Lost (and found) in the 5th Dimension
Épisode 31
REQUIN DE MIAMI BEACH
Police Academy 5 – Assignment: Miami Beach (1988)
Je viens d’apprendre que Miami et Miami Beach sont deux villes totalement différentes. Elles sont situées l’une à côté de l’autre et possèdent pratiquement le même nom, mais ne partage pas du tout la même municipalité. Un détail sur lequel Police Academy 5 se plante royalement, mais faut-il s’en étonner ? Après tout la franchise n’est pas vraiment réputée pour son intelligence, et arrivé à cet épisode elle plonge volontiers à pieds joints dans l’humour cartoonesque pour enfants, très éloigné de celui relativement adulte de l’original. Et ce cinquième opus lorgne particulièrement du côté des Looney Tunes, ayant décidé de se focaliser principalement sur le personnage du Commandant Lassard, véritable idiot qui ferait passer le Frank Drebin des Naked Gun pour un surdoué. Ici il vient d’atteindre l’âge de la retraite et se rend à une convention des forces de l’ordre en Floride où il se verra remettre le titre d’officier de la décade pour ses services, emmenant avec lui ses meilleurs élèves qui vont devoir veiller sur lui.
L’occasion pour la série de changer un peu de décor et de passer du cadre strictement urbain à quelque chose de plus chic et sexy, la plage étant évidemment synonyme de fun et de jolies filles en maillots de bain. Un côté Police Academy à la Plage qui permet tout un tas de gags qui n’aurait pas été possible de faire autrement. Et sà peine nos héros ont-ils foulés le sable de la plage, qu’une parodie des Dents de la Mer se met en place. En 1988 celui-ci est encore dans toutes les mémoires puisque son quatrième et dernier volet était sorti sur les écrans l’année précédente, se ramassant spectaculairement au box office. Pas étonnant du coup que les scénaristes aient décidé de l’ignorer au profit de l’original, rejouant la mort du petit Kintner à leur façon. Un gamin part ainsi se baigner sur son matelas flottant (croisant au passage un petit vieux en bonnet de bain, preuve au moins qu’ils connaissent leurs classiques) lorsque la bête apparaît. Pas d’introduction, pas de mise en scène, le squale débarque immédiatement, juste comme ça.
Cela pourra même paraître étrange d’avoir un plan sous-marin de sa trogne avant celui de l’aileron dorsal, mais s’il faut reconnaître au moins une chose c’est que le film a prit la peine de construire sa bestiole. Oh, elle se limite à trois fois rien: une tête avec la gueule ouverte et un triangle noir fendant la surface, mais c’est toujours mieux que ce que nous ont offert certains représentants légitimes de la sharksploitation ! Des effets spéciaux que l’on doit à un dénommé Kenneth Wheatley, qui fut principalement un assistant durant sa carrière mais qui bossa tout de même sur Stargate de Roland Emmerich et Timescape de David Twohy. La musique, signée Robert Folk, imite quand à elle assez bien celle de John Williams comme on pourrait s’y attendre. Et comme on pourrait s’y attendre le requin fonce droit sur le gamin, provoquant la panique chez les nageurs. Mais alors qu’il s’apprête à dévorer sa proie, le canon gigantesque d’un Magnum se presse sur son nez pointu pour le stopper net.
C’est Tackleberry bien sûr, qui traite le mangeur d’homme exactement comme Dirty Harry le ferait avec n’importe quel punk, lui ordonnant de quitter la zone au plus vite. Si le requin relève d’abord la tête hors de l’eau pour mieux identifier la melace, il fait ensuite demi-tour sans hésiter, regagnant le large. Crise évitée, acclamation de la foule et le personnage prouve une nouvelle fois pourquoi il est l’un des plus mémorables de la série. Alors bon, dit comme ça ce n’est pas spécialement drôle et il faut vraiment voir la scène pour s’en faire une meilleur idée, ou aimer l’humour peu subtile et auto-référentiel, mais ce serait mentir que de dire que ce n’est pas efficace – surtout avec un jeune public. Pour avoir vu Les Dents de la Mer lorsque je n’étais qu’au CP et ayant développé une fascination pour les requins, ce passage m’avait en tout cas remplie de joie à l’époque, et que je sois damné si je n’ai pas un sourire lorsque je le regarde aujourd’hui ! C’est en tout cas toujours mieux que de voir le Capitaine Harris glisser sur les balles de golf de Lassard.
Vers la fin du film il y a aussi une scène où Hightower lutte contre un faux alligator dans les marais, mais cela n’a pas du tout le même impact. Rien dans cette séquelle ne peut égaler cette imitation passable mais un poil mal branlée de Bruce (à part peut-être la scène où Lassard largue une caisse dans l’ascenseur), qui n’a que vaguement l’air d’un grand requin blanc. Au moins sa taille est réaliste, c’est toujours ça ! Une brave bête quand même, qui mérite sa place à côté des autres copycats marins, en particulier le monstre en polystyrène de Foam, une parodie de Jaws aperçue dans One Crazy Summer. Avec Bobcat Goldthwait, le hurleur de Police Academy 2 et 3 justement absent ici. Bref. Puisqu’on en est à citer des noms, évoquons l’apparition d’un jeune Jerry O’Connell sur la plage, méconnaissable vu son âge. Quant à Scott Weinger, l’enfant visé par le monstre, il fit carrière chez Disney en devenant la voix d’Aladdin, qu’il tient encore maintenant à travers de nombreux dessins animés et jeux vidéos.
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