Lost (and found) in the 5th Dimension
Épisode 49
THE NOISE EATER
Tales From the Darskide (1988)
saison 4, épisode 18
Si Tales From the Darkside n’a jamais caché son inspiration pour les BD horrifiques de EC Comics, l’épisode Hush (saison 4) tient plutôt de Weird Science avec son gadget délirant qui cause bien des problèmes à son créateur. Car il est ici question d’une sorte d’aspirateur à bruits conçu à l’origine par un inventeur excentrique dont les idées valent bien celles d’un Randall Peltzer, mais terminé par son fils, le jeune Buddy qui possède le même esprit créatif que son papa. Délaissé par ses parents qui ont tendance à vaquer à leurs propres occupations (l’un s’envole pour une convention, l’autre va retrouver son amant) et même par sa jolie babysitter, du genre à rester au téléphone pour papoter avec son petit copain, le garçon noie sa solitude dans le bricolage. Et l’épisode nous montre quelques robots amusants conçus à partir de morceaux de jouets et d’outils pour un résultat qui évoque une version junior de BattleBots.
Le Noise Eater (le mangeur de bruit, ou mangeur de son) reste cependant son œuvre la plus grande et la plus complexe, clairement fabriqué à partir d’un aspirateur mais tellement modifié qu’il évoque plus un monstre cauchemardesque qu’autre chose, avec une sorte de poumon synthétique qui le fait littéralement respirer (la chose est même dotée de veines apparentes comme un véritable organe), et son tuyau ressemble plutôt à un tentacule Lovecraftien doté d’une bouche édentée qui semble presque luire de salive ou d’un fluide corporel. Et quelle ironie qu’un objet conçu pour créer le silence provoque lui-même des bruits quasi humains, comme ce souffle ashmatique et ce gémissement plaintif provoqué par l’aspiration.
Cependant le vrai problème n’est pas son apparence mais son fonctionnement, car si Buddy déclare à qui veut l’entendre que l’appareil absorbe les sources sonores, il avale en réalité leur force vitale, aussi absurde que cela puisse paraître lorsque l’on parle de choses inorganiques. Le Noise Eater colle son tuyau sur sa proie et dévore l’énergie qui la fait fonctionner, la rendant alors inerte, morte, et donc silencieuse. Problématique si l’on comptait se servir de son réveil ou de son téléphone, catastrophique si l’invention attaque un animal ou un voisin bruyant ! Bien entendu c’est en toute innocence que Buddy et son papa ont développés l’engin, et on peut le contrôler ou l’éteindre à l’aide d’une simple radiocommande pour éviter tout soucis.
Hélas, et parce que nous sommes dans Tales From the Darkside, les choses vont prendre un mauvais tournant lorsque l’un des robots de Buddy fait tomber le controleur qui active le Noise Eater alors que personne n’y prête attention. Se mettant aussitôt au travail, l’aspirateur s’attaque à son entourage et dévore sa propre télécommande clignotante, devenant impossible à arrêter. Voici donc le garçon et l’adolescente pris au piège puisque le moindre bruit risque d’attirer sur eux la machine infernal. Et les conséquences ne tardent pas, le monstre mécanique s’en prenant ensuite à la perruche de la famille qui parle trop, puis au chien, encore dehors mais jappant trop près d’une fenêtre. Et quand la maman volage revient à la maison en posant un peu trop de questions sur ce qui se passe, l’appendice mortel se colle vite à son visage.
Pour ne rien arranger, Buddy souffre d’une allergie ou d’une maladie qui provoque de fortes quintes de toux, ce qui force les enfants à allumer toutes sortes d’appareils pour détourner l’attention du Noise Eater. Au final ils parviendront à retourner l’aspirateur contre lui-même en le poignardant dans ses parties électroniques, provoquant des buzz et des bourdonnements qui attireront l’engin sur sa propre source d’énergie. Intelligent, même si en y réfléchissant bien il y avait sans doute tout un tas d’autres moyens de le faire court-circuiter. Hush reproduit parfaitement les délires science-fictionels des EC Comics avec cette invention à la fois ridicule mais mortellement dangereuses, et ce cache-cache entre des enfants et un engin de mort dans une maison ordinaire. Certes l »épisode pue le manque de moyens (bonjours le tuyau manipulé à l’aide d’un fil invisible) comme c’était souvent le cas dans la série, mais cela fait partie du charme de ce Creepshow télévisé imparfait mais indéniablement fun et parfois très créatif. Une fois n’est pas coûtume cependant, on peut ici dire qu’un remake plus moderne et mieux foutu serait le bienvenu.
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