Samedi 21 Juin 2001
Une odeur de pourriture venant des cadavres a commencée à se faire sentir. Il a fallu se débarrasser d’eux. On les a transporté grâce à des chariots puis on les a balancés sur le parking. Ça fait une sorte de nouvelle barricade organique.
Ce travail nous a pris plus de la matinée et on s’est tous mis à gerber. Dwayne a craqué et il est parti en pleurant. Natasha était presque dans le même état et Reggie s’est foutu un walkman sur les oreilles pour se concentrer sur de la musique. John m’a vu flancher un moment, il est venu m’aider et m’a demandé de me reposer un instant. J’ai refusé.
Le plus dur était de ne pas regarder le visage des morts. En face de vous, un zombie ne vous inspire que de la peur ou de la rage. Mais une fois mort, on se rend compte qu’ils étaient des êtres humains. Il y avait des gens de tout âge, même des bébés putain !
Après ça, tout le monde s’est isolé. Dans ce genre de moment, on ne veut parler à personne.
Il a quand même fallu communiquer avec l’autre équipe. Trois d’entre eux arriveront nous voir avec un hélico. On fera une nouvelle mise au point sur la situation.
Maintenant je vais aller dans la salle d’arcade pour jouer un peu et oublier ce que nous avons fait.
On se croyait fort après tout ce qui nous était arrivé jusque là, mais on vient d’avoir la preuve que nous sommes bien plus fragile qu’on aurait pu le croire. Tant physiquement que psychologiquement. L’ennemi à tous les atouts.
Et aussi: un centre commercial désert, ça fait bien plus peur que tout ce que j’ai vu jusqu’à maintenant. C’est en me rendant compte de cette solitude que, pendant un court instant, je me suis demandé s’il ne valait pas mieux être mort que de vivre comme ça.
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