Lost (and found) in the 5th Dimension
Épisode 52
TIMMY, L’AUTRUCHE MUTANTE
R.L. Stine’s The Haunting Hour: The Series (2013)
Écrit par un duo de scénaristes oeuvrant toujours ensemble (Erik Patterson et Jessica Scott, Deep Blue Sea 2), cet épisode de The Haunting Hour n’est pas officiellement adapté d’une œuvre de R.L. Stine mais trouve néanmoins son inspiration à travers l’un de ses bouquins, L’Attaque des Oeufs de Mars dans la collection Chair de Poule. Le concept y est exactement le même malgré quelques petites différences, et on y retrouve donc un monstre supposément méchant né d’un œuf à priori banal qui échoue entre les mains d’un petit garçon. Lequel va vite comprendre que la bestiole est en réalité inoffensive et que les vrais méchants sont les scientifiques qui tentent de le récupérer. Ici la créature n’est pas extraterrestre cependant, mais rien d’autre qu’une horrible BOW à la Resident Evil (ou plutôt BMW dans ce cas particulier, pour Bio Mutated Weapon), développée par le Pentagon à partir d’oeufs d’autruche ! De l’aveu d’un des chercheurs, les bestioles résultant de ces manipulations génétiques ont pratiquement perdu toutes leurs caractéristiques originales pour devenir d’intéressantes aberrations, plus agressives encore qu’ils ne l’espéraient.
Si elles ne sont jamais montrées à l’écran, cachées derrière une grande porte dotée d’une pancarte d’avertissement, c’est un jeune spécimen qui se retrouve au centre de l’intrigue, né de l’oeuf numéroté 2382 qu’un des savants a par mégarde donné à l’école primaire du coin pour les besoins d’un projet. Le script ne s’apesantit pas sur la logique de cette action et montre comment Jason (Penis Breath de Cobra Kai, encore tout jeune), le mauvais élève de la classe, se retrouve avec la chose par malchance. De nature indiscipliné, il va évidemment rater le but de ce devoir (apprendre à être responsable et garder son “enfant” en bon état jusqu’à inspection par le professeur) et casser la coquille en la faisant tomber. Qu’importe les conséquences pour lui puisque l’arme génétique va éclore suite au choc, libérant un bébé autruche carnivore dans la maison.
Celle-ci va saccager quelques chambres et même attaquer le petit chien de la famille, mais Jason va vite se prendre d’affection pour l’horrible petite chose, comprenant qu’elle est simplement effrayée par lui, comme lui l’est de son propre père. Parvenant à l’amadouer en rôtant (ne cherchez pas, c’est un show pour gamin), il adopte la créature et la nomme Timmy. Mais bientôt les scientifiques parviennent à retrouver leur trace et, prétextant être des exterminateurs, tentent d’investir la maison pour récupérer leur monstre. Si Jason parvient un instant à se déjouer d’eux, il finira par libérer l’autruche dans la nature afin de lui éviter la capture. Et alors qu’il subit le couroux de son paternel pour avoir échoué un nouveau travail scolaire, se faisant envoyer à l’école militaire, Timmy va revenir vers lui comme un brave toutou.
Une conclusion feel good qui fait abstraction de la nature véritable de la créature (une arme biologique développée pour une utilisation militaire), pour jouer sur son aspect animal auxquels les enfants spectateurs seront forcément sensibles. On imagine cependant les problèmes sur le long terme, lorsque Timmy grandira pour atteindre sa taille adulte: renseignez-vous sur la dangerosité des véritables autruches pour voir, et imaginez ça multiplié par dix ou cent. Déjà que l’Australie perdit la Guerre des Émeus par deux fois dans des conditions normales… Mais il faut dire que la sale bête est assez mignonne à sa façon, véritable boule de poile sur pattes d’oiseau qui roucoule comme un Mogwai. On la voit à peine durant l’épisode puisqu’elle bouge trop vite ou se cache constamment derrière quelque chose, mais la conclusion viendra récompenser l’attente.
On ne va pas se mentir, le résultat est en vérité pitoyable, marionette assemblée à la va-vite que quelques CGI tentent d’arranger (en observant bien on lui découvrira une petite queue de rat), mais le design à quelque chose de charmant dans sa simplicité, avec cette grande bouche dentée mais souriante et ces gros yeux jaunes. Une sorte de Critters version Muppets qui résonnera certainement avec les petits garçons et qui finalement colle plutôt au concept même d’autruche mutante, très con mais marrant. Dommage quand même de ne pas la voir une seule fois dans son ensemble, même immobile, mais on n’en voudra pas trop au réalisateur d’avoir prit la décision d’en montrer le moins possible. A la place il nous refile ce bon vieux William B. Davis, inoubliable Smoking Man de X-Files, en guise de savant fou du gouvernement. On n’y perd donc pas trop au change.
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