The Walking Dead
Ep.5.02
Strangers
Après un season premiere relativement nerveux, retour au rythme de croisière avec cet épisode bavard où il ne se passe quasiment rien, hormis l’habituel scène de démasticage de zombies et le cliffhanger exagéré. Et sans surprise le scénario est signé Robert Kirkman, ce qui se passe de commentaires. Loin de repartir sur de bonnes bases, The Walking Dead s’enlise dans la répétition et a peu près chaque scène de ce Strangers semble avoir déjà été vu auparavant dans la série.
L’histoire reprend pile là où No Sanctuary s’était arrêté, avec nos héros errant dans les bois et profitant de leur temps libre pour mettre certaines choses à plat, notamment le cas Carol et sa réintégration au sein du groupe. En chemin ils sauvent un prêtre de quelques Walkers, lequel est a la recherche de nourriture et prétend ne jamais avoir vraiment quitté son Église depuis l’invasion. Évidemment après le Gouverneur et les cannibales du Terminus, l’équipe est plus que méfiante mais Carl tente de convaincre son père de lui venir en aide car “tout ne le monde ne peut pas être mauvais”. Cependant l’homme de Dieu cache un passé trouble comme le prouve une inscription laissée sur sa paroisse et sa réaction devant un zombie qu’il reconnaît durant un raid.
Pendant ce temps le groupe est suivi par une personne si discrète qu’elle est capable de camoufler sa présence même aux sens aiguisés de Daryl. On pense immédiatement a Morgan Jones que l’on retrouvait dans la séquence post-générique du season premiere, et il est fort possible que ce soit bien lui, mais la fin de l’épisode révèle la présence d’autres rôdeurs: les cannibales rescapés du Terminus, qui sont parvenus on ne sait trop comment a rattraper la petite troupe. Et tant pis si les survivants étaient piégés au beau milieu d’une horde de zombies dans un bâtiment en flammes, ou que Rick et les siens avaient prit pas mal d’avance en plus de choisir une destination au hasard. Tout ce petit monde fini par se retrouver avec une facilité déconcertante et bien trop pratique.
Du reste, on est dans du Walking Dead classique avec beaucoup de parlote sentant le recyclage de dialogues et faisant office de remplissage. Tyreese a beau dire qu’il a eu une conversation avec les autres a propos de Carol et de ses méfaits dans la prison, nous n’avons aucun aperçu de ce dilemme moral. Et la petite nana qui était du côté du Gouverneur essaie maintenant de trouver sa place… Laquelle est immédiatement accepter sans aucun jugement de la part de l’équipe, pas même la fille d’Herschel.
Alors pour passer le temps il y a bien sûr le passage obligé de massacre de morts-vivants, et comme toujours il s’agit de la meilleure séquence de l’épisode grâce a un boulot de maquillage irréprochable. Ici ce sont quelques Walkers barbotant dans un trou d’eau depuis des semaines que les héros doivent exterminer afin de récupérer de précieuses provisions. Des zombies noyés et gluant qui ne sont pas sans renvoyer au Tarman de Return of the Living Dead.
Rien d’autre a signaler en-dehors de quelques plans totalement ridicule en début d’épisode (visualisation des membres du groupe, marchant au ralenti dans la forêt, d’un air déterminé) et naturellement le cliffhanger qui montre Bob s’isoler du groupe – vraisemblablement mordu et préparant son départ ou suicide en douce – avant d’être capturer par les cannibales. Assommé, il se réveil près de leur feu de camp, a l’heure du dîner, avant de réaliser qu’il lui manque une jambe ! Une séquence qui aurait pu être oppressante si elle n’avait pas trainée en longueur avec des répliques ridicules a base de justice cosmique et de ce “Je dois dire que tu as meilleur goût que je ne l’imaginais.” qui évoque le pire de Hopkins en Hannibal Lecter.
Cette nouvelle saison semble finalement bien partie pour se concentrer sur la lutte entre Team Rick et les anthropophages, du moins jusqu’au mid-season, en changeant de lieu afin de laisser une meilleure chance de survie aux héros… Et la possibilité de les faire marcher et parler en toute liberté pendant de précieuses minutes de remplissage.
Un dernier doute quand même sur la sous-intrigue de Washington, où Abraham presse Rick et les siens de s’y rendre afin de sauver le monde. No Sanctuary évoquait justement la futilité de la chose lorsque Bob exposait ce but, en leur disant que tout rentrerait dans l’ordre. Sans même une hésitation, sans considérer la possibilité de la chose ni même de la réfuter, le leader des anthropophages répliquait simplement qu’il était désormais impossible de revenir en arrière. Dans Strangers, Rick lui-même déclare que l’Homme est un danger plus grand que les Walkers. Et c’est effectivement vrai car dans l’univers de Walking Dead, où les zombies deviennent finalement bien peu de chose face a la sauvagerie humaine, il paraît impossible de ramener la civilisation a ce quelle était avant ce fléau. Alors pourquoi perdre du temps a éradiquer ce qui n’est maintenant qu’une menace secondaire ?
J’imagine que la réponse est, en toute logique, l’Espoir. L’espoir qui permet d’avancer et de ne pas se laisser mourir par fatalité. C’est sûrement une évidence, mais il aurait été intéressant que les personnages eux-mêmes soulèvent la question. Quant a supposer que cette réflexion puisse être un élément central du scénario a venir, je crois que là c’est nous qui nous bernons d’illusion. C’est nous qui espérons…
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