Kamen Rider W
An Eromanga That’s Double in Many Ways
(2010)
Nous venant du circle Shibou Suitei Jikoku (signifiant apparemment “Temps estimé souhaité”, drôle de nom) et de son unique auteur Tehen, voici un dōjinshi hentai basé non pas sur un manga ou un anime mais carrément une série télé, celle du légendaire Kamen Rider. Plus exactement il est ici question de Kamen Rider W, une des nombreuses déclinaison du légendaire tokusatsu produites entre 2009 et 2010, durant la Phase 2 de la période Heisei du show. Oui c’est plutôt compliqué de s’y repérer, du coup il faudra se contenter de savoir qu’il s’agit de la onzième incarnation du revival des années 2000. Intitulé いろんな意味でWなエロ本です (ou Iron na Imi de W na Erohon Desu), il se traduit grossièrement par It is a W erotic book in many ways, ou en français, C’est un livre érotique “W” de plusieurs façons. Une référence au twist ending que personne ne verra venir et qui trahit la nature finalement très comique de cette petite histoire, même si cela pourra passer complètement inaperçu étant donné le caractère très peu politiquement correct de l’ouvrage.
Car il y est question de bondage et de viol, l’héroïne n’étant évidemment pas consentante comme c’est souvent le cas dans ce type d’ouvrage, avant de finalement accepter parfaitement sa situation grâce au plaisir sexuel qui va la submerger. Probablement l’un des thèmes les plus communs du genre. Pour autant le point de départ est plutôt cocasse à sa manière, et même intriguant puisque présenté avec légèreté (!) et profitant de la nature “quasi humaine mais pas tout à fait” de ses protagonistes, Philip et Shotaro, qui en quelque sorte se combinent via leurs pouvoirs pour former Kamen Rider Double. Détective privé, le duo enquête sur les nombreuses activités criminelles qui secouent la ville de Futo en utilisant une base de données virtuelle nommée Gaia Library pour réunir des informations. Amnésique, Philip engage ici une recherche sur les mammifères et découvre ainsi le concept de l’orgasme, qui l’intrigue énormément.
Profitant de la présence de la belle Akiko, l’héroïne de la série et patronne de son agence à seulement 20 ans, il la drogue et va l’utiliser dans son expérience. C’est à ce moment que démarque Shotaro, hardboiled detective autoproclamé venu voir s’il n’y a pas de nouvelles affaires sur lesquelles travailler. Médusé, il surprend son partenaire entrain de profiter de la fille sans défense, car bâillonnée et attachée nue sur une chaise, insérant ses doigts dans son vagin ! Sa réaction est tout d’abord la même que la notre et ce qui le décontenance le plus est la réaction de Philip qui n’est absolument pas gêné d’être ainsi surpris. “I’m doing this in the name of science” lui dit-il, expliquant vouloir en savoir plus sur la façon dont les humains parviennent à jouir. Et il avoue sans honte avoir forcé la demoiselle a participer à un examen approfondie, se montrant surtout embêté de ne pas être parvenu à lui procurer du plaisir jusqu’à maintenant car n’arrivant pas à trouver le point G…
“Stop that, you creep !” hurle celui que l’on pense être le héros de l’histoire, repoussant violemment le malotru. “You have no idea how to treat a woman at all” ajoute t-il ensuite en lui piquant sa place ! Honnêtement les échanges entre les deux hommes et les expressions surprises d’Aki, totalement perdue, sont hilarants car totalement décalés par rapport à la situation. L’artiste ne cherche absolument pas à faire dans le sérieux et situe son dōjinshi dans une sorte de réalité autre où tout est bon enfant et jamais vraiment grave. Et sans surprise le détective parvient à faire ressentir du plaisir à sa jolie victime, trouvant son point sensible en un rien de temps. “I can’t call mystelf hardboiled if I can’t even pleasure a woman now, can I ?”. L’intrigue (entre guillemets) déraille alors complètement puisque Shotaro, encouragé par l’enthousiasme de son partenaire, va décider d’aller plus loin et d’offrir à Philip sa première relation sexuelle. Et il commence en lui expliquant comment masturber Akiko dans les règles de l’art.
Une ellipse nous annonce que la demoiselle aura été soumise à ce petit jeu pendant une bonne heure avant que ses tortionnaires ne passent à l’étape supérieur. Le plus curieux n’ayant jamais eu d’expérience, son compagnon décide d’y remédier en l’incitant à pénétrer l’héroïne, histoire de faire de nouvelles découvertes. Le peu de résistance que celle-ci va offrir est immédiatement balayée par un Shotaro manipulateur qui va prétendre que sa panique est de l’excitation ! Forcément après soixante minutes de préparation, celle-ci va se perdre dans les coups de boutoir enjoués de son partenaire et vite avouer aimer être besognée de la sorte, comme droguée par l’extase. Accessoirement c’est aussi sa première fois, mais Tehen nous épargne la vue du sang. Pas tellement un mal et plutôt en accord avec le type d’atmosphère mis en place. Les deux jeunes s’envoient ainsi en l’air très franchement et le troisième luron va se sentir de participer également, profitant de la bouche désormais libre de la jeune femme.
Philip vient de façon précoce et son ami va devoir prendre les devants afin de continuer encore un peu. Libérant leur prisonnière, le duo pratique une double pénétration de façon “héroïque” sur une Akiko plutôt réservée mais soumise. Le dōjinka laisse éclater toute sa bêtise en montrant les deux personnages crier les noms de leurs techniques de Kamen Rider en s’introduisant puis en éjaculant dans la jeune patronne. “Maximum Drive ! Joker Extreme !”. Nul doute qu’il s’agissait là de l’idée de base de l’auteur, le reste de la BD n’étant qu’une façon d’en arriver à ce moment. D’ailleurs sitôt fini avec cette image, il termine son livre sans conclusion véritable, abandonnant même la pauvre héroïne terrassée. L’ultime page propose à la place un twist que l’on aurait dû voir venir (et Shotaro aussi): satisfait d’avoir tiré un coup, Philip propose un verre à son ami afin de se remettre… la même boisson droguée que celle de la jeune fille !
Celui-ci s’apprête donc à compléter ses recherches sur l’orgasme en s’intéressant aux hommes maintenant qu’il a compris comment cela fonctionne avec les femmes. Et tant pis pour la logique étant donné qu’il vient tout juste de perdre sa virginité. Il s’apprête à rendre la monnaie de sa pièce au détective qui l’a quand même bien cherché, même si toute notion de moralité est à jeter par la fenêtre étant donné que le principal coupable de l’affaire s’en sort en toute impunité. Encore une fois tout ceci est tourné à la plaisanterie, Tehen évitant l’aspect généralement déprimant de ce type de retournement de situation dans le hentai. Cette légèreté se retrouve d’ailleurs dans son style graphique, très mignon même s’il n’hésite absolument pas à se montrer hardcore dans les scènes graveleuses. Il utilise la fameuse vue de coupe en rayon X lors de la recherche du point G et des pénétrations, les fluides giclent dans tous les sens et les détails anatomiques sont agréablement réalistes.
Qui plus est le design de ses personnages est franchement mignon, particulièrement Akiko, toute nue mais portant encore ses chaussettes montantes, ce qui la rend vraiment sexy. Notons une certaine liberté artistique prise par rapport à la ressemblance des acteurs de Kamen Rider W (l’héroïne a les cheveux châtain clair plutôt que noir de jais et possède un charme différent de celui de Hikaru Yamamoto), mais au final il fait du bien meilleur boulot que l’artiste de Futo Detectives, le manga officiel faisant suite à la série télé. Tout au plus peut-on lui reprocher une couverture pas spécialement remarquable et qui traduit mal le délire général du dōjinshi, mais sérieusement qui ira s’en plaindre ?
AUTEUR: Tehen (てへん)
CIRCLE: Shibou Suitei Jikoku (志望推定時刻)
CONVENTION: COMIC1☆4
TRADUCTION: DesuDesu
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