Cordyceps de Lookout Point Park (R.L. Stine’s The Haunting Hour, 2014)

Lost (and found) in the 5th Dimension

Épisode 48

 

CORDYCEPS DE LOOKOUT POINT PARK

R.L. Stine’s The Haunting Hour: The Series (2014)

 

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De Matango à cet épisode de Hannibal avec le pharmacien fou, le concept d’Homme Champignon a toujours fasciné de par sa répulsive nature. De la propagation imprévisibles des spores à la lente corruption de la moisissure, l’idée se prête à tout un tas d’interprétations horrifiques et rien ne le représente mieux que le Cordyceps, un véritable parasite qui a pour habitude d’infecter les araignées, les insectes et même d’autres espèces fongiques, les envahissant de l’intérieur pour progressivement remplacer leur organisme par son mycélium. Une horreur qui existe sous la forme de centaines d’espèces différentes et qui a évidemment inspirée la menace zombiesque de la saga The Last of Us ainsi que son horrible copieur, j’ai nommé (soupire) La Fille qui Avait Tous les Dons. Mais avant eux les responsables de la série The Haunting Hour s’étaient déjà emparé du sujet avec l’épisode Spores, inventé pour l’occasion et donc sans lien direct avec l’ auteur des Chair de Poule.

 

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Un épisode surprenant par sa sériosité et son refus d’édulcorer le propos malgré que le show soit réservé aux plus jeunes. En fait certains adutles un peu sensibles pourront eux-même le trouver sinistre grâce à sa tension grandissante et sa conclusion franchement dépressive. Car c’est au plus profond du parc national de Lookout Point, près de Bear Creek, que se cachent nos hybrides, une vaste forêt fréquentée par de nombreux randonneurs et quelques familles. Lorsque les protagonistes s’y rendent pour quelques jours de promenade, les gardes forestiers ont déjà perdu contact avec plusieurs personnes et on finira vite par découvrir pourquoi: tous ont déjà été contaminées par les millions de spores errantes et propagées dans les bois par le vent. Bien vite c’est la maman, partie pisser derrière un arbre, qui respire les particules, abandonnant immédiatement les siens pour s’en aller vers une direction inconnue.

 

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C’est ensuite le père qui subit le même sort alors qu’il se lance à sa poursuite, se transformant presque aussitôt face à ses enfants qui vont tâcher de prendre leurs jambes à leurs cous. Trop tard: la grande sœur est déjà parasitée, et elle parvient (inexplicablement) à contaminer psychiquement son frère jumeau avec qui elle avait toujours prétendu être connectée. Le petit héros, le plus jeune,, parviendra à s’enfuir et retrouver son chemin jusqu’à la voiture, mais se fera surprendre par un infecté d’apparence humaine qui va lui vomir un flot de spores au visage. Tout le monde meurt de la plus horribles façons, The End. Et effectivement il y a de quoi grimacer devant le triste sort réservé aux hôtes, cannibalisé en quelques minutes seulement par les spores qui transforment leur épiderme en champignons de toutes formes et couleurs. Ici une oreille se prolonge de longues et fines tiges à petits chapeaux, là un visage est dévasté par une cascade de Polypores comme sur un tronc d’arbre…

 

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Du pur body horror parfois très élaboré, en témoignent ces silhouettes grotesques et boursouflées qui n’ont plus grand chose d’humaines. Des filaments bouchent les yeux, de la mousse recouvre la peau, et dans les cas les plus poussés, les membres sont difformes et engorgés. Différents stades de contamination sont visibles, les plus récents présentant une coloration de la peau et des yeux tandis que les Cordyceps poussent en temps réels sur leurs corps grâce à quelques CGI pas dégueus, et les plus anciens ressemblant à des épouvantails organiques. Ils sont également gorgé de spores à l’intérieur, qu’ils régurgitent en direction de leurs proies afin de multiplier leurs nombres. Et parce qu’ils sont infestés, ils se regroupent tous dans une même zone, demeurant figé, le regard dans le vague, pour se laisser complètement envahir.

 

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Le scénario n’explique rien sur les origines du champignon et de sa propagation, ni sur la raison pour laquelle ses hôtes se regroupent dans un endroit précis de la forêt, et ne tombe jamais dans le travers du monstre pour Jeunesse qui a tendance à monologuer comme un vilain de dessin animé. Seules petites exceptions: la sœur jumelle qui tente de convaincre ses frères de la rejoindre, en partie explicable par sa connexion psychique avec l’un d’eux, et le garde forestier, qui se comporte comme une personne tout à fait normale afin de créer un twist que l’on voit venir à des kilomètres. Des facilitées d’écritures qui se comprennent par la nature de la série, peu complexe vu le public-cible, et le besoin de créer quelques séquences plus banales pour rentrer dans le cahier des charges. En tout cas cela n’enlève rien à la réussite visuelle que sont ces Hommes Champignons délirants qui auraient tout aussi bien pu avoir leur place dans un X-Files.

 

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Cela est d’autant plus impressionnant que The Haunting Hour n’était pas doté d’un gros budget, les images de synthèses restant encore très convaincantes près de dix ans plus tard, et venant compléter des maquillages soignés et variés. On en redemanderait encore si on ne savait pas la série si cheap avec des monstres parfois bâclés ou fabriqués avec les moyens du bord, alors ne boudons pas notre plaisir et profitons de ce que ce Spores nous offre – le haut du panier de la série, ce qui n’est certes pas grand chose, mais n’est pas si mal non plus. Et puis au pire cela nous donne une bonne excuse pour revoir Matango et ses absurdes créatures fongiques.

 

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