Richard Edlund vs. His Sons
(199X)
“Remember Vietnam ?! Remember my mother ?!”
Avant RLM, il y avait GMP, bannière sous laquelle les deux compères Mike Stoklasa et Rich Evans tournaient leurs petits films lorsqu’ils étaient adolescents. Et tel Sam Raimi qui passa sa vie à martyriser Bruce Campbell à travers sa caméra, la majorité de ces projets étaient simplement l’occasion pour Mike de déguiser Rich et le bousculer dans tous les sens pour rire un bon coup. Rien ne le prouve plus que ce Richard Edlund vs. His Sons, qui met en scène une bonne DOUZAINE de Rich(es) périssant tous de manière ridicule pour notre amusement. L’intrigue, pratiquement inexistante et clairement improvisée, s’intéresse à Richard Endlund, qui apprend que ses 14.000 fils illégitimes ont décidé de le tuer, débarquant tous dans son appartement pour l’attaquer. Retranché dans son bureau et armé jusqu’aux dents, le mauvais papa va alors abattre ses gamins les uns après les autres, lesquels vont lui faciliter la tâche en entrant un par un sans plan, sans protection et sans intelligence.
Le prétexte parfait pour faire parader Rich dans toutes sortes de costumes et d’accessoires achetés au dollar store du coin: fusils Nerf, poupées miniatures, nunchakus, squelettes en plastique… Mike n’a littéralement rien d’autre à faire que de pointer la caméra sur son ami et le laisser agir, ne retenant même pas son rire derrière la caméra lorsque celui-ci improvise ou trébuche (volontairement ou non). Les bruitages sont fait à la bouche, certaines répliques sont difficilement audibles à cause du son ambiant et un second acteur (Ron Kosary) disaparait en cours de route sans explication – possiblement tué durant la fusillade mais complètement ignoré par le réalisateur. Bref, l’amateurisme est au plus haut mais si vous avez fait des courts-métrages stupides avec vos copains quand vous étiez jeune, vous comprendrez parfaitement de quoi il en retourne. Citons Breakfast Man et sa cafetière, Gay Fireman qui s’étrangle avec son propre tuyau d’arrosage ou encore ce maléfique Leprechaun au masque d’halloween (“He fucked a Leprechaun bitch and had an evil Leprechaun son” explique le monstre à la caméra).
Endlund range son arsenal dans un frigo à côté d’un pack de Pepsi, un ouvrier innocent se retrouve accidentellement dans la ligne de tir du protagoniste et l’un des rejetons est clairement furieux d’avoir été conçu durant la guerre du Vietnam. Un dernier point qui soulève l’idée que les fistons cherchent à éliminer leur géniteur à cause de sa vie sexuelle dépravée qui a engendré de nombreux mutants et orphelins. Un concept qui évoque beaucoup l’amusant Flying Fuckernauts vs. The Astro Bastards de Cinemassacre, ou Jimmy’s Bastards, parodie de James Bond par Garth Ennis. Cela est d’autant plus absurde ici que le vrai Richard Edlund est une figure respectée de l’industrie du cinéma, pionniers des effets visuels modernes ayant travaillé sur Indiana Jones et Star Wars, et co-fondateur de ILM. L’air de rien cela permet de relier ce petit film insignifiant aux fameuses Plinkett Reviews de Red Letter Media qui propulsèrent Rich et Mike vers la célébrité (d’Internet). Trente ans plus tard le duo n’a pas changé et partage toujours le même humour, continuant à faire exactement la même chose avec plus de moyens et un million et demi de fans derrière eux.
Court-métrage disponible depuis environ 1990 (date exacte inconnue), année reprise par tout Internet à cause de ce faux poster réalisé par un fan qui la plaça par défaut sur son illustration pour lui donner un aspect légitime.
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