Randal Malone (1958-2024)

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Il ne parlera qu’aux zédeux et aux amateurs de shot on video, mais Randal Malone était une figure très reconnaissable dans son (petit) milieu. Un bonhomme haut en couleur et semblant plus venir d’un cabaret burlesque que de l’industrie du cinéma, lui-même ayant avoué préférer le vieil Hollywood d’autrefois à celui de son temps. Artiste homosexuel à une époque où ce n’était pas vraiment bien vu, il joua souvent de son look et de maniérisme pour se faire remarquer et divertir son public, et selon la légende se serait Vincent Price lui-même qui l’aurait aider à développer ce style effectivement très théâtral. Cela l’aida d’ailleurs très tôt dans sa carrière, puisque à peine celle-ci démarra au milieu des années 90 qu’il fut repéré par un chasseur de têtes de la télé américaine. Il devint alors un régulier de l’émission Singled Out de MTV, apparaissant aux côtés de Carmen Electra dans le rôle d’une pseudo star de film qui vraiment n’était qu’une parodie à peine exagérée de sa véritable personnalité.

 

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Autrement, sa filmographie est à 50% constituée de films de Ron Ford, un maître du micro-budget avec qui il ne cessa jamais de collaborer. Essentiellement de l’horreur et de la science-fiction comme The Crawling Brain, Hollywood Mortuary ou The Mark of Dracula. Citons notamment Alien Force avec un vieux Burt Ward peu engagé, et Things 3 (depuis renommé Deadly Tales) qui modernisait quelques histoires de H.G. Wells. En parallèle il travailla aussi avec d’autres membres du clan For, avec qui il partageait régulièrement la vedette: Tom Sullivan (Vampyre Femmes), Ford Austin (Dahmer vs. Gacy, où il incarne un clone du clown) et surtout Jeff Leroy, qui l’utilisa dans ses biens connus The Amazing Bulk et Rat Scratch Fever, mais aussi tout un tas de truc comme Creepies 2 (où traine Jeff Burr, le réalisateur de Massacre à la Tronçonneuse 3 et Pumpkinhead 2) et Charlie’s Death Wish (où cachetonne Lemmy de Motörhead). Le reste n’est guère plus diversifié.

 

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Il bossa ainsi avecun tas de spécialistes du cinéma psychotronique fauché, qu’il s’agisse de has been fatigués, de pin-up déshabillées ou de pornstars en vacances, comme Syn DeVil, Monique Parent, Joe Estevez ou Ron Jeremy. Des productions aux titres évocateurs et amusants tel Axegrinder, The Black Knight Returns ou House of Flesh Mannequins. Sans trop être regardant sur la qualité, mentionnons Impact Even avec Vernon Wells et Michael Berryman, Point Dume avec Robert Z’Dar, Orgy of the Damned d’un certain “Creep Creepersin”, et le très cool Halloween Pussy Trap Kill ! Kill ! avec la top modèle thailandaise Sara Malakul Lane. Et malgré tout ça, Randal Malone trouva le moyen de s’intégrer à un téléfilm de Noël pour toute la famille comme il en existe à la pelle aux États-Unis, avec ce This is Our Christmas si innocent qu’il fait vraiment office d’intru dans cette liste ! Hélas l’aventure s’arrête là, Malone ayant succombé ce 28 juillet à une maladie des reins.

 

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C’est à l’âge de 66 qu’il disparait, laissant derrière lui non seulement ses amis et sa famille, mais aussi sa participation à quelques associations caritatives comme Motion Picture Home, qui permet d’aider les acteurs infirmes ou retraités ayant du mal à joindre les deux bouts, et la Southern California Motion Picture Council dont il était le président depuis vingt ans. De plutôt chouettes activités qu’il gérait entre un Naked Beneath the Water et un Slaughterhouse Phi: Death Sisters, tout comme son impressionnante collection dédié à l’univers d’Hollywood, à l’heure actuelle protégée dans un coffre fort et qui compterait de très rares photos de célébrités dans leurs moments les plus sincères. Espérons que tout cela lui survive et que ses proches y incluent des clichés de lui pour l’immortaliser, cela semble être la bonne chose à faire.

 

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