All Hallows’ Eve 2 (2015)

ROAD TO HALLOWEEN II

 

 

All Hallows’ Eve 2

(2015)

 

 

Voilà un film sur lequel je me suis jeté avec anticipation, intrigué que j’étais de voir la suite des mésaventures de Art the Clown, l’antagoniste du premier All Hallows’ Eve. Comme je suppose que beaucoup ne connaissent pas ce film, voilà un rapide historique de la chose. Il s’agissait d’un projet de Damien Leone, tout jeune réalisateur n’ayant que deux courts-métrages horrifique à son actif avance cela, lesquels étaient particulièrement réussis et prometteurs: The Ninth Circle (2004) et Terrifier (2011), où un personnage de clown malfaisant apparaissait à chaque fois. C’est probablement parce qu’il ne se sentait pas tout à fait prêt pour un véritable film qu’il a choisi de faire All Hallows’ Eve, une anthologie d’histoires courtes. Il est permis de dire qu’il ne s’est pas vraiment foulé, puisque deux des trois sketches sont en fait ces précédents essais ! Ainsi la seule nouveauté était une autre histoire, particulièrement mauvaise et faite à l’arrache, et le fil rouge, qui avait plus de gueule et reprenait l’atmosphère particulièrement malsaine des deux autres.
Quoique l’on pense du concept, un peu trop facile à monter, il avait tout de même le mérite de faire découvrir The Ninth Circle et surtout Terrifier au public, les originaux étant difficilement trouvable en l’état. Leone semble clairement avoir un don pour mettre en scène des petites histoires d’horreur sanglantes et terrifiantes, et dispose d’une mascotte intéressante avec Art, véritable salopard qui prend plaisir à tuer ou torturer ses victimes. Un être de cauchemar qui semble pouvoir manipuler la réalité à sa guise, permettant au réalisateur d’utiliser le surréalisme et faire perdre tous repères aux spectateurs. Autant dire que All Hallows’ Eve 2 avait beaucoup de potentiel, pourvu que Leone se soit appliqué à l’écriture. Et malheureusement pour moi, ce nouveau chapitre n’a tout simplement rien à voir avec l’auteur et son univers…</span

 

 

Voilà une de ces fameuses suites in name only, conçues par un groupe de personnes totalement différentes et sans la participation de Leone, de près ou de loin. Un DTV qui ne tape pas vraiment dans la même catégorie puisque ne disposant pour ainsi dire d’aucune structure, se contentant d’enchainer les vidéos à la suite sans se soucier du rythme ou du style, sans véritable fil rouge, à la manière de pas mal d’anthologies horrifiques modernes. On pense beaucoup aux ignobles ABCs of Death, aux V/H/S ou The Theatre Bizarre par exemple. Comme eux All Hallows’ Eve 2 possède quelques bonnes histoires et un aspect soigné, mais on s’y fait plus chier qu’autre chose tant la qualité des segments varie de passable à inintéressant. D’ailleurs l’une des courts, Masochist, est répertorié sur IMDB et sur le site de ses créateurs comme M is for Masochist, et il y a fort a parier qu’il s’agisse bien d’un sketch rejeter par un ABCs. Sa durée minuscule et son absence d’intrigue en témoignent.
Le plus amusant dans tout ça, c’est que au même moment où cette “séquelle” est disponible (depuis le 6 de ce mois), Damien Leone prépare le véritable successeur de All Hallows’ Eve (en tournage depuis le 1er !), sous le nom de Terrifier. Nul doute qu’il doit s’agir d’une variation autour du court original, mais dans tous les cas il s’agira d’un long métrage reprenant le personnage de Art the Clown, s’attaquant à de pauvres filles durant Halloween. De quoi se retrouver avec une belle confusion chronologique, surtout que ce faux n°2 joue justement sur la même fête, utilisant un masque fait à partir d’une citrouille sur l’affiche et ouvrant avec deux histoires se déroulant le 31 Octobre.
Et donc le film que je voulais voir commence en fait à peine à se faire, tandis que je me retrouve avec ce drôle de produit, à la fois décevant et frustrant puisque mentant sur ses origines, et pas vraiment bon qualitativement parlant avec seulement un vrai bon sketch, deux courts sympa mais sans plus, et tout le reste qui est oubliable pour rester polis. Il faut dire que les responsables de cet “assemblage” ne sont vraiment doués, car en plus de caser pêle-mêle pas moins de huit segments (plus celui qui ouvre et ferme l’anthologie), ils se sont contentés de piocher ici et là divers courts-métrages de provenances diverses, réalisés entre 2004 et 2013 ! D’un point de vue technique c’est assez lamentable puisqu’il s’agit d’une compilation que n’importe qui pourrait faire, si l’envie lui prenait !

 

 

Ça commençait pourtant fort avec Jack Attack, sans conteste LE bijou de la sélection. Récupéré au Terror Film Festival de Philadelphia, en 2013, ce petit film raconte une histoire rapide mais efficace qui aurait eu tout à fait sa place dans le Trick ʽr Treat de Michael Dougherty, ou dans les pages des EC Comics. L’histoire est celle d’une jeune femme et de son beau-fils, un petit garçon, préparant une citrouille pour fêter Halloween. Ils découpent la courge comme il se doit et recycle l’intérieur en préparant un plat avec les graines (ce qui est apparemment quelque chose qui se fait vraiment, bien que ça soit la première fois de ma vie que j’entends parler de ça). On se doute que quelque chose va mal tourner et on surveille tour à tour le couteau manipulé par la maman, le petit chien qui couine tout le temps, et la citrouille au sourire lugubre.
Et contre toutes attentes, ce sont les graines qui vont germer à l’intérieur du petit, l’étouffant et lui faisant perdre connaissance. Sa tutrice, affolée, pratique une difficile trachéotomie avant de réaliser que les racines qui infestent le gamin sont vivantes et agressives ! Inattendu, original et particulièrement gore, puisque la plante va tenter de se libérer, faisant jaillir des lianes, des courges et des entrailles dans tous les sens. La conclusion est dans la lignée de ceux des Contes de la Crypte, montrant le père rentrer chez lui après le drame alors que, par la fenêtre on peut voir les racines grossirent et envahirent l’appartement… S’il ne fallait regarder qu’un segment de toute l’anthologie, c’est celui-ci. Et très honnêtement, je dirais même d’arrêter là sa vision du film, histoire de rester sur une bonne note.

 

 

On descend un peu en qualité avec The Last Halloween, lui aussi de 2013 et dont l’affiche visible sur Internet évoque énormément, une fois encore, Trick ʽr Treat et l’histoire du vieillard qui reçoit la mauvaise visite d’enfants costumés. Ici les choses ne sont pas si simples, malgré un bon point de départ. On y trouve quatre gamins déguisés en fantôme, sorcière, diable et faucheuse, qui arpentent les rues délabrées d’un quartier dangereux. Ils sonnent aux portes de maisons barricadées et reçoivent les “cadeaux” de résidents étranges aux allures de clochard: une boite de thon, un rat crevé… Évidemment, on suppose qu’ils sont en danger. Ils s’arrêtent devant une nouvelle maison mais cette fois le propriétaire les rejettent, se méfiant d’eux. Car selon lui, cette nuit n’est pas celle d’Halloween. Malgré les protestations de sa femme, très malade, et les demandes insistantes des enfants, il refuse… Mal lui en prend car les petits sont en fait des démons, et ceux-ci prennent mal son refus. S’il ne veut pas donner des bonbons, ils vont alors prendre autre chose…
Si mon résumé semble intéressant, malheureusement le film l’est beaucoup moins. Le quartier étrange où se déroule l’histoire, et quelques indices montrés ici et là (la contamination de la femme, un panneau marquant “zone d’évacuation”) prouvent que le film n’est pas qu’un conte surnaturel mais qu’il se déroule en plus dans un monde post-apocalyptique. En fait, les enfants représentent d’une certaine manière les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse (Famine, le fantôme, Pestilence, la sorcière, Guerre, le démon et La Mort, avec la faucheuse), et ils naviguent dans une cité en proie aux flammes et à la désolation. Cela aurait fait un bon épisode de Métal Hurlant Chronicles, tant on y retrouve le même ton, mais ça parait trop “à côté” pour cette anthologie censée être purement horrifique. Il est aussi dit que le court est inspiré d’un comic-book, mais celui-ci n’a rien de fameux. Il s’agit d’une réalisation indie imaginée par l’un des scénaristes et disposant d’un dessin très amateur. La chose n’était pas terminée lorsque le film fut conçu, et le peu que j’en ai vu ne me donne pas vraiment envie de l’acheter en ligne si jamais c’était le cas maintenant.

 

 

Vient The Offering (2013, toujours) qui est tout simplement inintéressant. Faussement mystérieux, il montre un père et son fils se rendre en voiture sur un endroit perdu dans la forêt. Il est minuit et ils doivent donner une offrande à “quelqu’un” dont nous n’apprendrons jamais rien. Apparemment il s’agit d’un rituel qu’ils pratiquent depuis des années, à cause de quelque chose qui s’est passé dans leur famille (n’espérez pas d’explications), et les deux hommes sont mort de peur. D’autant que cette année, ils ont oublié de fournir la viande dans leur aumône, ce qui va énerver l’entité qu’ils sont venu apaiser…
C’est tout et il ne se passe rien d’autre. Tout semble tenir dans la culpabilité du père, désigné comme responsable de la situation, et qui n’hésite pas à sacrifier son fils en s’enfermant dans la voiture lorsqu’il réalise que la “chose” va tuer l’un d’entre eux. Un acte de lâcheté qu’il garde au fond de lui, ne l’avouant même pas à la victime, lui faisant croire que la porte est bloquée. A la fin, il fond en larme et repart. Je ne sais vraiment pas ce qu’il faut y voir et, honnêtement, cela fait un peu prétentieux. Le genre d’histoire sans fin où le créateur déclare que chacun peut y trouver un sens. Plutôt agaçant.

Descent, lui, touche le fond. En fait de film d’horreur, il s’agit d’un petit thriller façon Alfred Hitchcock Présente, mais sans tension ni originalité. Qui plus est, le court date de 2004, ce qui donne l’impression que les créateurs de All Hallows’ Eve 2 ont fouillés des fonds de tiroir pour compléter leur anthologie. Il y est question d’une femme qui rend visite à une amie, s’introduisant dans son appartement lorsqu’elle ne répond pas à ses appels. Elle la découvre morte, assassinée, et réalise que le tueurs est toujours dans là. Se cachant, elle manque de se faire repérer mais l’assassin prend la poudre d’escampette lorsqu’il entend le téléphone portable qu’elle avait laissée dans une autre chambre…
Des semaines plus tard, l’héroïne reste traumatisé par les évènements. Terminant tard de son travail, elle prend l’ascenseur pour rentrer chez elle mais un autre employé vient s’incruster dans la cabine. Il s’agit du tueur. Et c’est alors que la machine tombe en panne… Un intrigue à suspense qui n’a pas du tout sa place ici et qui sert uniquement à rallonger la durée du film en général. Ce n’est pas particulièrement bien joué ni bien fait, mais surtout on se moque totalement de ce qui peut arriver. Après avoir vu des citrouilles vivantes, des démons et une entité invisible, un simple tueur en série dont le visage est banal et pas du tout menaçant risque de ne pas effrayer grand monde. Le twist final se grille très vite et se montre peu inspiré. Une perte de temps.

 

 

Masochist, ou peut-être M is for Masochist. Il date de 2013 et a certainement été conçu pour ABCs of Death 2, se faisant remplacer alors par le pathétique M is for Masticate. Celui-ci est déjà beaucoup plus marrant: trois ados se baladent dans une fête foraine et tombe devant une attraction pour le moins étrange ; on leur propose une variation du lancé de balles sur cible, baptisée “Masochist”. A la manière du vieux numéro du lancé de couteaux, une personne est attachée sur une roue qui tourne, et le joueur doit lancer des instruments tranchants dans sa direction afin de le faire saigner. En atteignant une certaine hémorragie, on a le droit à une petite peluche !
Si deux des jeunes ne voient aucune objection à cette idée démente, participants même avec plaisir, le troisième émet des réserves. Jusqu’à ce qu’il réalise que la victime n’est autre que son propre père, qui a été capturé et cherche à se sauver. Le présentateur tente alors le fiston et on réalise que celui-ci a été victime d’abus, portant encore des traces de coups sur le corps. L’heure de la revanche à sonné… Comme tout sketch des ABCs of Death, ça ne vole pas haut. Il n’y a pas d’intrigue, pas de twist, le but étant simplement d’imaginer une mise à mort extravagante. A vrai dire c’est le cas ici et le concept est plutôt marrant, donc il est permis de s’amuser. Cependant ça ne dure que deux minutes et on peut difficilement l’accepter comme étant un véritable court-métrage…

 

 

Les choses s’améliorent enfin avec A Boy’s Life. Celui-ci est un vrai film, le plus long et le plus professionnel du lot. On y voit un petit garçon grandement affecté par la mort de son père, soldat. Incapable de faire son deuil, il garde constamment ses Dog Tags avec lui, effraye ses camarades en leur racontant des histoires de monstres, et ne dors pratiquement jamais car il suspecte qu’une créature se cache dans sa chambre. Sa mère est dépassée par la situation et n’arrive pas à lui faire comprendre qu’il lui faut grandir et surmonter ses peurs. Une nuit, alors que son fils a préparé quelques pièges pour repousser la bête, elle a l’idée de jouer le jeu et de s’impliquer dans cette guerre imaginaire…
Celui-ci va probablement emmerder beaucoup de monde, et pourtant il est très beau. Plus qu’un petit film d’horreur, il s’agit du récit touchant d’un petit garçon qui n’accepte pas la disparition de son père et s’enferme dans son imaginaire afin de trouver un méchant qui l’obligerait à devenir un petit soldat à son tour. Sa mère, compréhensive mais accablée, fini un soir par s’abandonner à faire la même chose, et exorcise se faisant la peur de la mort qui hante les nuits de son enfant.
Du moins jusqu’au final, forcé, qui vient tout foutre en l’air en montrant l’existence d’une entité vivant sous le lit, en un twist final que l’on sent venir pour la simple et bonne raison que All Hallows’ Eve 2 est une anthologie horrifique. On aurait pu s’en passer et cela aurait fonctionné tout autant. On pense un peu au superbe segment The Accident dans The Theatre Bizarre, pour la relation de la mère et de son petit. Le traitement de l’histoire est intelligent, mêlant le réalisme à la logique naïve des plus jeunes (les pièges idiots que prépare le héros) pour une intrigue qui faut bien plus qu’une simple histoire de monstre. Hormis Jack Attack, c’est ce sketch que je retiens le plus.

 

 

On retombe dans le n’importe quoi avec Mr. Tricker’s Treat (2011), mais celui-ci est pour le moins inoffensif. En fait lui aussi aurait pu concourir pour un ABCs of Death tant il ne s’agit que d’une grosse blague sans aucun contexte. On y voit donc un serial killer utiliser ses victimes pour décorer son jardin, en préparation de Halloween. Un adolescent est déguisé en fantôme et pendu à un arbre, un autre est abandonné sur un banc, la gorge tranché. Un soupçon d’histoire apparait lorsqu’une voisine de passage réagit à la situation, s’exclamant comme si elle avait été témoin d’un des meurtres, mais montrant simplement son excitation devant le réalisme du travail de Monsieur Tricker.
Celui-ci, vite agacé par la pipelette, fini par l’assommer et l’embarquer dans sa maison, certainement afin de la tuer et de la recycler également. Du moins c’est la fin telle qu’elle apparait ici, et il semblerait que cela soit une retouche de la part des producteurs, IMDB affirmant que le court-métrage original possède une fin différente. D’ordinaire je suis du genre à pousser mes recherches à fond, mais ce segment est tellement médiocre que je n’ai même pas pris la peine de le faire. C’est tout dire.

Et on termine avec Alexia, qui date de 2013 et qui provient… d’Argentine ! Incroyable mais vrai. Je suppose que le choix a été facilité par le fait qu’il n’y a pour ainsi dire aucun dialogue, évitant d’avoir à payer des doubleurs. Le court aurait pu s’appeler Internet Screamer: Le Film, tant c’est globalement tout ce qu’il y a dedans. L’intrigue montre un jeune homme visiter le compte Facebook de son ex, qui s’est suicidée après qu’il ait rompu avec elle. C’est son anniversaire et il se sent encore coupable, au grand dam de sa petite amie actuelle. Alors que celle-ci s’apprête à lui rendre visite pour lui remonter le moral, le garçon ose enfin en finir avec cette histoire, supprimant son lien d’amitié sur le site. Mais le fantôme de la disparue ne l’entend pas de cette oreille. Maladivement jalouse de son vivant, elle l’est toujours même après sa mort, et ne veut pas être remplacée…
L’histoire se déroule comme vous pouvez l’imaginer. La quasi totalité de court montre le héros voir des choses étranges depuis son écran d’ordinateur, avec tous les clichés que cela implique (images perturbantes, ordinateur qui refuse de s’éteindre ou fonctionne sans être branché) puis apparaît un fantôme façon Ju-On / The Grudge, avec sa peau blanche, ses longs cheveux et ses sons étranges. Pour autant, si l’œuvre de Takashi Shimizu reste très efficace dans sa globalité, on ne sursaute ici même pas. La conclusion montre naturellement le spectre triompher et se venger des deux amoureux, et on ne sauve que son ultime apparition, avec ses yeux qui roulent comme des billes dans ses orbites. Trop classique pour son bien, Alexia débarque bien trop tard avec une vague interminable de films de fantômes asiatiques et de possessions en found footage.

 

 

Reste le fil rouge, qui doit durer trois minutes montre en main. Très inspiré du premier All Hallows’ Eve, il montre là encore une personne recevoir une cassette vidéo sur laquelle se trouve chaque histoire. Seulement il n’y a aucune intrigue liée à cette trouvaille: une jeune femme se trouve seule chez elle, réalise qu’un individu masqué l’épie et trouve la VHS sur le pas de sa porte. Elle décide alors de regarder la chose, sans même se poser de question, et au final le Stalker sort de l’écran pour l’assassiner.
Si la version de Damien Leone n’était pas parfaite (quelle babysitter laisserait deux gamins regarder une étrange cassette comportant des films abominables ?), elle avait une histoire et se terminait de façon satisfaisante en créant un lien avec un des courts précédents. Ici c’est tout le contraire. Si la curiosité de découvrir une VHS dans son sac à bonbons était compréhensible, avec l’idée d’une farce pour Halloween, qui irait vraiment regarder une vidéo abandonné devant chez soi par un individu suspect, et sur laquelle se trouve un pentacle dessiné ? Dans All Hallows’ Eve, la réaction des spectateurs étaient très mal intégrée aux sketches, les lesquels semblaient pouvoir encaisser des séquences absolument atroce ou au contraire être terrifiés de passages où on ne voyait rien. Ce n’est même pas le cas ici: c’est à peine si on aperçoit le visage de l’actrice entre deux écrans parasites d’une histoire à l’autre.
Le tueur n’a aucun sens, celui-ci existant clairement dans la « réalité » au début du film, pour se retrouver à l’intérieur de la télé après coup et se téléporter dans l’appartement lorsque la cassette est éjectée. Stupide, nonsensique, clairement écrit à toute vitesse histoire d’avoir une conclusion à twist. Qui plus est les dialogues sont abominables, le protagoniste expliquant disposer d’un lecteur VHS car “le BluRay c’est de la merde”, et se vantant de regarder Massacre à la Tronçonneuse uniquement en VHS comme un vulgaire hipster. Difficile de la croire avec son look de bourgeoise coincée et ses réactions de dégoût face à des vidéos qui sont clairement des courts-métrages tournés avec de véritables moyens (là où le premier film avec ce côté assez brut et amateur pour fonctionner). Je n’en sauve que le masque du tueur, clairement inspiré du poster original du Halloween de John Carpenter, auquel d’ailleurs le metteur en scène rend hommage en reprenant certains plans iconiques.

 

 

Au final le bilan n’est guère positif pour All Hallows’ Eve 2. D’un point de vue général, il s’agit d’une fausse suite mal foutue, regroupant divers courts-métrages sans aucun rapport pour constituer un film d’anthologie comme on en voit beaucoup trop voir le jour actuellement. Artistiquement parlant, il y a beaucoup trop de mauvais sketches pour qu’on en ressorte avec une bonne impression. Enfin, le fait est que la chose apparaît vraiment comme inutile: la plupart des courts peuvent être trouvés ailleurs en fouillant un peu, le thème d’Halloween est quasiment inexistant (trois histoires seulement) et l’anthologie apparait informe avec un “fil rouge” paresseux.
Fausse suite, fausse anthologie, faux film, All Hallows’ Eve 2 profite d’une belle confusion pour succéder à un premier film certes mal foutu mais intéressant. Une véritable arnaque. Par solidarité, préférez Frankenstein vs. The Mummy, le nouveau film de Damien Leone, qui est justement sortie cette année. Ça ne peut pas être pire.

 

       

       

 

VERDICT: TRICK

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