The Real Ghostbusters (2.63) – Station Identification (1987)

ROAD TO HALLOWEEN V

 

 

The Real Ghostbusters

Station Identification

(1987)

 

I can’t believe it, we’re gonna be killed by a rerun !

 

 

Je sais, si je devais absolument parler du dessin animé S.O.S. Fantômes en cette période, ça devrait être avec l’épisode When Halloween Was Forever. Mais celui-ci est le premier volet d’une sorte de trilogie et son antagoniste, le génial Samhain, réapparait plusieurs autres fois dans la série. Halloween étant pratiquement à notre porte, nous n’avons désormais plus le temps d’explorer tout cela et j’ai préféré sélectionner un autre épisode tout aussi mémorable. En tout cas pour moi puisque j’en avais la cassette vidéo lorsque j’étais petit et qu’il s’agit probablement de l’aventure des Ghostbusters que j’ai vu le plus souvent. En le retrouvant près de vingt-cinq ans plus tard, je me suis même rendu compte que ce Station Identification, que je connaissais autrefois sous le nom de Canal Fantôme, m’a semblé être plus d’actualité qu’il ne l’a jamais été à l’époque !
Car à l’ère de Netflix et de la télévisions sur les téléphones portables, le concept autour duquel tourne l’histoire semble résonner encore plus maintenant qu’au temps de l’unique téléviseur de salon. Qui plus est, la mode est à la nostalgie des années 80 et au jeu de l’auto-référence, chose qui n’existait pour ainsi dire pas alors. Le scénariste, en avance sur son temps, va parodier nombre de shows populaires pour amuser son jeune public.

 

 

Depuis trois semaines nos chasseurs de fantômes sont au chômage technique et ne savent plus quoi faire pour tromper l’ennui. Tout cela va changer le jour où Janine se décide a ressortit un vieux poste de télévision, ce qui nous permet de voir des personnages de cartoon regarder… des cartoons ! Ou peut-être s’agit-il de séries live, c’est difficile à dire étant donné qu’il s’agit d’un dessin animé. Quoiqu’il en soit les problèmes vont commencer lorsque nos héros réalisent que l’émission qu’il regarde ne devrait normalement pas être en couleur puisque non seulement il s’agit d’un vieux programme en noir et blanc, mais la télévision elle-même est trop vieille pour cela. Qui plus est la diffusion provient d’un Canal 1 qui n’est pas censé exister.
Soudain l’un des personnages se transforme en un monstre qui émerge de l’écran pour attaquer ses spectateurs. Et si le revenant est facilement capturé, l’appareil va en générer un autre et il va falloir le débrancher pour enrayer la menace. Naturellement tous les autres postes de la ville vont fonctionner de la même façon, les Ghostbusters se retrouvant à utiliser les pièges par paquet pour capturer ces innombrables spectres qui utilisent les ondes hertziennes comme moyen de déplacement. La nuit venue, un étrange bâtiment va alors émerger de Central Park…

 

 

Là se cache le grand responsable, sorte de Monsieur Loyal de l’au-delà qui se surnomme The Unreal Shriek Squeal, ou plus simplement Big Boo. Un clown qui n’est pas sans évoquer le Pennywise de Stephen King si ce n’est pour son étrange peau violette qui est peut-être là pour le rendre justement moins effrayant pour les enfants. Son repaire est une sorte d’antenne géante qui va lui permettre d’étendre plus loin encore son réseau et il menace de broadcaster ses amis fantômes à l’échelle nationale à minuit. Nos héros vont devoir infiltrer le bâtiment, détruire l’émetteur et exterminer le grand méchant en un temps record.
Cette course contre la montre n’est toutefois pas du tout l’intérêt de l’épisode qui s’éclate surtout à détourner la pop-culture pour rire un peu de la concurrence. Certaines références sont évidentes, d’autres plus obscures puisque propres au paysage télévisuel américain de l’époque, mais il faut avouer que le résultat est très plaisant et ce point de départ aurait presque pu être développé pour une intrigue bien plus longue. Ainsi la chaine fantôme (nommée WBOO en une parodie des acronymes ridicules des petites stations  locales) s’amuse à fusionner Rambo et le bonhomme en pâte à modelée du Gumby Show pour créer Gumbo, créature ridicule dotée d’une sulfateuse géante qui semble tout droit sorti de Robot Chicken.

 

 

Star Patrol imite bien sûr Star Trek, et lorsque le célèbre trio se téléporte, il apparait sous la forme de zombies squelettiques. “We’re dead, Jim” déclare McCoy tandis que Monsieur Spock devient pour l’occasion Mister Spook et que leur vaisseau se transforme en un monstrueux oiseau à la manière du Phénix de La Bataille des Planètes. Et dans le genre incompréhensible pour quiconque n’est pas américain: un détournement du vieux sitcom Leave it to Beaver amène l’un de ses protagonistes à devenir… un castor-garou, avec une petite casquette sur la tête ! On se rabattra à la place sur l’hilarant Power Guy, version caricaturale de Musclor qui est tellement tout en muscle qu’elle donnerait des complexes à Bloodpouch. Utilisant un écran géant en guise d’armure, il peut aspirer ses victimes à l’intérieur de celui-ci pour que son supérieur les transformes en “futur fantômes”.
Les publicités ne sont pas en reste et il est presque dommage que l’on ne puisse pas bien voir les multitudes de spectres-objets qui attaquent New York: des fours, des micro-ondes, des mixers, des appareils photos, tous dotés de yeux méchants et de grandes dents pointues ! Le plus drôle ? Ce tube de dentifrice monstrueux qui rampe comme un vers et bave sa substance comme s’il avait l’écume à la bouche. Bouffe-Tout lui-même sera agressé par un gâteau monstrueux crachant du feu.

 

 

Quant à Big Boo, il peut extraire des télévisions le moindre objet provenant de films-annonces pour s’en revêtir comme une armure et ensevelir ses proies sous des tonnes d’équipements. Si le scénariste ne lui offre ni backstory ni motivations, il reste cependant mémorable grâce à sa forte personnalité. Au début sosie du Joker plutôt intimidant par sa taille et ses éclats de rire mauvais, il va présenter une amusante seconde forme qui rappelle un peu Grimace, le gros bonhomme violet de McDonald’s tout en gardant son gros nez rouge et sa houppette, encore une fois un peu comme le clown de Ça. Il dispose de sa propre alarme-fantôme qui vient lui rappeler en pleine bataille qu’il a une émission à diffuser, et son temple techno-gothique est franchement impressionnant avec ses gargouilles reposant sur d’innombrables écrans de télévision.
C’est pratiquement une autre dimension où une langue vivante se déroule en guise de tapis rouge pour accueillir les Ghostbusters et dont les coursives remplies de câbles et d’appareillages imitent l’air de rien le style de H.R. Giger. L’adulte se marrera surtout de voir que ce monument high-tech fonctionne à l’aide d’une simple dynamo géante. L’enfant devra lui se rabattre sur une bête scène où Bouffe-Tout confond une balle de ping-pong avec un marshmallow, ce qui lui vaudra les reproches de Venkman.

 

 

D’ailleurs il y a toute une sous-intrigue un peu inutile entre ces deux là, qui illustre bien la dynamique de leur relation à travers la série. Comme souvent le casseur de fantômes insulte son compagnon avec cynisme, exaspéré par son attitude, mais il va cette fois aussi montrer son attachement envers lui après que le petit bonhomme se soit sacrifié pour lui sauver la vie ! Emporté dans le trou noir généré par Power Guy, il se retrouve prisonnier chez Big Boo qui va le tourmenter avec des émissions culinaires qui prennent vie. Mais le sauvetage est tellement expédié que tout cela est finalement bien inutile: le fantôme aurait simplement pu les accompagner dans leur mission en tant que limier sans que cela ne change quoique ce soit à l’intrigue.
Rappelons-nous simplement que The Real Ghostbusters est avant tout un dessin animé pour gamin qui, malgré sa grande créativité, demeure limité par le public auquel il s’adresse. Qui plus est la série est également connue pour ses nombreux problèmes techniques et ses démêlés sévères avec l’équivalent de la MPAA qui voulait constamment tout modifier, des doubleurs à la forme des lunettes que porte Janine ! Du coup peu importe si l’on peut remarquer des erreurs d’animations ou de colorations, et des éléments qui disparaissent d’un plan à l’autre, le résultat a déjà bien du mérite en tant que tel.

 

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