Creepshow Raw | Creepshow: Online Raw Series (2009)

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Creepshow Raw

(2009)

 

If I didn’t like nailing your mom, I’d beat the crap out of you.
And I’d love every second of it.

 

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Tout le monde l’a oublié, mais entre l’ignoble Creepshow III et la récente série télé diffusée sur Shudder, il y a eu une autre tentative d’étendre la franchise à d’autres horizons sous la forme d’une websérie. Creepshow: Online Raw Series, ou Creepshow Raw pour faire court, fut le résultat d’un partenariat entre la Taurus Entertainment, compagnie détentrice des droits mais grillée auprès de la communauté après le fiasco de leur troisième opus et de Day of the Dead 2, et HDFilms, la boite de Jace Hall, producteurs de jeux vidéos tels que les FPS Blood et F.E.A.R. mais aussi beaucoup de titres à licences comme Catwoman, Matrix ou le Pôle Express, ce qui explique comment le deal s’est mis en place entre les deux parties. Supervisant le projet sans s’y impliquer personnellement, Hall planifia une première saison de dix épisodes pour une diffusion en exclusivité sur le site IGN avec qui il avait déjà des liens, puisqu’il avait signé chez eux à l’époque pour y présenter son émission The Jace Hall Show dédiée au gaming et à la culture Geek.

 

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Lorsque la série fait ses débuts en Octobre 2009, pile à temps pour Halloween, notre bonhomme fit ce qu’il pu pour assurer la promotion de son bébé, promettant sur les sites spécialisés que le résultat serait plus proche du film original que du dernier opus en date, et présentant quelques behind the scenes dans propre programme. En vain. Les vues du premier épisode furent sans doute très inférieur à ce qui était attendu et la Taurus rompit alors le contrat, abandonnant l’affaire au grand dam de Jace Hall qui avait sans doute sauté sur l’occasion afin d’obtenir une telle licence pour trois fois rien et l’exploiter pour faire connaître sa boite. Ce qu’il advint des neufs autres histoires prévues demeure un mystère, et on ne sait même pas s’il existe des scripts terminés ou même une liste de titres. De nos jours c’est toute la série qui a sombrée dans l’oublie malgré la survivance de ce Insomnia à travers YouTube grâce à quelques uploaders consciencieux.

 

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Dommage car même s’il se montre plutôt anecdotique, il surpasse Creepshow III haut la main en seulement huit petites minutes. Écrit par un Jason L. Cooper totalement inconnu (rien d’autre sur le CV) d’après une histoire de Hall, l’épisode n’a pourtant rien d’extraordinaire et se contente de reprendre à son compte la trame de Monsters in my Room, l’un des épisodes de Tales From the Darkside, la série Creepshow originale: un jeune garçon semble souffrir d’insomnies et met non seulement sa scolarité en danger, mais il s’attire également les foudres de son beau-père, un trou du cul alcoolique qui le déteste et n’a intégré la famille que pour s’envoyer en l’air avec sa maman. En réalité le petit Phillip doit se battre chaque nuit contre un croquemitaine pour survivre, le monstre apparaissant dans son placard à minuit sans faute. Une lutte qui n’est pas à prendre à la rigolade puisque la bête est sanguinaire et que le gamin doit créer armes et pièges avec les moyens du bord pour le repousser.

 

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Ainsi l’épisode montre l’une de ces batailles habituelles, sauf que cette fois raffut va réveiller le vilain papa qui va entrer dans la chambre pour voir ce qui se passe. Ceux qui auront vu la version précédente ne sauront pas surpris par la conclusion, encore qu’il y a ici un léger twist (grillé à l’avance) qui dévoile que la maman est bien au courant du problème et a déjà perdue plusieurs petits copains auparavant à cause de ça. Rien d’original donc, mais effectivement assez proche du premier film et de ces bons vieux EC Comics pour faire effet, et si le format (ultra) court ne permet pas de construire grand chose question ambiance ou intrigue, il a le mérite d’aller droit au but. Bien sûr cela ne voudrait rien dire sans un minimum de qualité technique, et heureusement si Creepshow Raw est cheap, il ne le semble pas là où ça compte. Certes il n’y a que trois acteurs et deux décors, et la caméra cadre étroitement pour n’avoir que le minimum à gérer en face de son objectif, mais le monstre est réussi, les effets spéciaux sont bien meilleurs qu’on ne l’aurait cru et même les visuels “comic book” reviennent.

 

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A la mise en scène on retrouve un Wilmer Valderrama (Carlos dans la série télé Une Nuit en Enfer, le sitcom That ‘70s Show) encore débutant en la matière mais qui se faisait la main pour une future carrière de clip musicaux. Il y a effectivement quelque chose d’assez clipesque dans sa façon d’enchainer les plans, notamment durant le combat entre Phillip et le monstre parfois un peu épileptique, néanmoins la bonne humeur et le soucis du détail transparaissent du résultat: le croquemitaine impressionne avec son côté tribal (un collier d’os provenant certainement de précédentes victimes), ses longues pattes de chèvres et sa tête uniquement composée d’une gueule béante, et sa proie se rebelle à la manière de Nancy dans Les Griffes de la Nuit en cherchant à pendre la bête à son ventilateur de plafond ou en détachant son casque à vélo lorsque son adversaire s’apprête à lui broyer la tête. L’équipe dû composer avec le minimum mais s’en sorti plutôt bien considérant leur budget inexistant.

 

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Mais pas suffisament pour empêcher leur guest star, Michael Madsen, de ne faire que le minimum syndicale. Pas tellement leur faute puisque l’acteur est habitué à faire le moins d’effort possible dans de toutes petites productions, et il cherche pas à cacher qu’il n’est là que pour récupérer son chèque. Il joue donc le beau-père violent avec la subtilité d’un éléphant dans un magasin de porcelaine, et s’il reste une forte possibilité que ce fut un choix de la part du réalisateur, le bonhomme en fait parfois un peu trop comme lors de sa réaction en découvrant le monstre. Si le scénario devait juste préciser quelque chose du genre “il rit en croyant à une blague”, le comédien en rajoute une couche en faisant des signes de pistodoigt comme s’il était en pleine séance photo de convention. Le monteur aurait pu couper un peu, mais Jace Hall aura sans doute voulu en garder le plus possible pour justifier le cachet de Madsen… Mauvais calcul de sa part puisque malgré que Kill Bill: Volume 2 était encore dans toutes les mémoires, sa star n’attira pas plus l’attention sur Creepshow Raw.

 

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Il faut dire qu’après Creepshow III, le public demeura méfiant et le buzz négatif fut tel que le producteur fut contraint d’envoyer quelques mails à certains sites afin de rassurer les fans. Une déclaration qui ne suffit pas à les apaiser, l’absence de George Romero et Stephen King aux commandes justifiant leur manque d’intérêt. La websérie fut annulée sans fanfare, IGN ne publiant rien de plus que Insomnia et sa bande-annonce avant de noyer la page attitrée sous des centaines d’autres articles. Un sort pas inhabituel pour ce média (qui se souvient de Dog Soldiers: Legacy, d’après le film de Neil Marshall, qui n’a pareillement engendré qu’un épisode avant de disparaître ?) qui ne possède pas le même traitement de faveur qu’un film ou une série télé de par son appartenance à Internet, où il n’existe aucune véritable forme de sauvegarde ou de préservation de par sa nature changeante. Dommage, car qui sait ce que Creepshow: Online Raw Series aurait pu devenir avec l’évolution de la technologie ?

 

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