Worry Dolls (R.L. Stine’s The Haunting Hour, 2013)

Lost (and found) in the 5th Dimension

Épisode 56

 

WORRY DOLLS

R.L. Stine’s The Haunting Hour: The Series (2013)

 

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Les worry dolls, ou poupées tracas en français (quitapenas dans leur pays), nous viennent du Guatemala et sont de minuscules figurines en laines ou autres matières douces conçues essentiellement pour les enfants. A la manière des dreamcatchers, elles fonctionnent sur un type de croyance qui tient du conte de fée avec pour but de rassurer et aider à calmer les angoisses des plus jeunes. Au moment du coucher il faut ainsi raconter ses craintes et ses ennuis aux petites choses avant de les placer sous son oreiller, après quoi elles font disparaître tout ces maux comme par magie durant la nuit, permettant à leurs propriétaires de bien dormir et se réveiller sans peur le lendemain. Un concept qui évoque un peu le Baku, un yōkai dévoreur de mauvais rêves, avec cette idée qu’une créature ou un objet magique puisse apaiser les plus anxieux.

 

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Étonnament elles sont très peu utilisée dans la fiction, même si on s’amusera à citer Dangerous Worry Dolls de la Full Moon où de telles poupées prennent vie et infestent littéralement l’héroïne en pénétrant dans sa tête afin de la contrôler et lui permettre de se dresser contre ses ennemis. C’est aussi un WIP ultra cheap avec un violeur transexuel. Rien de tout ça dans The Haunting Hour évidemment, puisque la série s’adressait au gamin. Rien de tout ça dans l’oeuvre de R.L. Stine non plus puisqu’il n’est pas à l’origine de l’épisode, celui-ci ayant été inventé pour les besoins du show. Néanmoins les poupées y sont utilisées de façon similaire, dans le sens où elles font un peu trop bien leur travail et vont devenir plus un ennui qu’un remède.

 

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L’intrigue montre deux enfants, Jordanna et son petit frère, être délaissés par leurs parents, toujours en voyage à cause de leur travail. A peine revenu qu’ils prévoient de partir à nouveau, les abandonnant avec quelques souvenirs. Et si le garçon reçoit un sachet de lizard jerky pour sa peine, sa sœur se retrouve avec une petite boite de worry dolls dont elle se moque éperduement puisque son seul désir est d’avoir un peu de temps avec sa famille. Mais la moindre de ses frustrations va désormais provoquer une catastrophe à cause de ses poupées, ici non seulement magique mais également douées de conscience. C’est d’abord l’insupportable gouvernante qui disparaît mystérieusement, forçant les parents à rester à la maison le temps d’en trouver une autre. Puis son joli violon se brise en mille morceaux après qu’elle ait déclarée ne pas être prête pour son récital.

 

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Vous voyez  venir la suite, et c’est au tour de papa et maman d’être ensorcelés par les quitapenas, alors qu’ils menacent de s’envoler. Les voilà subitement très proche de leurs enfants, à vouloir jouer et regarder des films avec eux. Encore et encore, en trouvant toutes les excuses du monde pour recommencer. Une situation qui devient vite terrifiante, surtout quand le jeune frère de Jordanna se prépare à partir pour un match de footbal et se fait retenir avec insistance. Les voilà devenu de véritable zombies joyeux, du genre à attacher leurs gamins avec du chatterton pour les forcer à rester sur le canapé auprès d’eux, et à défoncer les portes lorsqu’ils se cachent dans leurs chambres. Une chambre qui disparaît bien vite d’ailleurs, après que l’héroïne est se soit bêtement inquiétée de ne pas l’avoir bien rangée. Et lorsque son frérot commence à paniquer et devenir une mitraillette à question, la stressant un peu trop, l’expression “shut up” devient une condamnation.

 

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Pendant ce temps les worry dolls hantent silencieusement la maison, semblant se téléporter de pièces en pièces comme pour surveiller les paroles de la gamine. Un comportement assez creepy du fait de leur taille minuscule et de leur design détaillé puisqu’elles affichent toutes une tête d’enterrement. Cela ne les empêche pas de troller les gamins lorsque ceux-ci vont sur Internet en espérant trouver une solution à leur problème: parce que la connexion est trop longue, Jordanna va craindre que la page ne charge jamais… ce qui arrive alors aussitôt, l’écran n’affichant plus que des photos des poupées ! En retour la jeune fille finira par les balancer dans la cheminée, trompant ses parents pour qu’ils allument un feu d’ambiance, les réduisant en cendre. Bien sûr, puisque The Haunting Hour est une série pour jeunes, leur destruction permet de tout remettre dans l’ordre et les adultes retrouvent immédiatement leurs esprits (et leur travail ?).

 

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Même la nounou revient, ayant juste été enfermée dans la cabane à jardin. Heureusement la conclusion se montre un peu plus sombre puisque Jordanna,  encore un peu flippée de ce qui vient de se passer, va fouiller dans la cheminée pour s’assurer que toutes les poupées aient été brûlées. Mais la magie est tenace, et parce qu’elle formule une légère peur qu’elles puissent encore exister, elles vont alors revenir, juste un peu roussie, auprès de leur maitresse alors qu’elle s’apprêtait à passer une nuit paisible. Vont-elles chercher vengeance, comme semble l’indiquer ce groupement en masse, ou vont-elles continuer à agir de la même façon ? On ne le saura jamais car l’épisode se conclu sur les hurlements de la protagoniste, là où un scénariste plus poussif aurait sans doute montré une dernière image révélatrice, comme une Jordanna transformée en quitapena. Au moins chez Charles Band elles émergeaient du crâne de l’héroïne façon Alien minipousse, c’était quand même quelque chose !

 

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