Hannibal (Ep. 1.05)

Hannibal
Ep. 1.05

Coquilles

 

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Un peu de retard dans Hannibal puisque j’ai préféré attendre la diffusion d’une version intégrale de l’épisode 4 avant de poursuivre plus en avant la série. Mais en fait cela été totalement inutile tant Coquilles fait une pause avec le fil rouge pour se concentrer sur la relation entre Will Graham et Jack Crawford avant tout. Des rapports conflictuels qui sont à l’origine des failles des personnages: le masque d’autorité professionnel de Crawford et la psyché fragilisée du profiler. Et il va sans dire qu’Hannibal va dangereusement explorer ces points faibles…

 

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L’épisode met à profit ce développement via une intrigue un peu prétexte, un nouveau cas de tueur en série qui malheureusement amène ce sentiment que je croyais éviter jusqu’ici de “tueur de la semaine”. Coup de chance, cette enquête est là encore une toile de fond pour dépeindre les personnages au sein d’un univers macabre. On a parfois l’impression de regarder une version dark des Experts tant l’équipe médico-légale travaillant avec Will et Crawford n’a rien de cool ou de branchée. Un personnage le dit lui-même: “avec ce que nous faisons, nous ne pouvons pas aller bien”. On se surprend presque à déceler chez chacun des signes particuliers de comportement qui pourrait trahir un esprit malade, un autre tueur en puissance… Cette fois nos héros sont confrontés à un faiseur d’Anges, un fou qui tue ses victimes et découpe la peau du dos de manière à ce qu’elle forme des ailes une fois suspendue par des crochets. Parce qu’il a peur de mourir dans son sommeil, il en place deux auprès de lui avant de dormir. Plus tard, un autre est retrouvé suspendu au-dessus du vide dans une ruelle sombre…

 

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Ceci est en réalité le fruit d’un cerveau malade. Un tueur qui n’en est pas vraiment un, plutôt une victime du cancer, sa tumeur lui donnant des visions dantesques de personnes enflammées qu’il doit alors transformer. L’occasion de fournir une thématique à l’épisode, un peu comme celui de la Famille pour Œuf dernièrement. Car cette fois le sujet rebondis sur la femme de Jack Crawford et l’étrange problème de couple qui apparaissait à la fin de l’épisode: elle est également atteinte d’un cancer et son comportement est une manière de s’écarter de son mari pour le protéger. Et si le ponte du FBI fait le rapprochement entre son comportement et celui de l’homme qu’il traque, c’est tout naturellement vers Lecter qu’elle va se tourner pour en parler… Une mise en place d’évènement que l’on imagine ne pas être fortuite, même si les conséquences ne s’en ressentiront que bien plus tard dans la saison (probablement pour la conclusion). En l’état ces révélations ne nous avance pas à grand chose mais sonnent plutôt juste. A ce titre les scènes entre Laurence Fishburne et l’actrice qui est également sa femme dans la vraie vie sont touchantes et ne tombent pas dans le mélodrame.

 

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De son côté, Will sombre toujours un peu plus. Incapable de dormir, il se retrouve à errer en pleine nuit sur les routes ou sur le toit de sa maison, et envoie chier son supérieur en face de tout le monde. Tout comme Frank Black dans Millenium, il craint de plus en plus d’avoir à se mettre dans la tête d’un esprit dérangé et de s’y perdre, se demandant s’il ne ferait pas mieux de démissionner avant qu’il ne soit trop tard. Mais peut-être est-ce déjà trop tard, comme pourrait le signifier la présence de cet étrange cerf aux plumes de corbeau qui lui apparait sans cesse en songe. Car Will découvre ici une statue à son effigie dans le bureau du Dr. Lecter, preuve qu’il s’agit peut-être là d’un avertissement de son subconscient. Toujours en retrait, le cannibale observe, donne des conseils et manipule probablement déjà avec une intention toute particulière…

 

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On pourrait dire que la série risque gros à jouer l’attente à ce point, car un sentiment de répétition n’est pas sans se faire un peu sentir à force. En laissant le fil rouge en suspens et en s’attachant à développer un peu plus la relation entre ses personnages (celle entre Crawford et Will, notamment, en ressort un peu grandit sur la fin), elle risque malheureusement de donner l’impression de ne mener nulle part. Ce Coquilles est un bon épisode, mais après cinq intrigues relativement similaires il serait temps de faire un peu bouger les choses. D’autant plus que nous avons là une série dont l’avenir est encore incertain. Mais le travail pour dépeindre cette atmosphère torturée fonctionne à merveille et puisqu’il reste encore plusieurs épisodes avant la conclusion, il y a fort a parier pour que le résultat en vaille la peine. Espérons maintenant que le public suive et que Hannibal ne soit pas qu’un coup d’épée dans l’eau.

 

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