Hannibal (Ep. 1.02)

Hannibal
Ep. 1.02

Amuse-Bouche

 

 

J’enchaine avec ce second épisode pour rattraper mon retard et rester un peu dans le bain, ce qui facilite pour entrer dans l’histoire. Ce nouvel opus succède parfaitement au pilote en conservant, voir même en accentuant, cet aspect onirique qui planait sur les visuels.

L’issu du précédent épisode a grandement secoué Graham au point que Crawford demande son suivi par Hannibal Lecter, craignant probablement que son atout ne finisse par le lâcher en cours d’enquête. Le début du vrai cauchemar pour le profiler mais celui-ci ne le sait pas encore. Alors qu’il est victime d’hallucination où lui apparaît le tueur en série qu’il a abattu, Graham est aidé par Lecter qui falsifie un document officiel et lui permet de reprendre son travail sur le terrain, sous prétexte d’améliorer leurs rapports. L’occasion d’une nouvelle enquête qui le mène sur la piste d’un autre tueur, beaucoup plus morbide, qui enterre ses victimes et les transforme en engrais à champignons. Des diabétiques à qui il provoque un coma, les enfouissant vivant et les laissant pourrir progressivement jusqu’à ce que leurs corps ne soient plus qu’une masse spongieuse grotesque. Un délire visuel impressionnant qui évoque les débordements d’un MPD Psycho, mais aussi dans une certaine mesure à l’excellente série Millenium de Chris Carter, dont le personnage principal Frank Black pourrait correspondre à une version beaucoup plus mature de Will Graham.

 

 

Hannibal évite agréablement l’effet “serial killer de la semaine” malgré ce postulat, puisque continuant la storyline précédente et utilisant l’intrigue de ce nouvel épisode comme une continuité. La manière dont Graham agit ici est directement influencé de sa dernière confrontation avec le tueur du pilote, et l’enquête n’est donc qu’un prétexte pour faire avancer le personnage. Si celui-ci refusait toute implication personnelle jusque là, il s’enlise maintenant bien plus loin qu’il ne le souhaitait afin de chasser ses démons, lesquels apparaissent sous les traits de visions de sa “victime”. Il serait facile de dire que Graham se lance à la poursuite du tueur au champignon afin de se remettre en scelle, mais la vérité est plus dérangeante car le profiler fini par avouer avoir prit du plaisir à abattre le cannibale de l’épisode pilote. En serait-il de même avec ce nouveau psychopathe ?

 

 

Tout ceci nous amène bien sûr à Hannibal Lecter qui va enfin avoir son emprise sur Graham. Loin de devenir son partenaire d’enquête, ce qui nous évite d’avoir à comparer la série avec Dexter, il reste cette fois très éloigné de l’intrigue policière pour simplement recevoir quelques visites à son bureau. Là encore on note une envie de garder éloigner le personnage pendant quelques temps et cultiver en quelque sorte le mystère. J’ai d’ailleurs lu que l’intention du créateur du show était de ne pas désigner immédiatement Lecter comme la figure maléfique centrale de la série, afin que les spectateurs qui n’auraient jamais lu ou vu les histoires précédentes ne puissent pas percer Lecter à jour immédiatement. Un concept assez étrange, d’autant qu’il apparaît évident que quelque chose cloche chez lui, mais on verra bien comment cela tournera d’ici la fin de la saison.

 

 

Bref, un bon épisode qui prolonge l’histoire et l’atmosphère surréelle du pilote et qui continue d’introduire de nouveaux éléments (ici via le personnage d’une journaliste fouineuse, féminisé pour les besoins du show au casting essentiellement masculin). Tout au plus peut-on regretter le clin d’œil un peu grossier à Seven lorsqu’une des victimes moisies se révèle être toujours vivante, mais ce n’est pas vraiment ce que l’on peut considérer comme un point noir. On a aussi l’occasion de voir le générique de la série, mais celui-ci n’a rien de spécial. Quelques effets CGI sur fond blanc lumineux, montrant de l’hémoglobine former des corps humains. Rien d’original, et le thème musical n’a pas de mélodie particulière. Il a au moins le mérite d’être court.

 

 

Notons tout de même que les titres de chaque épisode de la série semblent avoir été choisis selon des noms de plats de cuisine française, et à l’apéritif (pilote) se succèdent les amuse-gueules, ici appelés Amuse-Bouche. Autant dire qu’on commence tout juste à goûter à Hannibal et qu’il risque de s’en passer des choses, d’ici le dessert ! Enfin Bryan Fuller, le showrunner, s’est amusé à lier la série au même univers étendus que forment ses précédentes création (Dead Like Me, Pushing Daisies, Mockingbird Lane, etc), faisant apparaître l’un de ses personnages (Gretchen Speck, aperçue dans Wonderfalls) comme l’une des victimes du tueur aux champignons. Une constante chez le scénariste, aussi faut-il peut-être s’attendre à trouver plus de références au Fullerverse à l’avenir !

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