Lost (and found) in the 5th Dimension
Épisode 36
Damsel In Distress
LARMINA EL AKMAR BETOUCHE
Bérénice Bejo – OSS 117: Le Caire, Nid d’Espions (2006)
“Si tous les hommes avaient des formes aussi prodigieuses que les vôtres, je virerais sûrement ma cuti. Si tous les hommes avaient ses seins rebondis. Ce sillon mammaire impeccablement dessiné. Ces tétons qui pointent à la moindre émotion, à la moindre brise. Ces tétons que l’on a envie de mordiller. Ces mamelons roses de vie, gorgés d’envie…”
– Hubert Bonisseur de La Bath
Comment est votre blanquette ? Elle est bonne. Surtout si le morceau ressemble à la jolie Bérénice Bejo dans OSS 117: Le Caire, Nid d’Espions, une adaptation / parodie des romans d’espionnage de Jean Bruce. Si l’œuvre de l’écrivain est totalement transfigurée à travers cette version comique et ses suites, au point que l’on peut arguer qu’elles n’ont de commun que le nom du personnage principale, il n’en demeure pas moins que tout le côté pulp des intrigues a bien été conservé. Agents doubles, femmes fatales, conspirations Nazies, décors exotiques en pays étrangers et même gadgets futuristes en la présence de cet “enregistroscope”. On y retrouve aussi périls en tout genre pour notre héros et ses compagnons, et fort heureusement pour nous cela inclus également les OSS Girls comme cette Larmina El Akmar Betouche (ohlala quel nom compliqué), jeune égyptienne contrainte de faire équipe avec un Hubert Bonisseur de La Bath aussi idiot que prétentieux.
Le personnage est interprété par celle qui fut l’héroïne du Meilleur Espoir Féminin de Gérard Jugnot et que l’on a pu croiser dans The Artist, mais qui possède aussi à son actif quelques titres moins conventionnels comme La Traque, un creature feature français avec un sanglier géant façon Razorback, et Chevalier, où elle rayonnait au moins autant que sa collègue Shannyn Sossamon (si ce n’est plus). Héroïne du film et partenaire romantique de 117, elle joue un jeu dangereux en cette période de guerre froide, travaillant officiellement avec le gouvernement français sous couverture mais œuvrant en réalité avec un groupe de musulmans extrémistes. Naïve, elle ignore qui sont réellement ces terroristes et pense marcher dans les traces de son père décédé en œuvrant avec des révolutionnaires souhaitant l’indépendance de son pays. Cela lui vaudra de trahir l’agent secret en cours d’enquête, décision évidemment facilitée par son comportement chauvin et grossier.
Mais telle est prise qui croyait prendre car la demoiselle va se laisser distraire par un Hubert captif qui va se libérer et la faire prisonnière à son tour. Pour ce faire il se contentera de la séduire à sa façon, dans un amusant monologue faisant l’éloge de son corps (“Ces tétons que l’on a envie de mordiller”, oh que oui) tout en dénouant ses liens, la frappant sans aucune retenue une fois libre. Cherchant désormais à fuir le repère de ses ennemis, volant la djellaba de la jeune femme pour passer inaperçu, il abandonne donc son ancienne équipière dans une bien mauvaise posture, ligotée en sous-vêtements. Un sacré spectacle qui représente à la perfection l’image de la demoiselle en détresse, autrefois fréquente sur les couvertures des livres de gare et des comics. La belle se dévoile en lingerie noire, attachée par une corde pendant du plafond tirant ses bras vers le haut. Impuissante, elle râle sous son bâillon, un foulard noué autour de sa bouche.
“J’aime me beurrer la biscotte” déclare notre héros à un moment. Autant dire qu’à la vue de ce corps déshabillé, on le comprend très bien. Bien sûr OSS 117 n’est pas un film d’exploitation mais une comédie française à gros budget et la séquence se termine au bout de quelques secondes, non sans un ultime gag où le héros, trouvant deux gardes sur son chemin, va parvenir à quitter les lieux sans avoir à se battre puisque ses adversaires se retrouvent subjugué – à raison – par la vision de cette Larmina à moitié nue… jusqu’à ce qu’un troisième larron se trouvant hors champ ne l’assome (“If it’s not in frame, it doesn’t exist”). Dommage pour l’ellipse qui s’ensuit car on n’aurait pas été contre voir l’héroïne se faire sermoner par ses collègues tout en restant en petite tenue, mais il faut bien que le film se poursuive. Il se fait pardonner quelques temps plus tard en proposant une autre séquence de bondage, la jeune femme étant cette fois capturée par une bande de vilains Nazis.
Hélas, trois fois hélas, ces empotés lui laisse tout ses habits ! Saluons la présence d’esprit de ce brave Richard Sammel d’au moins lui soulever la jupe pour regarder ses gambettes, menaçant 117 de lui arracher ses vêtements et de lui faire subir les derniers outrages s’il ne répond pas à ses demandes. L’otage, attachée à un poteau et toujours baillonnée, proteste. Le spectateur pas du tout. Bien sûr rien de coquin n’a lieu puisque l’agent français va vite agir et emmurer les malotrus avant de libérer Larmina, laquelle va revenir dans le droit chemin. Ce qui nous amène à la dernière scène qu’il convient de mentionner ici: le catfight entre l’héroïne et l’autre OSS Girl, qui elle reste du mauvais côté de la barrière. Une parodie de crêpage de chignons à l’ancienne, où les demoiselles s’arrachent leurs fringues à chaque nouveau coup. Un striptease progressif qui amène au gag où le héros décide de ne pas trop intervenir, sa réaction étant la même que la notre.
Chouette, mais on pourra quand même s’insurger du fait que les combattantes ne se retrouvent pas en soutien-gorge et petite culotte, révélant à la place des nuisettes plutôt couvrantes. Compréhensible d’un point de vue pratique et moral, mais enfin que celui qui n’a pas ressenti une petite déception me jette la première pierre. Le réalisateur se rattrape un peu en jettant Bérénice Bejo à l’eau après ça, laquelle ressort toute mouillée avant de faire les yeux doux à Hubert et de l’embrasser sous fond de feux d’artifice. Y a pas à dire, ça donne envie de s’engager. Quelque part on regrettera presque que OSS 117: Le Caire, Nid d’Espions ne soit pas un véritable représentant du genre eurospy à la Coplan Sauve sa Peau. Ça aurait été certes moins drôle, mais ces séquences s’y seraient sentie comme chez elles et nous auraient sans doute valu une torride scène de sexe en prime. Mais bon, on saura sans problème se contenter de ce que l’on a ici, surtout question humour.
Après tout, femme qui rit, femme à moitié dans son lit !
“A l’occasion je vous mettrai un p’tit coup de polish.”
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