HALLOWEEN: RESURRECTION
(USA, 2002)
Réalisation: Rick Rosenthal
Scénario: Larry Brand, Sean Hood
Musique: Daniel Lux (d’après John Carpenter)
Avec: Brad Loree, Busta Rhymes, Tyra Blanks, Jamie Lee Curtis…
Trois ans plus tard. Laurie Strode n’avait pas tuée Michael Myers mais un policier que l’assassin avait fait passer pour lui. Internée dans un hôpital psychiatrique, elle attend que son frère la retrouve pour un dernier combat. Parallèlement, de jeunes internautes mènent une enquête sur le meurtrier dans sa propre maison, le tout en direct et retransmit par webcams sur le Net. Mais c’est Halloween et Michael Myers n’aime pas les intrus…
Soyons clair, un Halloween sans Donald Pleasence dans le rôle du Dr. Sam Loomis n’est pas un véritable Halloween. Ce personnage était indissociable de celui du tueur et on a déjà vu le résultat désastreux avec son absence dans l’épisode précédent. Ce film est donc l’un des plus faibles de la saga, même s’il surpasse son prédécesseur, Halloween H20. Nous voici désormais au huitième épisode (septième en fait, le troisième film traitant d’un autre sujet). A l’origine, le script était intitulé MichaelMyers.com, du scénariste Larry Brand et mettant en scène la partie “Internet” du film. Puis Sean Hood prit le relais en modifiant le scénario qui entra en pré-production en mars 2001, sous le titre de Halloween: The Homecoming. Plus tard, lors du casting, la réalisatrice Whitney Ramsick fut remplacé par Rick Rosenthal. La production changea encore le titre lors de la sortie en salle aux États-Unis, qui rafla 12,3 millions de dollars dès son premier week-end, puis passa à plus de 35 millions à la fin de l’été. Quand on sait que le budget initial n’était que de 15 millions… Une franchise toujours rentable, donc.
Rosenthal connaît bien son sujet pour avoir réalisé Halloween II en 1981 (bien que John Carpenter lui-même aurait retourné la quasi-totalité du film, sans être crédité au générique, pour cause de nullité du réalisateur). Le problème c’est qu’il se répète un peu (le dérapage dans une flaque de sang, l’incendie) et qu’il reprend certains meurtres des films précédents, à l’instar de Halloween H20 (mais en moins flagrant). De plus, le syndrome Blair Witch Project a frappé: même si on veut faire du real TV, ce n’est pas une raison pour filmer n’importe comment ! Michael Myers parait moins impressionnant que d’habitude, ses apparitions-éclairs étant plus limitées, ainsi que ses “tiques” habituels (quand il penche la tête sur le côté). En plus son masque à des rides ! On sait qu’il est vieux, mais quand même… Cependant ses meurtres sont quand même réussis et son invulnérabilité renvoie au premier film. Outre Myers et Laurie Strode, il n’y aucun personnage intéressant. Ils sont même ridicules, comme ce gamin internaute et surtout le rappeur Busta Rhymes, qui fait fuir Michael Myers avec ses insultes ! Mais au moins ils ne volent pas la vedette à la star du film, contrairement à certains slashers type Scream.
Halloween: Resurrection garde quand même quelques bonnes surprises à dévoiler, dont une hypothèse sur les origines de la psychose de Myers, qui est différente de celle de Carpenter et son incarnation du Mal. Ce film prouve aussi une bonne fois pour toute que la saga Halloween se divise en deux séries: les épisodes 4, 5 et 6 d’un côté, où Myers traque sa nièce et a un rapport avec une secte, et les épisodes 7 et 8, qui ne prennent pas en compte les autres épisodes et où Myers poursuit sa sœur. Ainsi Laurie Strode se retrouve morte et possède une fille dans la saga 4, 5 et 6 mais demeure vivante sous une autre identité dans l’épisode 7, et a un fils que l’on retrouve ici sous la forme d’une photo chiffonnée dans la chambre de Laurie.
On ne comprend pas, cependant, l’intérêt de cette suite hormis le combat final entre Laurie et Michael (la fin d’une époque), hélas situé au début du film et expédié en deux coups de cuillère à pot. Sans parler que la Laurie atteinte du Mal comme son frère, à la fin de l’opus précédent, disparait complètement. Et c’est quoi cette histoire de flic déguisé en Myers ? Ne rigolez pas, ils s’y sont mis à deux pour trouver ça quand même. Ainsi ce policier se serait relevé comme le véritable Michael Myers après être passé à travers le par-brise du camion ? Pas clair tout ça. Mais c’est Hollywood et la règle des franchises. Là où Jason Voorhees réussissait pleinement son comeback en innovant dans Jason X, le retour de Michael Myers fait plutôt l’effet d’un coup d’épée dans l’eau.
LA SCÈNE: Tout simplement la scène d’ouverture dans l’hôpital, avec un bref affrontement entre le frère et la sœur, même si Laurie Strode meurt de façon un peu stupide: pour être sûre qu’elle tue son frère et pas encore un innocent, elle s’approche de lui pour retirer son masque. Évidemment, l’autre en profite…
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