Snake Eater (1989)

Generated on March 23, 2015, 7:58 pm

 

Snake Eater

(1989)

 

Jack Kelly, a former Marine and undercover agent, was found dead today.
Cause of death: excessive masturbation, due to extreme boredom while waiting for a drug bust.

 

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Lorenzo Lamas, tout le monde semble le connaitre malgré que sa filmographie ne propose pas un seul grand film, pas un seul gros succès qui aurait pu permettre d’établir son nom. Toute sa réputation repose en fait sur sa participation à une vieille série connue chez nous sous le titre du Rebelle: l’image de l’acteur, cheveux long, tatouages sur les bras, chevauchant une Harley Davidson tandis qu’un narrateur raconte son passé tragique, est devenu culte même pour ceux qui n’ont jamais vu un seul épisode du show. C’est ainsi depuis 1992 et c’est encore le cas maintenant. C’est un peu triste mais ce n’est pas comme si le bonhomme n’avait pas essayé, Snake Eater représentant sans doute sa première et unique véritable tentative de se faire connaitre. A la fin des années 80 il est surtout connu pour sa participations à quelques soap opera comme Falcon Crest ou La Croisière S’Amuse et n’a jamais vraiment tenu la vedette dans un long métrage, à l’exception de Take Down, comédie-drama générique tournée dix ans plus tôt, et Body Rock, un truc de danse.

 

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Avec le réalisateur George Erschbamer, spécialiste des effets spéciaux sur le premier Rambo et Rocky IV, il va tenter sa chance comme action star en filmant coup sur coup Snake Eater et sa suite entre 1988 et 1989. Deux représentants méconnus de la canuxploitation qui valent pourtant le détour et qui sortirent à peu près au même moment dans les vidéoclubs. L’acteur y incarne Jack “Soldier” Kelly, un ancien Marine et vétéran du Vietnam ayant fait partie d’une unité spéciale nommée Snake Eaters, qui travaille désormais comme agent infiltré pour la brigade des stupéfiants. Rebelle à toute autorité, il fut viré de l’armée pour insubordination et le voilà justement suspendu de ses fonctions après le fiasco de sa dernière opération. Dépité, il décide de rejoindre son bayou natal et noyer ses problèmes dans l’alcool mais apprend alors que sa famille a été victime d’un accident de bateau dans les marais. Le corps de sa jeune sœur n’ayant pas été retrouvé, Soldier se rend sur place afin de mener son enquête, espérant pouvoir la retrouver vivante…

 

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Snake Eater surprend assez par ce choix de scénario, car alors que l’intro laisse présager l’habituel intrigue du flic désobéissant contre la mafia dans un cadre strictement urbain, l’histoire prend un virage brusque vers le film d’horreur, s’engageant sur la route du survival et de la hicksploitation à la Massacre à la Tronçonneuse. Car la famille Kelly a été décimée par une famille de bouseux devenus fous à force d’avoir – sans rire – mangé des poissons contaminés par la pollution depuis des années ! Incestueux et psychopathes, leur passe-temps favori est de tuer les randonneurs à l’aide d’un costume d’ours pour faire croire à des attaques animales. Ils ont également piégé une rivière afin de partir à l’abordage des touristes et voyageurs, s’attaquant de cette façon aux parents du héros qui périssent de façons atroces: la mère est noyée dans une marmite d’eau bouillante et le père est brûlé vif sans sa péniche. Seule la jolie Jennifer est épargnée, le chef du gang la kidnappant dans l’idée de la violer et d’en faire sa nouvelle compagne.

 

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Spécialisé dans la guérilla et l’utilisation de pièges, Soldier va mettre ses talents à profits afin de venger les siens et sauver la demoiselle, bourrant les marécages de pieux et de traquenards. Du moins c’est sans doute ce qui aurait dû arriver, le film déraillant malheureusement en deuxième partie avec l’arrivée impromptue sur place de la conquête amoureuse du héros. Une femme qui n’a même pas de nom, ce faisant simplement surnommer The Kid, venue à la recherche de son père porté disparu depuis peu dans les parages. L’idiote va tout ruiner, contraignant son petit ami à se dévoiler aux agresseurs afin de la sauver, ce qui va jeter aux orties tout le concept “Rambo vs. Délivrance” que le film promettait jusque là. La dernière partie de Snake Eater devient bien plus classique avec de banales poursuites et fusillades comme on en voit fréquemment dans ce type d’actioner DTV. Peut-être est-ce dû à une réécriture sauvage de dernière minute puisque l’on retrouve deux scénaristes à la barre ?

 

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Peu probable car ceux-là, Michael Paseornek et John Dunning, producteurs avant tout, marcheront plusieurs fois main dans la main pendant leurs carrières respectives. C’est le second qui fut sans doute à l’origine du projet, bossant dans le cinéma d’exploitation depuis les années 70 avec sous le coude quelques titres comme le Frissons de David Cronenberg et les slashers Happy Birthday to Me et My Bloody Valentine. C’est d’ailleurs sur les plateaux de Spacehunter: Adventures in the Forbidden Zone et The Vindicator qu’il rencontre le metteur en scène. L’autre à un CV moins spécifique, touchant littéralement à tout et n’importe quoi (American Psycho et sa suite, Buffalo ’66 avec Vincent Gallo, Crank: High Voltage et Devil’s Reject), mais demeure néanmoins le réalisateur de l’hallucinant Vibrations, où une rock star perd ses mains dans un accident, se fait offrir une tenue cybernétique et rencontre le succès en devenant un DJ électro. Difficile du coup de savoir lequel des deux compères et fautif dans l’affaire.

 

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Mais ne boudons pas de notre plaisir car si Snake Eater n’est pas le “MacGuyver chez les bouseux” que l’on espère, il n’en demeure pas moins brutal, craspec et un rien déviant. Un flic en planque pisse dans un gobelet qu’il offre à un clochard en quête de café, le père du héros est bâillonné avec un poisson entier, un colosse surnommé Le Dentiste se promène avec un collier de dents autour du coup, arrachées à ceux qui osent se battre contre lui, et les dialogues touchent parfois au sublime. “So this is what happens when you breed a human with a tree” commente le héros face à un grand adversaire. Quant aux rednecks dégénérés, ils valent bien ceux du Mother’s Day de la Troma. Mention spéciale au frère aîné appelé Junior, qui surnomme sa propre bite… Junior Jr. ! Lorsqu’il n’agrippe pas Jennifer par les seins, il menace de la violer avec une anguille vivante tout en lui racontant en détails l’effet que cela leur procurera à tous les deux, elle et l’animal. L’actrice elle-même doit composer durant le film entre un bikini et T-shirt mouillé sans soutien-gorge.

 

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Sa partenaire jouant The Kid ne s’en sort pas mieux, car en plus d’interpréter un rôle pratiquement non existant et inutile, elle apparait furtivement totalement nue et de la façon la plus gratuite possible, avant de se balader dans les marais avec un mini short qu’un des ploucs sanguinaires lui enlèvera dès que possible. Un vrai festival auquel Lamas lui-même participe, ouvrant pratiquement le film sur une scène de sexe avec une jolie dealeuse très méfiante qui lui ordonne de retirer ses vêtements. “You think I’m gonna hide a wire in my underwear ?” demande t-il en s’exécutant. “Honey, it looks like you’ve got the whole radio station there” répond la demoiselle. Spoiler: le héros cachait en fait son micro dans sa coupe mulet ! Sensible à ses charmes, la criminelle se déshabillera à son tour, révélant une surprenante cicatrice à la poitrine qui a l’air véritable. Snake Eater peut franchement se le permettre tant ses éclats de violence apparaissent finalement comme peu graphique.

 

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Oh les personnages se dézingues à tout va, mais étrangement sans verser la moindre goutte de sang à l’écran. Bizarre tant le script appelle à quelques scènes gores: un type se fait broyer le crâne sous une roue de tracteur, un autre est poignardé dans le dos par le crâne d’une bête à corne, et les pièges de Soldier font des ravages, comme ces dizaines de clous sortant du plancher pour empaler les pieds de quelques brigands. Au moins il reste les squibs, ces poches à sang qui éclatent dès qu’une personne se prend une balle, ce qui est toujours efficace. Du reste, on pourra s’amuser d’un Lorenzo Lamas en boucle de ceinture serpent chantonnant Kumbaya à sa CB, d’une baston à l’ancienne dans un bar de bikers et même de cet improbable jet ski construit par un mécano fou à partir de la Harley Davidson du héros. La conclusion, qui s’allonge sur sept minutes pour gonfler la durée du film, montre un pyromane être épinglé par le héros qui menace alors de le brûler vif s’il n’avoue pas ses crimes, mais avec humour.

 

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Comme le laisse présager le theme song du personnage diffusé lors du générique de fin, les créateurs de Snake Eater espéraient sûrement faire de Lorenzo Lamas la nouvelle star du cinéma d’action et créer toute une franchise avec le personnage de Jack “Soldier” Kelly. Snake Eater II: The Drug Buster suivit très vite puisque tournée dans la foulée de ce premier opus, toujours avec les mêmes personnes aux commandes. Une séquelle beaucoup moins Bis et plus traditionnelle, mais beaucoup plus fun. En comparaison, Snake Eater III: His Law parait bien moins inspiré et très oubliable, et c’est hélas ce qui arriva à la série après ça. Elle fit quand même un comeback tardif à la fin des années 90 sans que personne ne s’en rendent compte: simplement titré Hawk’s Vengeance, ce quatrième volet tue Soldier dès les premières minutes, lequel est joué par un autre acteur et remplacé par son demi-frère britannique Eric “Hawk” Kelly, incarné par Gary Daniels. Assez rageant de penser au crossover que cela aurait donné si Lamas avait été de la partie…

 

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Il faudra en quelque sorte attendre fin 2004 pour que soit redoré le blason Snake Eater, à travers non pas un nouveau film mais un jeu vidéo. Car Hideo Kojima offrit à la Playstation 2 l’un de ses meilleurs titres avec son mythique Metal Gear Solid 3: Snake Eater. Un titre qui pourrait bien sûr n’être qu’une coïncidence, d’autant que son protagoniste a déjà été établit des années auparavant avec entres autres sources d’inspiration le Snake Plissken de New York 1997. Seulement ici le joueur découvre Naked Snake, son prédécesseur, un type qui a fait le Vietnam, fut enrôlé dans une unité spéciale et conduit sa mission dans la jungle et les marais. Comme Soldier il aborde le style “barbe de quelques jours et mulet léger”, comme lui il préfère le cigare aux clopes, et il se montre beaucoup moins sérieux dans le job, déconnant sans cesse à la radio avec ses camarades qui doivent parfois le reprendre un peu. Coïncidences, peut-être, oui. On en pensera ce qu’on en voudra…

 

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