La Danseuse du Dragon, Chapitre 1

LA DANSEUSE DU DRAGON

 

I. Danseuse de Dragons

 

     Le grand cheval noir stoppa sa course au sommet d’une petite colline, soufflant durement pour reprendre sa respiration. La jeune cavalière avait poussée à bout sa monture pour parvenir aussi tôt que possible dans les environs, et la petite ville côtière était désormais en vue. Sautant de l’animal pour se dégourdir un peu les jambes, elle contempla le paysage avec un petit sourire. L’air marin lui parvint, la revigorant, et elle profita du vent frais qui soufflait sur son visage. Elle avait toujours aimé la mer et c’était l’une des raisons pour lesquelles elle avait choisi cette mission. Ce cadre la changeait des tristes régions montagneuses ou forestières et il y avait quelque chose ici qui lui procurait une étrange sérénité, comme dans l’attente dans heureux événement dont elle ignorerait encore tout…
     Assise dans l’herbe, écoutant le chants des oiseaux et des vagues lointaines, la jeune femme se restaura tout en songeant à une vie paisible dans un cadre pareil. Une petite maison près de la mer, un mari aimant et des enfants adorables. Et un chat peut-être. Ces tendres images la firent sourire et lui procurèrent une sensation de bien être. Capital avant un combat, mais surtout vital pour son propre équilibre mental. Après la tragédie qui avait fait de sa vie un enfer, l’idée qu’un homme puisse encore la toucher lui était insupportable et pourtant… pourtant, secrètement, elle voudrait d’un homme près d’elle. De quelqu’un qui soit là pour lui témoigner de la tendresse et de l’affection. De l’amour. Pas une brute. Mais les princes charmants n’existent que dans les contes de fées, et les hommes sont des monstres et des porcs. Cette idée lui était presque insupportable parfois, et le besoin de quelque chose de différent s’imposait à elle. Ce n’était qu’un rêve, qu’une illusion, mais c’était important à ses yeux…
     Elle reprit son chemin quelques instants plus tard, portant son regard sur les premières habitations se dressant autour d’elle. Les maisons étaient celles des pays ensoleillés, avec leur toit plats et leurs couleurs chaudes. Les habitants allaient et venaient dans l’insouciance et sans même faire attention à elle. L’afflux touristique devait leur donner l’habitude des étrangers, et visiblement les attaques de dragons n’avaient encore jamais eu lieu. C’était un bon point, car les Danseuses de Dragons étaient très mal vues et souvent tenues pour responsable des dommages collatéraux durant les luttes, quand ce n’était pas carrément de l’apparition du monstre lui-même ! Les religions et les préjugés affaiblissaient l’esprit des gens, la terreur l’annihilait totalement. Là, elle avait au moins une chance de passer inaperçue et de faire son travail sans se heurter à la bêtise humaine.

     A son arrivée dans le centre-ville, Natalia referma les pans du long manteau pour cacher sa tenue de danse aux yeux de la population. Il n’y avait rien de plus désagréable que de ne pas pouvoir profiter du beau temps et ni de laisser les rayons du soleil caresser sa peau, mais c’était une obligation si elle ne voulait pas attirer l’attention sur elle. Maussade, elle envia les femmes en tenue légère car elle commença à étouffer sous son épaisse bure, et la mauvaise humeur vint prendre le dessus sur elle. Son regard croisa celui des passants qui tentaient de deviner ses courbes féminines à travers son vêtement et elle serra un peu plus fort les rennes de sa monture. Les mâles étaient tous les mêmes où qu’elle aille et elle en vint à regretter que le dragon n’ait pas déjà commencé ses ravages. Il y aurait eu plus d’une perte dans les rangs de ces gros bras arrogants…
     Elle se calma progressivement, remarquant qu’au moins l’endroit était beaucoup plus paisible que certaines régions reculées. Cela lui permis même de profiter des magasins pour faire le plein de provisions. Vu l’avance qu’elle avait prise sur le monstre, elle pouvait bien se permettre d’établir un plan en partant en repérage durant quelques temps, et peut-être même de flâner un peu au bord de la plage. Après tout cela faisait un bon moment qu’elle n’avait pas pu s’occuper un peu d’elle-même, et pour une fois qu’elle pouvait en profiter…
     Ses courses lui permirent également d’obtenir quelques informations utiles quant à sa mission. Elle avait alors apprit que le village ne croyait pas avoir suffisamment de ressources intéressantes pour attirer un grand dragon des montagnes ou des forêts dans leur région, et ne s’inquiétait donc pas outre mesure de la présence de l’un d’entre eux dans les parages – apparemment personne ne savaient qu’il s’agissait d’un dragon marin. Cela faisait environs un mois que sa position avait été donnée aux villageois pour les préparer à une éventuelle évacuation, mais aucun d’eux n’avaient cru bon de s’en faire. Bien au contraire, de nombreux combattants, chevaliers et paladins, avaient afflué vers la zone pour se battre, et aucun n’étaient jamais revenus. Certains supposaient qu’ils avaient déjà tués la bête et étaient parti en quête de gloire dans des villes plus importantes, d’autre soupçonnaient plutôt une fin atroce résultant des conséquences d’avoir dérangé la créature. Amusée, Natalia rit intérieurement de cette stupidité toute masculine. De grands garçons en armure adorant se battre pour se prouver mutuellement lequel était le plus fort, qui n’avaient pas pu se retenir de profiter d’une telle occasion. A chaque fois c’était la même chose: les hommes étalaient leur virilité (souvent très) mal placée et fonçaient tête baissé en espérant surclasser tout le monde comme s’il s’agissait d’un concours. Tous des vantards ne croyant pas aux décisions réfléchies et encore moins que les femmes, les Danseuses, puissent réussir dans un tel travail. C’était du machisme primaire et il en résultait généralement des conséquences désastreuses. Pour tout le monde. C’est peut-être pour ça qu’elle avait fini par prendre les dragons en affection, l’air de rien. Ils remettaient ces brutes à leur place.
     Ses dernières emplettes lui apprirent par ailleurs qu’encore tôt ce matin un jeune garçon de son âge était parti, seul, à la rencontre du monstre. La jeune femme secoua la tête, presque dépitée. Les hommes étaient bien tous pareil. N’y en avait-il pas au moins UN pour être moins con que les autres ? Elle soupira en installant ses sacs sur la croupe de sa monture, imaginant déjà sa rencontre avec un jeune arrogant qui s’imaginait être la personne la plus forte du monde. Après tout, ce n’est pas comme si ça ne lui était pas déjà arrivé… Mais il n’y avait rien de plus insupportable que ce genre de type. En tout cas, elle se promit de ne pas le raisonner et même d’assister à sa défaite s’il ne fuyait pas comme un lâche au dernier moment ! Elle avait quand même bien le droit à ce plaisir après toute les fois où elle avait été victime de ces rustres… S’assurant une dernière fois que le cheval fut suffisamment restauré pour se permettre de repartir, elle grimpa en selle et s’élança hors de la ville. Si la relative fraîcheur des magasins l’avaient préservée jusque là de la chaleur, elle commençait à étouffer et se retenait à grande peine de ne pas ôter son manteau. Durant quelques minutes douloureuses elle se concentra sur le chemin pour ne plus y penser, ne pouvant même plus respirer, et prit la route des falaises de bordures de mers en périphérie. S’il y avait bien en endroit pour que le dragon fasse son nid, c’était là-bas…

 

(…)

Récit discontinué, donc pas de suite. Cela devait être de l’erotic fantasy (très fortement inspiré de La Geste des Chevaliers Dragons, évidemment) et le texte original a sensiblement été remanié ici au niveau des noms, détail sans importance. La seule chose encore notable est le comportement du personnage principal, mais cela peut encore passer dans la version actuelle. Les trois premières lignes du second chapitre ont été écrite dans la lancée avant interruption. Voici pour les curieux:

 

 

II. L’Antre du Dragon

 

     C’est avec un grand soulagement que Natalia retira sa bure, se permettant enfin de respirer pleinement. La ville était relativement loin derrière elle pour qu’elle se le permettre, et rares seraient les habitants qui s’aventureraient jusqu’ici désormais. A part peut-être ce garçon s’il n’était pas déjà mort.

     Ôtant son manteau, elle révéla ainsi sa tenue de Danseuse, exposant son corps au soleil dont la chaleur chauffait sa peau dénudée

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