CVO: Covert Vampiric Operations
(2003)
Écrit par Alex Garner (Gen 13, Danger Girl), co-fondateur d’IDW Publishing, CVO est l’une des relativements rares séries originales de l’éditeur, développée quelques années avant qu’elle ne se consacre presque exclusivement à la publication de titres à licences avec Doctor Who, G.I. Joe, Ghostbusters et bien d’autres. Comme le titre l’indique il est ici question d’une unité anti-terroriste composée de vampires, lesquels travaillent à la solde du gouvernement américain. Des agents qui n’ont plus aucun droits civiques de par leur nature de morts-vivants et qui effectuent des missions de type black operations. Dans ce one shot introductif, les voilà rendu dans un pays fictif d’Amérique central dont le Président – un dictateur – vient de mettre la main sur quelques missiles nucléaires soviétiques ainsi qu’un artefact nommé Artillica, mélange de science et de magie permettant de téléporter avec précision n’importe quel objet.
Son but est évidemment de menacer la sécurité des États-Unis d’Amérique, et une équipe est dépêchée sur place afin de l’empêcher de nuir. La discretion est de mise mais le commandant de section, Cross, qui était déjà soldat dans une section d’élite avant de se transformer, va devoir gérer des coéquipers peu professionnels qui ont tendance à boire le sang de tout ce qui bouge. Pour ne rien arranger les choses, le tyran possède son propre garde du corps surnaturel: un démon mercenaire à quatre bras dont la force et l’armement peu facilement exterminer les non-morts. Avec l’aide de Britt, sa jolie partenaire qui en pince pour lui, et Bools, son équivalent en grade mais pas en expérience, notre vampire patriote va devoir neutraliser le monstre et désactiver l’Artillica au plus vite…
Ce n’est pas ce qu’il y a de plus original et l’intrigue évoque de nombreux comics des années 90, où les super-héros devenaient de plus en plus des groupuscules para-militaires luttant contre des cyber-vilains usant tant de la sorcellerie que des super ordinateurs (Cyberforce, Youngblood, Wetworks, WildC.A.T.s). Toutefois l’auteur cherche à tirer plein profits des pouvoirs de ses vampires, lesquels peuvent se changer en brume, encaisser les balles et hypnotiser leurs proies (très utile lorsque la femme fatale du groupe doit séduire un haut gradé pour infiltrer), et il y a quelques gadgets sympas comme ce lime-dents express qui permet aux agents de faire disparaître temporairement leurs crocs, les lentilles de contact cachant leurs yeux rouges-sang et les dagues Artillica permettant de faire disparaître les corps. L’univers est également prometteur avec l’existence de cette mafia de démons vendant leurs services aux plus offrants et capablent de réciter des runes binaires qui affectent la technologie comme une formule magique.
Reste que les illustrations sont franchement médiocres et ne donnent pas spécialement envie de lire une série entière avec de tels graphismes. L’artiste, Mindy Lee (Crimson Lotus), est généralement bien meilleure que ça, mais elle débutait sans doute et se retrouve ici secondée par deux autres personnes à l’encrage et deux autres encore à la coloration, ce qui fait un peu beaucoup et à probablement altéré certaines choses. A cela se rajoute quelques cafouillages visuels sans doute par soucis d’économies (plusieurs cases noires pour simuler des ellipses, il est parfois difficile de différencier Bools et Cross) et un cliffhanger un peu trop téléphoné pour nous vendre la suite, mais cela à le mérite de préparer le de futurs développements pour les protagonistes qui n’ont pas grand chose pour eux dans cet épisode introductif. Au moins l’héroïne exhibe un profond décolleté, ce qui rattrape un peu.
CVO: Artifact suivit rapidement en trois numéros, et ce premier opus fut inclu dans la compilation CVO: Covert Vampiric Operations – 100-Page Spectacular pour coïncider avec le gros big event de la compagnie, Infestation, où une menace zombie s’échappe de cet univers pour infecter ceux d’autres séries comme G.I. Joe, Ghostbusters, Star Trek et Transformers.
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