Lost (and found) in the 5th Dimension
Épisode 34
Pin-Up
KARA WADE
Jessica Biel – Stealth (2005)
Pas grand monde ne doit se souvenir de Furtif, film d’avions de chasse sorti au milieu des années 2000 et que l’on doit à Rob Cohen, réalisteur peu subtile de Fast & Furious et de xXx qui essayait de marcher dans les traces de Michael Bay. Le résultat est d’ailleurs plus proche de l’horrible Ace Combat: Assault Horizon que de Ace Combat 2, et peu se seront déplacé en salle pour aller le voir à l’époque. Hormis la séquence de l’anneau de feu et du piratage de musiques par l’IA volante servant de menace (Quelles musiques ? Toutes les musiques, ce qui doit donc inclure du Henry Dès et le MMMBop des frères Hanson), le cinéaste n’a absolument rien à nous proposer et la bande-annonce peinait beaucoup à trouver quelque chose à montrer pour attirer le public. Sa seule option fut d’inclure un bref plan de Jessica Biel en bikini forcément racoleur. Pas con puisqu’il s’agit d’une des rares choses qui restent en tête après la vision de cet ennuyeux actioner militariste, et ce grâce à l’actrice qui n’hésite pas à tendre les majeurs devant la caméra.
Son personnage est le Lieutenant Kara Wade, alias Talon 2, pilote de l’US Navy faisant partie du programme F/A-37 Talon, une force de frappe anti-terroriste bénéficiant des technologies les plus avancées afin d’opérer partout dans le monde. Seule femme du groupe, et devant composer avec un Jamie Foxx insupportable et un Josh Lucas se prenant pour Tom Cruise dans Top Gun, elle représente évidemment le cœur de l’escouade et la traditionnelle love interest pour le héros, quand bien même ce n’est pas franchement professionnel de leurs parts. Mais sa sensibilité et ses talents de pilote ne l’empêchent pas d’être également très féminine, le cinéaste jouant de ses charmes à l’occasion afin de retenir l’attention du spectateur endormi, et rien n’en est plus évident que durant que la séquence où nos soldats se rendent en Thailande. Une véritable pause en plein milieu de l’intrigue qui arrive sans raison et intervient pile lorsque le drone high tech servant d’antagoniste vient d’être frappé par la foudre, devenant fou.
Furtif freine alors des quatre fers, sans doute par peur de se perdre dans de longues scènes d’expositions qui ont bien lieu quelques minutes plus tard, allez comprendre. Quoiqu’il en soit c’est là que notre demoiselle enfile le maillot de bain, partant pique-niquer avec son collègue / futur petit copain près d’une magnifique cascade dans un instant romantique. Elle s’y présente dans un joli deux pièces le temps de se faire prendre en photo par son partenaire, et Jessica Biel nous rappelle alors pourquoi elle avait le vent en poupe en ces temps là. Sans doute parce que Kara n’est pas censée être très glamour, et peut-être parce qu’elle est un rien gênée du regard de son partenaire, elle lui fera des doigts d’honneur au lieu de prendre la pose, brisant de ce fait pratiquement le quatrième mur comme pour s’adresser directement à ceux qui baverait sur elle. Amusant, et belle façon de dégommer son image de jeune fille toute sage qu’elle s’était construite en début de carrière avec la série chrétienne ultra morale 7 à la Maison.
Le passage est court et ne débouche sur rien, ni chaste baiser ni torride scène de sexe, mais cela reste néanmoins agréable à regarder. L’actrice révèle même son petit tatouage sur le bas-ventre, ce qui ne gâte rien, et il faut reconnaître que ses biceps sont sacrément impressionnants même s’ils ne sont hélas pas aussi bien employés ici que dans Blade: Trinity. Au total tout ceci dure à peine une minute, et cela en dit long sur le film, son absence totale d’éléments divertissants et le désespoir du monteur de la bande-annonce. La scène suivante, Kara se promène avec ses amis dans une autre tenue sexy, à peine couverte par son paréo et un petit cache-coeur, mais tout cela reste loin dans l’arrière-plan car le réalisateur doit faire semblant de s’intéresser à ses protagonistes et développer leurs relations, donnant artificiellement un peu d’importance à Jamie Foxx en vu de ce qui lui arrive plus tard en se confrontant au cyber-avion. Dommage, mais ce n’est pas comme s’il n’y avait pas de fan service distillé tout au long de l’aventure.
Outre des plans moyennement discrets sur le fessier de la jeune femme, y compris durant des moments inopportuns comme lors de sa traque par des soldats Coréens dans la dernière partie (où elle retire également sa veste de pilote, révélant un T-shirt moulant et un bout de ventre), il y a tout particulièrement ce passage où elle utilise une boule de gym en guise de chaise, remuant du cul de façon très suggestive tandis que sa lingerie sèche sur un fil juste au-dessus de sa tête. Pas de doute, Rob Cohen savait très bien ce qu’il faisait, et c’est d’autant plus embarassant pour lui d’avoir accouché d’un blockbuster si creux et fade malgré le potentiel des combats aériens CGIsés et du sex appeal de son actrice. Même les fans de Jessica Biel auront mieux à se mettre sous la dent pour admirer sa plastique, avec notamment Hot Summer et le remake de Massacre à la Tronçonneuse sortis précédemment. Mais bon, s’il vous fallait une excuse toute faite pour redonner sa chance à Furtif, la voilà. Soyez juste prévenu que le film n’y gagne pas grand chose.
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