The Resurrection of Michael Myers, Part 2 (1989)

 

The Resurrection of Michael Myers, Part 2

(1989)

 

 

Difficile de savoir si The Resurrection of Michael Myers premier du nom a connu le moindre succès à son époque. Toujours est-il que ses créateurs décidèrent de remettre le couvert deux ans plus tard avec ce Part 2 finalement très comparable à Evil Dead 2, en cela qu’il s’agit d’une suite / remake plus folle et professionnelle qui surpasse en tous points l’original. Plus de moyens, plus d’idées, plus de gore, et cette fois point de stock shots musicaux ou vidéos pour assurer au film une meilleure distribution dans les festivals ou ailleurs. Pari réussi puisque si personne n’a entendu parler du premier opus, celui-ci a connu plusieurs éditions dont une en DVD au début des années 2000, et demeure bien plus accessible au commun des mortels. Il faut dire que le court-métrage amateur tourné à l’arrache par quelques potes a laissé place à un petit film semi-pro franchement réussi.

 

 

L’intrigue reprend pile là où son prédécesseur s’arrêtait: c’est Halloween et le protagoniste (toujours joué par Richard Holm et désormais nommé… Richard) se réveille de son cauchemar après s’être assoupi durant une projection du classique de John Carpenter. Le gag final qui imitait la conclusion du Thriller de Michael Jackson est ici ignoré puisque le pauvre homme est en pleine crise de nerfs et dans un sale état, les vêtements déchirés et l’écume aux lèvres. Il est transporté à l’hôpital en un clin d’œil évident à Halloween 2, et les évènements de son rêve vont aussitôt se reproduire: parce que le staff se permet d’avoir son propre bal costumé pour la nuit, un interne se déguise en Michael Myers et le croquemitaine se conjure soudainement dans la réalité à travers le masque. l’histoire se répète alors et il va se lancer à la poursuite de Richard…

 

 

De nombreux gags sont répétés, et on retrouve sans surprise l’humour slapstick qui vaut au héros de se prendre pour Bruce Campbell, trébuchant et se cognant à longueur de temps dans sa fuite. Le coup du skateboard mal placé est répété puis amplifié avec la présence d’un brancard, le collègue transformé en zombie fait toujours du kung-fu et tous les acteurs reprennent leurs rôles respectifs même si cela n’a absolument aucun sens. Ça blague pas mal sur l’obscurité du premier Resurrection of Michael Myers et The Shape fait littéralement bouffer une cassette vidéo du fanfilm au type qui pense pouvoir faire fortune avec. Plusieurs meurtres et scènes d’action se répètent également mais sont amplifiées dans tous les sens du termes, comme lorsque le mort-vivant se retrouve avec un couteau planté dans la tête qui lui ouvre cette fois complètement le crâne afin d’exhiber sa pauvre cervelle.

 

 

Heureusement les cinéastes nous offrent bien plus d’idioties que la dernière fois, et la première chose à noter et l’apparition surprise de Jason Voorhees et de Leatherface en guest stars de luxe. Ils apparaissent sans explication lorsqu’un idiot renverse un produit chimique sur un magazine Fangoria et s’attaquent aussitôt au personnel hospitalier: le cannibale coupe le bras d’une infirmière avec sa tronçonneuse avant de la battre à mort avec le membre tandis que le tueur de Crystal Lake jette de l’acide au visage d’un pauvre type dont la tête se désagrège de façon spectaculaire et furieusement gore. Ils déshabillent complètement deux infirmières par erreur – nudité frontale incluse – et ont leur propre combat contre le zombie karatéka. Aussi Leatherface gerbe à la gueule de Jason, et ça, ça ne se voit pas tous les jours ! Quant à Michael Myers, il massacre bien plus de monde que la dernière fois et le résultat s’oriente pas mal du côté de Bad Taste.

 

 

Il plante méchamment une paire de ciseau dans la nuque d’une victime, les lames ressortant par la bouche, plante un tesson de bouteille bien profond dans la tronche d’une soularde et surtout noie un mec dans des chiottes sales, le faisant complètement rentrer dans le trou (!) avant de tirer la chasse. La fameuse scène d’intro d’Halloween avec le masque en vue subjective est reprise avec soin, mais cette fois les réalisateurs ne cherche plus à créer l’ambiance puisque la déconne prend le dessus sur tout le reste. Il faut dire que ça aurait été difficile de créer un semblant d’atmosphère entre la scène le zombie qui perd ses yeux lorsqu’il croise deux jolies filles, et celle où il imite Dirty Harry en tirant une balle dans la bouche d’un vigile et grognant “Make my day”. Ajoutez à tout ça un thème musical à base de rap, en anglais, sur les crimes de Michael Myers et vous comprendrez que les vingt-cinq petites minutes qui composent le film filent à toute allure.

 

 

Comme son grand frère, The Resurrection of Michael Myers, Part 2 ne dispose d’aucun sous-titres et il y a ici beaucoup plus de dialogues qu’auparavant, de ce fait plusieurs gags doivent certainement nous passer au-dessus de la tête. Mais vraiment cela importe peu tant la chose est blindées d’absurdités, d’effets et de références. Le résultat est hilarant et vaut franchement le coup d’œil. Evil Ed lui rendra hommage dans sa dernière partie, qui se déroule elle aussi dans un hôpital et où le héros s’en prend plein la poire, en plus d’en proposer quelques extraits et d’inviter plusieurs membres du casting dans de petits rôles. Une manière sans doute pour ces braves suédois fans de cinoche d’exploitation de faire un peu la résistance contre la tyrannie de leur pays à la censure sévère.

 

 

 

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