Ghostriders (1987)

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Ghostriders

(1987)

 

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Avez-vous déjà vu un film où il ne se passe strictement rien ? Et bien Ghostriders, ou Ghost Riders comme Internet insiste à l’appeler, est de ceux-là, n’ayant que du vent à proposer pour remplir ses 85 minutes. Théoriquement il s’agit d’un film à propos de cowboys fantômes revenant cent ans après leurs morts pour se venger sur les descendants de leur bourreau, mais le résultat se limite plutôt à une randonnée ennuyeuse dans les bois vaguement interrompue par une bande de rednecks déguisés en desperados. Même sur le papier l’histoire peine à intéresser en-dehors d’une ou deux idées pourtant pas bien extraordinaires (un vétéran du Vietnam traqué en forêt par des adversaires indestructible), et faute d’effets spéciaux, de violence et de rebondissements, on se demande tout de même quelle est l’intérêt de produire un truc pareil. Pas même d’humour involontaire à l’exception d’un ou deux moments de surréaction de la part des acteurs. Pourtant le prologue faisait presque illusion avec cette intro en 1886, où une foule commandée par un prédicateur dévot cherche à lyncher un criminel pourtant déjà promis à la pendaison.

 

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Un thème maintes fois rabâché dans le genre horrifique, mais qui n’a pas beaucoup de sens ici: les citoyens arrachent leur proie au shérif pour l’exécuter en pleine nuit, alors que sa condamnation est prévue pour le lendemain matin ! Même le brigant se soucie peu de son sort, déclarant préférer mourir que d’écouter l’homme de Dieu plus longtemps. La cerise sur le gâteau revient au fait que ce sont ses propres hommes qui causent sa perte, déclanchant une fusillade alors même que l’homme de Loi semblait sur le point de raisonner tout le monde. Difficle alors de comprendre la logique du spectre qui d’ailleurs ne lance aucune malédiction particulière avant son trépas, et dont la résurrection n’est jamais expliquée. Un siècle plus tard lui et son gang reviennent de l’au-delà pour s’attaquer à la famille du prêcheur, et à quiconque traine dans les parages car pourquoi pas. Il faudra cependant patienter une bonne quarantaine de minutes pour que cela arrive, temps durant lequel les protagonistes se contentent de faire une longue balade très chiante puisque non seulement il n’y a rien à voir dans le paysage, mais en plus tout le monde se fait la gueule.

 

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Un faux triangle amoureux se met en place entre une jeune femme égocentrique, le quinquagénaire pour lequel elle craque mais qui se tamponne complètement d’elle et le garçon idiot qui pensait être son petit copain sans réaliser qu’elle n’a aucun sentiment pour lui. Ajoutez le fait que ce jeune homme est le protégé du plus vieux, et vous imaginez la tension qui règne entre tous, chacun se parlant sur un ton passif-agressif qui a vite fait d’être agaçant. Difficile d’endurer cette première partie, et hélas le jeu n’en vaut pas la chandelle puisque la confrontation qui suit se limite à des échanges de coups de feu sans énergie, avec champ / contre-champ et aucune inventivité dans l’action. Soyons déjà heureux qu’il y ait quelques poches de sang pour simuler les impacts et que le bruitage des coups de feu soient convaincant. Le clou du spectacle est la simple explosion d’une voiture, et l’invulnérabilité des cowboys est à peine utilisée, le montage donnant plutôt l’impression de voir les mêmes figurants revenir encore et encore. Seule une ou deux tâches de sang sur leurs vêtements attestent de leur immortalité et jamais le film nous les montre réagir aux blessures.

 

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Ces pauvres fantômes ne sont guère épargnés par le petit budget, apparaissant en plein jour sans maquillage ni aura spectral. Et s’ils finissent par pendre quelqu’un, leur unique méthode d’attaque consiste à flinguer tous ceux qui croisent leur chemin comme de vulgaires méchants de film d’action. Si au moins le scénario avait utilisé le passé militaire du héros pour créer des pièges modernes afin de les surprendre, cela aurait pu dynamiser un peu les choses, mais les deux camps se contentent de se tirer dessus sans jamais faire preuve de stratégie. Ou d’intelligence. N’espérez donc pas grand chose question divertissement, et rares sont les détails qui retiendront votre attention: quelques accents de ploucs texans qui prêtent à sourire, une épitathe amusante sur la tombe de l’antagoniste (“To the Devil, a Son”), une référence à Massacre à la Tronçonneuse avec ce tatou mort au bord de la route… Les personnages se rendent près d’une rivière afin de chercher un disparu mais décident aussitôt de se baigner, et quand l’héroïne fait trempette en petite culotte et chemisier fin, le caméra préfère aussitôt se détourner pour cadrer ses copains en mini short.

 

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Reste quelques bonnes tronches burinées chez les brigands et l’affiche du film est plutôt cool mais mensongère. Bref, Ghostriders est sacrément misérable et n’a même pas l’excuse d’être un shot on video sans-le-sou pour justifier sa nullité. Mais à quoi fallait-il s’attendre de la part des responsables des tout aussi décevants Ghetto Blaster et Action USA ? Dans un registre similaire préférez-lui Ghost Town, produit par Charles Band juste un an plus tard, autrement plus fun avec ses cowboys zombies et ses tempêtes de sable surnaturelles.

 

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