux deux derniers films. En contrepartie la réalisation n’est pas sans faire quelques choix étranges, comme l’utilisation de musiques classiques reprises à la guitare lors des scènes de meurtres. Pourquoi donc la Sonate au Clair de Lune lorsqu’une jeune femme est contrainte d’avaler ses propres entrailles, enfin ?!
Les maquillages sont lamentables, tout simplement les pires que la série nous ait offert. Saw Tooth et One Eye sont à peine reconnaissables et vaguement employés. Three Finger est sans surprise le favori et il est de nouveau incarné par Borislav Iliev de Détour Mortel 3, mais se retrouve bridé par la présence de ses frères et ne se lâche jamais autant qu’on le voudrait. Inutile de mentionner le manque de cohérence dans leur résistance à la douleur, puisque comme d’habitude les Mountain Men peuvent encaisser une balle dans l’épaule sans broncher, et s’écrouler de douleur avec un petit coup sur la tête…

 

 

Le scénario, troué de partout, fait disparaître des personnages juste après les avoir présentés (l’équipe de reportage, l’homme à la radio) et tente de nous faire croire que des consanguins vivant dans les bois depuis toujours peuvent conduire un véhicule en centre-ville sans commettre la moindre infraction au code de la route, reconnaître une centrale électrique et savoir la désactiver, ou deviner par l’opération du Saint Esprit dans quelle chambre de motel leurs proies se sont installées. Bref. N’en jetez plus, la coupe est pleine. Détour Mortel 5 est unanimement conspué, gagnant haut la main le grade de pire film de la saga. Dans les bonus DVD, Declan O’Brien exprima son désire de poursuivre la franchise et de faire de la jeune aveugle l’héroïne d’un futur Wrong Turn 6, ce qui aurait pu rendre l’épilogue de ce cinquième volet un poil moins lugubre et peut-être même réparer les soucis de continuité que pose Maynard (qu’advient-il de lui sur le long terme ? Est-il le vieil homme de la station service vu dans les deux premiers films ?). Et bien vous pouvez oublier tout ça car O’Brien céda la place au débutant Valeri Milev pour s’en aller réaliser un autre DTV à la place, à savoir Joy Ride 3: Road Kill, le troisième volet du thriller connu chez nous comme Une Virée en Enfer.
Wrong Turn 6: Last Resort, lui, ne reprend absolument pas les personnages et éléments mis en place dans Bloodlines, ce qui fait de ce cinquième opus un film totalement inutile et donc parfaitement oubliable. Quant à ce nouveau Détour Mortel, il est nettement meilleur et livre exactement ce qui n’a pas été exploité ici: un étrange rapport de famille entre les Mountain Men difformes et leurs cousins propres sur eux.

 

4 comments to Wrong Turn 5: Bloodlines (2012)

  • Rigs Mordo Rigs Mordo  says:

    Excellente chronique, je pense que tu as fais le papier le plus fourni sur ce film! On dirait qu’il y a un coté Dexter à lire ta chro, avec Pinhead qui les dirige un peu lol Il semble bien mauvais en tout cas!

    • Adrien Vaillant Adrien Vaillant  says:

      N’ayant jamais vraiment regardé Dexter, je ne saurais pas te dire. Mais oui, c’est bien bien mauvais !

  • Dirty Max 666 Dirty Max 666  says:

    Je suis d’accord avec Rigs : tu as certainement écrit l’étude définitive sur la saga Wrong turn ! Très beau travail, en tout cas.

    • Adrien Vaillant Adrien Vaillant  says:

      J’aurai au moins accompli quelque chose dans ma vie ! 😉
      Il m’en reste quand même un dernier à étudier, mais j’en aurai bientôt terminé avec cette franchise !

Leave a reply

You may use these HTML tags and attributes: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>