Lost (and found) in the 5th Dimension
Épisode 33
PLANCHE DE SURF / ARSENAL
Vampires: Los Muertos (2002)
On ne peut pas dire que Vampires II: Adieu Vampires nous aura laissé un souvenir impérissable. Doté d’un concept peu attrayant (suite DTV d’un John Carpenter dont il s’agit d’un remake déguisé) et noyé dans la masse en raison d’une concurrence féroce (Dracula 2000 et ses suites, La Reine des Damnées, Les Vampires du Désert), le film n’avait finalement pour lui que la présence du rockeur Bon Jovi dans le rôle principal, idée suffisament loufoque pour attirer l’attention. L’artiste n’en était pourtant pas à son premier galop d’essai puisqu’il apparaît devant la caméra depuis les années 90, tant au cinéma qu’à la télévision, avec même quelques titres intéressants à son actif (U-571, Young Guns II). Et il faut avouer qu’il n’est pas mauvais du tout ici, remplaçant assez efficacement James Wood dans le rôle du chasseur de monstres. Un personnage radicalement différent du Jack Crow brutal et vulgaire de l’original, plus discret, moins fun et peut-être même un rien déprimé, se décrivant lui-même comme étant “a dumb son of a bitch who’d rather be surfing”.
Et de surf il en est question ici puisque le bonhomme se balade durant toute l’aventure avec une planche à l’arrière de sa jeep, ce qui semble totalement incongru puisque l’intrigue se déroule loin de toutes plages en plein Mexique. Le fait est que notre gaillard, Derek Bliss, opère en solo et un peu comme un tueur à gage. Au lieu d’être mandaté par le Vatican, il travail pour une organisation nommée The Van Helsing Group avec qui il communique uniquement par ordinateur, recevant des offres de mission de leur part et devant soumettre des preuves que le boulot ait bien été fait pour être payé. A la manière du Mariachi de Robert Rodriguez qui cache son armement dans un étuit à guitare trafiqué, l’objet n’est qu’une sorte de grande malette contenant tout son arsenal. Une réserve qu’il n’utilise malheureusement qu’une fois, lorsqu’il doit nettoyer un petit nid de suceurs de sang, le personnage débarquant directement armes en mains dans les autres scènes. Alors c’est vrai qu’il n’y a aucune raison de le montrer fouiller dedans à chaque fois, mais quand même.
Desperado mettait plusieurs fois l’étuit en scène malgré son inimportance vis-à-vis de la grande histoire, et il y aurait sans doute eu matière à créer quelques passages amusants de la même façon ici. Pourquoi ne pas utiliser la planche elle-même pour repousser quelques vampires dans un moment de précipitation, par exemple ? Mais tant pis, la chose n’est finalement qu’un détail dans le film, même s’il faut avouer que l’idée est plutôt cool… dans un sens “ado” typique de la fin des années 90 / débuts 2000, ce qui commence d’ailleurs à avoir son petit charme nostalgique. Il faut quand même voir l’équipement que Bliss trimballe: une dague, un pistolet 9mm (Star Model BM me disent les experts) avec balles et chargeurs, un gros marteau et de larges pieux joliment sculptés, une lance en bois démontable qui a belle allure et même un véritable katana inspiré par celui de Blade ! L’arme de prédilection du chasseur reste cependant ce pistolet à pointes en bois fonctionnant aux capsules de gaz. Pas aussi iconique que l’arbalète de Crow, mais bon point quand même pour l’originalité.
Si le scénario ne trouve aucune autre utilisation pour la planche de surf une fois que son secret nous est révélé, on continuera malgré tout à la voir tout au long du film puisqu’elle se retrouve accrochée sur le côté d’un véhicule blindé ressemblant un peu au Battle Van du Punisher. Un bel engin spécialement construit par le Père Adam Guiteau du premier opus, et lui aussi rempli ras la gueule de matos anti-vampires, et lui aussi à peine exploité par le scénario. Non, décidement on ne peut vraiment pas dire que Vampires II nous aura laissé un souvenir impérissable, et c’est quand même un peu sa faute !
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