The Walking Dead (5.14)

The Walking Dead
Ep.5.14

Spend

 

 

Un épisode furieux ! Pour ainsi dire c’est probablement le plus gore, ou du moins le plus cruel que l’on est vu depuis un bon bout de temps. Non pas que la série manque de séquences sanguinolentes depuis ces cinq dernières années, chaque nouvelle entrée dans le show possédant par défaut une séquence obligatoire de zombies se faisant pourfendre ou de survivants se retrouvant croqués. Et pourtant je ne crois pas avoir le souvenir d’un épisode où un personnage est lentement dévoré par une horde de morts-vivants en plan fixe, à la manière des scènes cultes de Zombie et du Jour des Morts-Vivants. Oui, beaucoup se font mordre, perdent des membres ou finissent avec une gorge déchirée. Mais un long et douloureux étripement où les intestins sont sorties du ventre, où le visage est arraché et où le corps est entièrement dévoré par les Walkers ? J’oserai presque dire que c’est du jamais vu sur cette série.
The Walking Dead ose faire subir ce sort à non pas un, mais deux de ses protagonistes, et a chaque fois d’une façon joyeusement brutale, presque à égalité avec les sommets sanglants orchestrés par Romero, Savini ou Fulci dans leurs chroniques zombiesques. Seules quelques coupures publicitaires viennent freiner l’effet, tant dans l’aspect dramatique que dans les excès graphiques, la reprise se faisant toujours avec une petite ellipse temporelle.

 

 

Précisons aussi que ces nouvelles pertes ne sont pas (pour une fois) un simple moyen de choquer le spectateur pour paraître mémorable mais qu’elles représentent au contraire une avancée dans la narration, la tragédie venant alimenter l’instabilité entre les deux groupes. Ici les victimes apparaissent comme de lourdes pertes d’un côté comme de l’autre, et le fait que l’un d’eux soit le fils de Deanna ne va pas aider la situation.
Il faut dire que la doyenne commence à réaliser qu’intégrer Team Rick à sa population n’est pas sans avoir de lourdes répercutions, avec déjà l’un d’entre eux qui hérite d’une position de pouvoir important. En effet, Abraham va gagner le respect de plusieurs habitants lors d’une attaque de Walkers et prendre la tête d’un groupe de travailleurs, remplaçant au pied levé l’ancien leader beaucoup trop froussard. Maggie, devenue membre du conseil d’Alexandria, va naturellement appuyer son camarade, ce qui n’échappe pas à la dirigeante. Enfin le Père Gabriel s’en va l’avertir avec toute la subtilité du fanatique religieux: pour lui Team Rick est le Mal à l’état pur, ses membres se faisant passer pour des gens bons afin de mieux cacher leur véritable nature…

 

 

Le personnage semble vraiment sur le point de devenir un antagoniste, sorte d’évangéliste fou et vindicatif qui serait alors contrebalancé par Morgan. Un indice sur la direction que prendra la sixième saison ? Pas sûr car, maintenant que le season finale est passé, il apparait que les responsables ont préférés tuer dans l’œuf cette rébellion pour lui offrir un peu de paix intérieur. Une conclusion forcément décevante au regard de ce qui aurait pu voir le jour, mais il apparait clair que la série ne veut pas transformer un homme de Dieu en un être maléfique.
Gabriel est tout simplement hanté par ses propres démons et rejette la faute sur autrui, ne parvenant pas à accepter ses propres actes. A l’idée que ses compagnons de routes ont dû tuer pour survivre ou par peur, il réplique que ce n’est pas le cas et qu’ils ont donnés la mort comme s’ils étaient de dangereux criminels. Une façon de se distancier d’eux et de ne pas se mettre au même niveau, lui qui a causé la perte de ses ouailles par peur et lâcheté. En fait le prêtre est tout simplement perdu et hanté, comme le montre cette scène où il déchire une Bible dans sa chapelle vide, tout simplement incapable de se pardonner et plongeant dans un délire de persécution.

 

 

Moins bien faite est la story arc d’Eugène, qui revient sur le devant de la scène pour la première fois depuis le mid-season. L’épisode insiste beaucoup trop sur sa “faiblesse” de comportement, sa lâcheté (thème de l’épisode visiblement) qui contrairement à Gabriel est ici ouvertement évoquée. Alors qu’une patrouille part en mission à l’extérieur afin de l’aider à récupérer des composants informatiques, celui-ci n’a de cesse de se plaindre, utilisant justement sa couardise comme argument pour ne pas se retrouver en première ligne. Il refuse de s’impliquer d’une quelconque manière, insiste pour ne pas avoir à utiliser d’arme et, au final, va jusqu’à décevoir la jeune Tara qui essayait jusqu’au bout de trouver du positif en lui.
Évidemment Spend est un moyen pour le scénariste de lui donner quelque chose à faire et il va agir en héros lorsque la situation devient vraiment difficile. Un peu grossier, un peu facile, mais on pardonne facilement puisque cette petite aventure est plutôt bien maitrisée en terme de tensions. Ainsi le raid effectué dans un entrepôt abandonné, plongé dans l’obscurité et où rôdent quelques Walkers prisonniers d’une espèce de cage, va tourner au cauchemar lorsque Aiden se retrouve confronter à un mort-vivant soldat. Un commando vêtu d’un casque par-balles qui le protège. Le survivant tir de nombreuses fois sans apercevoir les grenades accroché au gilet tactique et c’est le drame…

 

 

L’explosion libère naturellement les zombies et nos héros se retrouvent avec deux équipiers en moins. Tara, blessée à la tête et inconsciente, et Aiden, que l’explosion a projeté contre une structure où il s’est empalé. Lorsque Glenn réalise qu’il est toujours vivant, il tente une mission de sauvetage mais en vain. Non seulement le jeune homme périt, dévoré dans une scène qui semble être un clin d’œil évident à la mort du Capitaine Rhodes du Jour des Morts-Vivants, mais leur fuite est mise à mal par la panique du second membre d’Alexandria.
Celui-ci part sans se soucier des camarades, et c’est en essayant de le rattraper que Glenn et Noah finissent piégés dans la porte tambour du bâtiment. Avec des Walkers présent à l’intérieur comme à l’extérieur, personne ne peut sortir sans risquer sa vie et c’est là qu’Eugène intervient pour jouer les héros. Le soucis, et la meilleure séquence de cette épisode, montre que même s’il est désormais possible de s’enfuir au-dehors maintenant que la voie est libre, il reste toujours des créatures de l’autre côté. Et puisque Glenn, Noah et leur partenaire sont enfermés dans deux sections différentes de la porte tournante, cela signifie qu’il est impossible pour l’un de sortir sans exposer les autres au danger en raison de l’effet tourniquet.

 

 

Le suspense réside à savoir de quelle manière les survivants vont s’en sortir, mais la panique fait que la situation dégénère encore une fois et c’est Noah qui va en faire les frais. Surprenant d’une certaine manière, puisque le personnage n’était arrivé que très récemment dans l’histoire et que j’aurai parié sur d’autres protagonistes avant lui, mais terriblement effectif. De plus Spend ne fait pas dans la dentelle en jouant avec les vitres de la porte et en plaquant le personnage contre celle-ci pour nous montrer sa mise à mort. Plutôt cruelle, celle-ci insiste sur la mutilation de son visage avec un œil crevé et sa mâchoire inférieure se faisant partiellement arracher. Une brutalité qui m’évoque grandement la fin du pourtant rigolo Virus Cannibale de Bruno Mattei, où l’héroïne s’y faisait défoncer la tête avec une complaisance incroyable.
Voilà qui conclut parfaitement cette longue séquence de suspense où les vitrages semblaient être particulièrement mis en avant dans la mise en scène. Un état de faits qu’il faut peut-être attribuer à la réalisatrice qui n’est autre que (la méconnue) Jennifer Chambers Lynch, fille de David, qui s’était fait remarquer avec Surveillance en 2008 avant de disparaitre dans les méandres du petit écran, après l’échec de son Hisss.

 

 

Plus anecdotique est la sous-intrigue du mari violent, Carol découvrant que le gamin qui l’espionne est en réalité victime de maltraitance et qu’il voulait surtout emprunter une arme afin de défendre sa mère, la belle Jessie, également battue. Étant donné son historique, notre Cookie Monster ne peut que se sentir concernée et va exprimer ses sentiments à Rick. Dans ce qui est un indice à propos du season finale, elle va l’enjoindre à se débarrasser de lui une bonne fois pour toute. Sinon on peut aussi apercevoir Aaron et Daryl partir en mission de recrutement, ce dernier abordant un look très Terminator avec ses vêtements de cuir et sa moto. Ça tombe bien puisque Terminator: Genisys arrive bientôt ! Je prédis déjà des pages et des pages de fanfictions yaoi à venir…

 

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