LE CORPS ET LE FOUET
La Frusta e il Corpo
(Italie, 1963)
Réalisation: John M. Old (Mario Bava)
Scénario: Ernesto Gastaldi, Ugo Guerra, Luciano Martino
Musique: Carlo Rustichelli
Avec: Daliah Lavi, Christopher Lee, Tony Kendall (Luciano Stella), Allan Collins (Luciano Pigozzi)
Kurt Menliff est de retour sur ses terres après un long exil. Les habitants des lieux, dont sa famille, se montrent hostile envers lui, et pour cause: Kurt est responsable de la mort d’une jeune fille. La nuit venue, il est mystérieusement assassiné. Mais une femme semble être encore hantée par le défunt. Personne ne veut la croire, mais il semblerait que le spectre de Kurt Menliff rôde sur son domaine…
Le film aborde un thème dérangeant pour son époque: le sado-masochisme. Mario Bava a eu quelques problèmes avec la censure et le film a été coupé dans de nombreux pays. Le thème, le personnage de Kurt Menliff et les rapports entre les deux personnages principaux font penser aux œuvres du Marquis de Sade, mais le film est en fait une adaptation très libre de Le Puit et le Pendule, de Edgar Allan Poe.
L’image, éclairée de couleurs qui donnent un ton gothique à l’ensemble, est très élégante. Les décors, le château et la crypte, rappellent les classiques de la Hammer et la présence de Christopher Lee ne fait que renforcer cette impression. Ce dernier est toujours parfait (certains y voient là l’un de ses meilleurs rôles) et la belle Daliah Lavi est excellente. Elle remplace Barbara Steele qui n’a pas acceptée le rôle (on le sait, l’actrice n’a de toute façon jamais aimée le genre dans lequel elle est pourtant devenue une “reine”), ce qui n’est pas un mal car le talent de la comédienne est à son plus haut niveau, et elle se révèle surprenante lorsqu’il s’agit de simuler la jouissance par flagellation.
Esthétique, parfois excitant et possédant de grands acteurs, Le Corps et le Fouet est un film culte de Mario Bava, et un film culte du Fantastique. Finissons en notant que, pour une meilleure exploitation, les producteurs décidèrent d’américaniser les noms au générique malgré le fait qu’à l’époque Bava était déjà l’un des plus grand du genre, ce qui explique le nombre impressionnant de pseudonymes qui défilent à l’écran.
LA SCÈNE: Si les scènes de flagellations sont très envoûtantes grâce à l’actrice principale, c’est la révélation finale qui surprend, déstabilisant le spectateur car prenant à contrepied les suppositions sur l’affaire établies pendant le film.
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