Tokyo Fist (Tokyo Ken, 1995)

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TOKYO FIST

Tokyo Ken

(Japon, 1995)

 

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Réalisation: Shinya Tsukamoto
Scénario: Hisashi Saito, Shinya Tsukamoto
Musique: Chu Ishikawa
Avec: Kaori Fujii, Shinya Tsukamoto, Kohji Tsukamoto

 

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Tsuda est un salary-man sans histoire qui habite avec sa femme à Tokyo. Arrive Kojima, ancienne connaissance de Tsuda devenu boxeur profesionnel. Kojima semble tourner de plus en plus aouteur de la femme de Tsuda. Ce dernier, soupçonnant une relation entre les deux, décide d’apprendre la boxe à son tour. Peu à peu, un secret liant les deux hommes refait surface…

 

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Quatrième long métrage de Tsukamoto qui poursuit sa saga “tokyoïte” après les deux Tetsuo. Pour faire avancer cette saga, il occulte cette fois l’horreur et la science-fiction (Tokyo Fist est une histoire de vengeance et d’amour) et réalise ce qui pourrait être un Tetsuo organique, tant les ressemblances sont nombreuses (il utilise parfois les mêmes effets, remplaçant l’ancier par la chair). Ce film s’enchaine parfaitement avec le deuxième Tetsuo, puisqu’on y retrouve le contraste des couleurs bleues (pour la ville) et rouges (pour la chair, encore représentée par des hommes musclés) ainsi que le personnage du salary-man faible qui cache en lui une puissance terrifiante. On y trouve aussi les éléments et les thèmes chers au réalisateur, que ce soit le sentiment de solitude (montée, comme toujours, par un personnage immobile au milieu d’une foule accélérée), la pourriture (comme dans Tetsuo et Gemini. Tsukamoto reproche beaucoup à Tokyo de ne jamasi rien montrer de sale, de cacher les clochards, les cadavres, etc), et le combat entre deux hommes finalement très proches (les deux Tetsuo, Gemini, et d’une certaine façon Bullet Ballet avec le tueur mystérieux et le personnage principal, tous deux réunis par la mort d’un être aimé dans une génération qui n’est pas la leur).

 

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La femme est, comme souvent, montrée comme un être supérieur (The Adventures of Denchu Kozo, où elle représente le salut des humains et des vampires, Hiruko, dans la scène finale avec l’esprit de la jeune fille, les deux Tetsuo où elle est plus forte psychologiquement que les hommes transformés, puis elle devient héroïne à part entière dans les futurs Bullet Ballet et Gemini). Ici, elle possède ce côté auto-destructeur de la femme du premier Tetsuo et de Chisato de Bullet Ballet, tout en possédant la forte psychologie du deuxième Tetsuo et le côté manipulateur de l’héroïne de Gemini. C’est aussi ce personnage qui utilise le métal avec son corps afin de se transformer et de se sentir mieux, comme dans les Tetsuo (ici le piercing). Un mélange de plaisir et de douleur mêlés faisant penser à Hellraiser, et un mélange de la chair et du métal qui fait de ce film un troisième Tetsuo. Tokyo Fist peut aussi être considéré comme un film autobiographique puisque Kohki Tsukamoto est un véritable boxeur profesionnel et que son frère, Shinya, l’a été lui aussi pendant quelques temps. Cela rend les combats très réalistes et brutaux. En revanche, la violence a été un peu exagérée. Ce film est l’un des plus violent du metteur en scène, qui n’hésite pas sur l’hémoglobine.

 

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Les hématomes ont été volontairement accentués par rapport à la réalité (Tsukamoto avoue que ça donne un côté manga). Du coup, les personnages ressemblent à Elephant Man après les combats. On pense aussi à un sketch de Adrénaline, le Films (NdA: c’est pas une faute) où un homme se fait boxer jusqu’à ce qu’il ne ressemble plus à un humain mais à une masse de chair boursouflé. Ces exagérations, ainsi que la bestialité des combattants font qu’on ressent une volonté de montrer la boxe comme un sport sale, un peu comme le film Raging Bull de Martin Scorsese, à la différence que là où celui-ci y voyait une punition, Tsukamoto voit quelque chose de nécessaire à l’Homme pour survivre. Comme d’habitute chez lui, il faut souffrir pour vivre. Du coup, beaucoup de gens ont comparé Tokyo Fist au Fight Club de David Fincher. Selon une enquête de Jean-Pierre Dionnet, Fincher ne connaissait pas Tsukamoto mais l’auteur du roman Fight Club aurait peut-être été inspiré de l’oeuvre Tsukamoto.

Pour terminer, on peut remarquer que dans Bullet Ballet, quatrième volet du cycle “tokyoïte”, Tsukamoto fait un clin d’oeil à ce film à travers le personnage d’un boxeur, et s’est servi d’un moment de ce film (l’errance de Tsuda dans la ville qui attend le retour de sa femme) pour faire toute la première partie de Bullet Ballet, entièrement centré sur l’errance du protagoniste.

 

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Tokyo Fist a reçu le prix Spécial du Jeune Cinéma à Locarno et a été sélectoinné à Turin, Toronto, Vancouver et à Tokyo.

LA SCÈNE: La fin avec les derniers plans des trois personnages principaux. A l’hôpital pour Tsuda, sur le ring pour Kojima et près des lignes de chemins de fer, lieu du secret des deux hommes, pour la femme.

 

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