ROAD TO HALLOWEEN X
The 9th Circle
(2008)
Depuis la sortie de Terrifier 2, Art the Clown est plus populaire que jamais, ayant réussi à séduire un public pourtant peu adepte de l’ultra gore grâce au bouche-à-oreille sur les réseaux sociaux. Et il était temps car cela fait près de quinze ans que Damien Leone l’a créé, à l’origine pour les besoins d’un court-métrage qu’il écrivit et réalisa dans l’espoir de se faire connaître. The 9th Circle fut tourné en 2006 mais n’a été diffusé que deux ans plus tard à l’occasion dun festival, temps durant lequel il y a certainement eu des modifications entre le projet prévu originellement et le résultat final – désormais difficilement trouvable. Car comme tout le monde le sait la façon la plus simple de voir le truc est avec All Hallows’ Eve, un film à sketches qui recycle le court-métrage pour son premier segment. A priori il est donc inutile de chercher l’original puisque l’anthologie se procure facilement en haute définition, néanmoins comparer les deux permet de découvrir quelque chose d’intéressant: la première mouture a perdu de près de huit minutes de contenu dans son milieu, avec des personnages supplémentaires et même une scène gore.
Des évènements qui servaient autant à l’intrigue qu’au suspense et dont l’absence est assez inexplicable. Peut-être que le metteur en scène ne les trouvaient pas convaincantes à l’époque, peut-être que les organisateurs l’ont forcé à réduire la durée du film pour respecter une limite de temps. Toujours est-il que leur disparition se fait durement ressentir même si l’on a jamais vu la version longue, avec des coupes sombres très remarquables durant la seconde partie qui affaiblissent pas mal les choses, puisque The 9th Circle se limite alors à une intro réussie et une conclusion surprenante avec un ventre mou entre les deux. Que les fans d’Art se rassure, son apparition n’a pas été altérée et il fait toujours autant d’effets malgré les manques évidents d’expériences et de moyens de son créateur. L’histoire se déroule ainsi dans une petite gare pendant Halloween, où une jeune femme attend le train dans un hall désert. Un clown muet sorti de nulle part commence à la harceler et il va lui injecter une drogue qui lui fait perdre connaissance. Elle se réveille dans des souterrains avec une chaine autour du cou et la certitude de ne pas être seule…
Autant le dire tout de suite, ce n’est pas Art qui lui cours après, celui-ci disparaissant après la capture de l’héroïne comme s’il n’était qu’un coursier pour quelques créatures démoniaques vivant dans des catacombes modernes. C’est tout une collection de monstres que la demoiselle va croiser ci-bas: goules squelettiques, sorcières avec chaudron fumant et humanoïdes à becs d’oiseaux et bouches garnies de dents pointues… Un bestiaire qui évoque tant la population masquée d’Halloween que les illustrations médiévales liées à l’Enfer – d’où le titre du film sans doute. Et satanique The 9th Circle l’est carrément avec cette horrible messe noire dont est témoin la prisonnière, où une femme enceinte est sacrifiée à ce qui pourrait bien être le Diable en personne. Impuissante et elle-même promise au Mâlin, l’héroïne finira attachée et déshabillée par la congrégation tandis que Satan s’en lèche les babines, le film se terminant alors qu’il s’allonge sur elle pour la violer. Du Damien Leone pur jus qui va aussi loin que possible pour choquer son monde, c’est-à-dire pas tellement faute d’argent.
Le bébé sorti des entrailles de sa mère se limite un plan d’une demi-seconde et on ne le voit concrètement pas être poignardé, pas de nudité malgré le striptease forcé de l’actrice, et la main tranchée au hachoir par cet d’ogre difforme a été retiré au montage. Heureusement l’ambiance reste particulièrement sombre et la tension fonctionne à merveille quand Art se pointe. Le réalisateur avait déjà une idée précise du personnage à l’époque et pratiquement rien n’a changé depuis: le costume inspiré du Pagliacci de la commedia dell’arte, le petit chapeau, le point noir sur le nez, le sac en plastique plein d’immondices,… Terrifier 2 reprend même à son compte le coup du klaxon où lequel il terrorise une fille qui tâche de l’ignorer. Avec son comportement de mime salace et menaçant, le clown s’impose facilement et il n’est pas difficile de comprendre pourquoi le metteur en scène en fit le sujet de son opus suivant, le Terrifier orginal (également reprit dans All Hallows’ Eve), pour en faire une nouvelle icône de l’horreur. L’image où il apparaît sous une forme altérée avec des lumières à la place des yeux demeure saisissante, quoique sans doute inspirée du Ça de Stephen King.
Il convient de préciser que The 9th Circle est probablement la version inférieure du court-métrage par rapport à celle visible dans l’anthologie, ne serait-ce qu’en raison de sa rareté et de la très basse résolution des copies trouvables sur le Net. La disparition du second acte est un sacré malus et le montage a été resséré ici et là pour amputer quelques secondes supplémentaires, ce qui plombe parfois l’atmosphère durant la messe noire. D’un autre côté la musique à un côté brut et mieux adapté à la situation que celle proposée dans la révision, et le rajout d’un fil rouge pour lier les différents sketches dans la compilation fait que la narration est régulièrement interrompue par les réactions des protagonistes qui regardent le court-métrage sur leur télé. Des rajouts malheureux qui eux aussi peuvent nuire à l’expérience, mais il faudra s’en contenter faute de pouvoir regarder le film autrement. Croisons les doigts pour l’avenir de la série car peut-être que la sortie du prochain épisode permettra l’inclusion d’une version complète en bonus dans les éditions physiques…
Bonjour Adrien
ahlala Art le clown, c’est mon chouchou en ce moment. J’ai vu le court métrage avec le dvd du coffret Terrifier.
je suis pas surpris que des clowns vont dans des gares.. moi meme je prends le train, y’a jamais personne et je sais pas où ils sont les agents sncf.. ahah
Pour en revenir au court métrage, je le trouve pas mal. J’aime bien les mimiques de Art. Pas fan des actrices pour le coup. J’ai hate de voir Terrifier 3
Hâte également pour Terrifier 3 qui s’annonce épique 😉
Pour les filles je comprends mais faut comprendre, c’était un court amateur fait avec les moyens du bord. Forcément pas de grandes actrices et c’est clair que ça se ressent, mais l’héroïne est mignonne. Ce qui semble être un point commun de la saga d’ailleurs.