Night of the Living Dead #1
(1991)
“They’re coming to get you, Barbara…”
Après un double #0, quoi de mieux qu’un simple #1 pour poursuivre l’exploration du monde des comics ? Généralement lorsque je parle d’une BD sur un numéro unique, c’est parce que je fais un compte-rendu d’une parution récente (comme c’était le cas récemment avec Punisher: Nightmare #1). Ici en revanche, les choses sont différentes ! Car il m’est pratiquement impossible de mettre la main sur les autres numéros de la série, ceux-ci n’ayant jamais été scannés pour une copie digitale et étant très difficiles à trouver sur le Net (en plus d’être chers). Ainsi cette adaptation de La Nuit des Morts-Vivants en quatre épisodes me restera incomplète pour un bon moment, mais plutôt que de l’ignorer je peux toujours étudier plus en détail ce premier tome !
En vérité, je vous en ai déjà parlé il y un peu plus d’un an, avec Night of the Living Dead: Prelude. Un petit one shot servant d’introduction à la mini-série et inventant des scènes n’apparaissant pas dans le film. Toutes les informations relatives à cette adaptation ayant déjà été exposées lors de cette première chronique, aussi je vous invite à la relire si vous souhaitez satisfaire votre curiosité car je n’en parlerai pas ici afin de gagner du temps. Retrouvons donc le duo Thomas Skulan / Carlos Kastro au commande de cette première partie qui relate l’introduction du film, de l’apparition du premier mort-vivant dans le cimetière à la rencontre entre Barbara et Ben dans la ferme isolée.
Ce qui est amusant c’est que je peux presque vous en parler sans lire la BD puisque je connais cette histoire par cœur, mais les graphismes cauchemardesques de Kastro sont tellement fascinant que je suis obligé de me replonger au cœur de cette intrigue ! A vrai dire, il s’agit même de la raison première pour laquelle Night of the Living Dead se laisse lire, tant les dessins se réapproprient l’œuvre pour lui offrir une identité visuelle unique et – j’ose le dire – presque supérieur au film. Les illustrations anguleuses de l’auteur confèrent une véritable atmosphère d’épouvante à l’ancienne, avec le noir et blanc et le style qui évoquent immédiatement l’expressionnisme allemand. Rêvons donc instant d’une Nuit des Morts-Vivants filmée à la manière du Cabinet du Dr. Caligari…
S’il est facile de se laisser transporter par l’aspect visuelle de la BD, c’est aussi parce que cette première partie ne comporte quasiment aucun dialogue. Logique puisque ces séquences sont quasiment muette dans le film, accompagnées par une musique qui, il faut le dire, à beaucoup vieillie. Ainsi les échanges entre Barbara et Ben restent minimalistes et n’apportent finalement pas grand chose pour le moment, conformément au script qui nous les montrent être surtout dépassés par la situation. Ce premier numéro ne progresse pas non plus énormément (une adaptation plus courte aurait certainement expédiée toute cette partie en cinq ou dix pages pour ce qui en fait ici une cinquantaine !) mais là encore tout tiens dans la retranscription – très fidèle – du film.
Vous l’aurez compris, ce Night of the Living Dead est un véritable coup de cœur pour moi au point que je considère certaines transpositions comme de véritables améliorations par rapport à l’œuvre originale. La mort de Johnny gagne en violence, la fuite de Barbara s’étire beaucoup moins en longueur et les morts-vivants sont bien plus terrifiant. S’il fallait énoncer quelques défauts cependant, je pointerai quand même du doigt les dessins et la mise en page si chaotiques qu’ils en deviennent parfois un peu brouillon, à l’instar de la première apparition de Ben où deux cases semblent fusionner au point de donner l’impression de se retrouver avec deux jumeaux se faisant face !
Je ne peux malheureusement pas parler plus en détail de la BD puisque ce premier chapitre ne contient rien de plus que ce je viens d’évoquer et qu’il me faudrait lire les autres numéros pour juger de l’adaptation dans sa globalité. Ce sera peut-être le cas un jour mais pour l’instant, il faudra se contenter de mes aperçus de ce premier numéros ainsi que du Prelude et Aftermath dont je vais m’atteler à la chronique par la suite. Mais croyez-moi si je vous dis que Night of the Living Dead est un travail de haute tenue, bien plus soigné et respectueux que les autres comics se réclamant du même film, parus sous la bannière d’Avatar Press. La très bonne impression d’après la lecture de Prelude persiste et je me risque à dire qu’il s’agit là de la parfaite adaptation du film de Romero, tous médias confondus !
Tout au plus me permettrais-je un petit paragraphe sur les quelques textes présents en fin de livre. Deux messages de remerciements, de la part de Tom Skulan (qui évoque au passage que son projet d’adaptation remonte à 1987 et qu’il semble avoir été difficile à mettre en place) et de Carlos Kastro (lequel, parlant français et installé à Asnières, se permet même une dédicace dans la langue de Molière à un camarade) ; mais aussi un agréable petit billet nostalgique de la part d’Eric Stanway (un autre artiste de FantaCo, ayant œuvré sur Gore Shriek), dans lequel il relate ses premières expériences avec La Nuit des Morts-Vivants, de ses 11 ans lorsqu’un ami lui a parlé du film avec un enthousiasme débordant à sa première vision dix ans plus tard, avec ses colocataires de la petite chambre qui lui servait de logement.
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