CANNIBAL HOLOCAUST
(Italie, 1980)
Réalisation: Ruggero Deodato
Scenario: Gianfranco Clerici
Musique: Riz Ortolani
Avec: Robert Kerman, Francesca Ciardi, Perry Pirkanen, Luca Giorgio Barbareschi
Une équipe de sauvetage est organisée pour retrouver dans la jungle un groupe de cinéastes parti faire un documentaire sur les tribus cannibales et porté disparu depuis plusieurs mois. Ils sont retrouvés mort mais leur film est découvert. Un historien ayant fait parti de l’équipe de secours veut le diffuser en leur hommage. Il obtient l’accord de la chaine télé et commence à visionner la bande. Il découvre alors ce qui c’est réellement passé.
Un film culte. Le problème c’est que c’est un film snuff. Pas dans le sens où ce sont des hommes qui sont tués, mais des animaux. Ce procédé honteux vise à renforcer la crédibilité du résultat. Il utilise aussi des stock-shots d’images de guerres civiles africaines, montrant alors de vrais morts à l’écran (à l’instar de quelques “shockumentaires” comme Face of Death mélangeant vrais et fausses morts). Malgré tout, le film ne se contente pas de montrer des gens se faire attaquer par des cannibales. On peut même dire qu’il tente de délivrer un message sur la manipulation par les médias et remet en cause la télé-réalité. Deodato tourne de manière réaliste car si on ne voit pratiquement rien lors de la mission de sauvetage (qui ne se termine pas en bain de sang, une fusillade mise à part), le documentaire montre ce qu’il faut sans en rajouter, car le tout est filmé façon reportage (comme dans le futur Project Blair Witch, mais en mieux car le défaut des bandes est prit en compte). Reste toutefois un certain nombre de scènes gores, comme un avortement façon indigène, un pénis et une jambe coupés, une femme pourrissant vivante, sans parler des viols…
En ce qui concerne la manipulation du public, le film piège le spectateur en ne commençant pas par le début. Durant la première partie le spectateur se fait sa propre idée sur les évènements qui ont eu lieux. Les cinéastes sont présentés comme sympathiques et les cannibales sont, dans notre esprit en tout cas, de dangereux primitifs. Mais dans la deuxième partie, quand on visionne le reportage non monté, tout ce qu’on avait imaginé ce trouve être faux. Les documentaristes se trouvent n’être intéressés que par la célébrité et l’argent, font la fête bien qu’un de leur compagnon ait été tué juste avant (ils ne le regrettent que parce qu’il connaissait les lieux), agressent sans raison (sinon pour le sensationel de leur film) une tribu, filment sans état d’âme une femme qui agonise devant eux, violent une indigène… Au final, suivant la loi de la jungle, on peut presque dire que ce qui leur arrive n’est qu’une juste punition. Parallèlement à cette intrigue, il y a aussi celle du professeur historien. Si dans un premier temps il souhaite diffuser le film (qu’il n’a alors pas vu) en hommage aux disparus (il a aussi récupéré les bobines en faisant prendre des risques à l’équipe de sauvetage), il livre ensuite un véritable combat face aux médias lorsqu’il se rend compte que les cannibales ne sont pas réellement responsables du carnage. La question essentielle se pose: de l’homme dit « civilisé » et du primitif, lequel est le plus sauvage ?
Il est à noter que, malgré des rumeurs persistantes, la scène des pirahnas semble ne jamais avoir été tournée intégralement puisqu’elle est absente de toute copie du film (y compris dans les éditions director’s cut). Pour avoir filmé l’empalement, Deodato passa quelques jours en prison, même si on sait que la séquence soit disant snuff ne s’et avérée par l’être du tout. Deux ans plus tard, Umberto Lenzi tentera de profiter du succès en faisant Cannibal Ferox.
LA SCÈNE: Après le viol d’une indigène par les cinéastes (sauf la fille du groupe qui s’était opposée). Ils se retrouvent devant le cadavre de leur victime, empalée du sexe à la bouche sur un pieu immense. On voit un instant le visage réjouit d’un des reporters qui sait qu’il tient une image sensationnelle pour le documentaire. Dès qu’on lui dit que la caméra tourne, il fait semblant d’être choqué par les coutumes des indigènes.
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