Kickboxer (1989)

Kickboxer (1)

 

Kickboxer

(1989)

 

Kickboxer (5)

 

Un an après Bloodsport, Jean-Claude Van Damme cimente sa carrière avec Kickboxer, un autre film de tatanes fonctionnant sur le même principe mais qui s’affranchit de tout bobard à la Frank Dux. C’est le producteur, néophyte, qui développe l’intrigue avec le karatéka belge, co-réalisant aussi avec un David Worth déjà rôdé à l’exercice et qui, soyons honnête, a sans doute dû se taper tout le boulot. Ça tombe bien puisqu’il fut directeur de la photographie sur Bloodsport, et il peut retrouver cette ambiance un rien mystique des arts martiaux asiatiques et des tournois ancestraux. L’histoire s’intéresse au champion du monde de kickboxing Eric “The Eliminator” Sloane, qui après avoir vaincu tout le monde sur le circuit officiel se rend à Bangkok pour se mesurer au muy thai. Arrogant, il n’écoute pas son jeune frère Kurt qui le met en garde contre la brutalité de son adversaire, “Tiger” Tong Po, et se retrouve avec la colonne vertébrale brisée. Eric étant paralysé à vie, son frangin va vouloir le venger et affronter le responsable malgré son total manque d’expérience sur le ring.

 

Kickboxer (4)

 

Heureusement il rencontre Xian, un grand maitre vivant en ermite dans la campagne qui accepte de l’entrainer, et il se découvre un talent inné pour le combat. Mais alors que Kurt commence à faire ses preuves, Eric le supplie d’en rester là et ne pas faire la même erreur que lui… Quelques similarités avec Bloodsport dans la narration et la structure, avec cette grande partie dédiée à l’entrainement que doit endurer le héros. De la torture presque, car sous ses apparences de vieillard blagueur se cache un redoutable instructeur qui fait souffrir son poulain: morceau de viande attaché à la jambe pour un footing avec chien affamé, noix de coco balancée depuis le sommet d’un arbre, katas excutés au fond d’un puit… Le fameux grand écart de JCVD est développé par écartèlement et la puissance de ses coups de pied par un exercice consistant à frapper un arbre jusqu’à s’en faire saigner les jambes. Il faut au moins ça pour terrasser Tong Po, qui utilise des colonnes de béton en guise de punching bags et préfère se battre à l’ancienne, les poings couverts de bris de verre.

 

Kickboxer (7)

 

Un ultime combat qui n’intervient que dans le dernier quart d’heure, avec peu d’action à se mettre sous la dent avant cela, mais cela ne fait que souligner la vraie force du film: la performance physique de Van Damme, qui porte beaucoup sur ses épaules. Sa transformation est convaincante grâce à sa belle gueule et sa naïveté qui lui donnent l’air innocent dans tous les sens du terme, le jeune homme enchainant ensuite les round kicks avec une aisance déconcertante. Il faut le voir faire lever la jambe totalement à la verticale ou faire un grand écart sauté pour frapper deux types en pleine poire en même temps. Pas surprenant que le producteur l’ai crédité en chorégraphe et réalisateur des scènes de combats, même si cela n’est peut-être pas complètement vrai. Il n’est pas la seule attraction du film cependant puisque son partenaire, Mohammed “Michel” Qissi (le type qui se faisait casser la jambe par Bolo Yeung dans Bloodsport) est inoubliable dans le rôle du Tigre thailandais, malgré un personnage qui ne fait que grogner comme une bête.

 

Kickboxer (2)

 

Ami de longue date du belge dans la vraie vie, il est méconnaissable derrière un épais maquillage camouflant ses origines marocaines et n’apparait pas au générique, qui prétend que Tong Po est réel et joua son propre rôle. Sadique et terrifiant, il demeure à ce jour l’un des meilleurs adversaires de JCVD et du film de kickboxing en général. Reste cette scène de viol un peu inutile où il s’en prend à l’héroïne, qui sort de nulle part en plus de ne rien montrer, mais elle permet plus tard une amusante provocation alors qu’il domine un Kurt ensanglanté sur le ring (“You bleed like Mylee. Mylee good fuck”. Quel poète ce Tong Po). Toute aussi gratuite est la célèbre scène de danse où le belge complètement ivre se met à remuer du cul sur le dancefloor. L’acteur s’y donne à fond et le résultat est toujours aussi hilarant des décénies plus tard. Il aurait été préférable de développer un peu plus Stone City à la place, cette ancienne citadelle avec laquelle Kurt établit une connexion spirituelle et aperçoit quelques fantômes, mais comme la caverne remplie de trésors prévue dans le script a été modifiée en quelques ruines faute de budget, il n’y avait sans doute plus grand chose à en faire.

 

Kickboxer (6)

 

Reste ce vétéran de la guerre du Vietnam ayant décidé de ne jamais rentré au pays et la présence du vrai champion du monde de kickboxing Dennis Alexio dans le rôle d’Eric, qui même en fauteuil roulant se montre insolent et colle une main aux fesses d’une infirmière. Une légende tenace veut que Jim Cummings, la voix de Winnie l’Ourson chez Disney, double l’un des personnages principaux, mais rien n’a été prouvé et l’IMDb désigne d’ailleurs quelqu’un d’autre. La Cannon s’occupa quant à elle de la distribution en salle.

 

Kickboxer (3)

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