Insomnies (Chasing Sleep, 2000)

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INSOMNIES

Chasing Sleep

(France / USA / Canada, 2000)

 

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Réalisation: Michael Walker
Scénario: Michael Walker
Musique:     /
Avec: Jeff Daniels, Emily Bergl, Gil Bellows, Zach Grenier

 

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Ed Saxon se réveille: sa femme n’est pas là. Inquiet, il fini par appeler la police et on soupçonne bien vite l’amant de la disparue. Pendant ce temps, Ed est victime d’insomnies et de visions. Mais s’agit-il vraiment d’hallucinations ?

 

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Un huis-clos très sérieux. Le film se passe uniquement dans la maison du personnage principal, et les autres protagonistes n’ont que des apparitions très limitées, arrivant chez Ed pour repartir aussitôt ou intervenant par téléphone. Le réalisateur adapte en fait un mélange de fiction et de vécu personnel, ce qui confère une atmosphère étrange à l’œuvre, entre illusion et réalisme (renforcé par l’absence de toute musique). Ed est-il toujours éveillé ou rêve t-il ? Sans parler des faits plus qu’étranges se déroulant chez lui… Surnaturel ou hallucinations ? Le spectateur perd rapidement ses repères, au même titre que le héros. On commence à douter de tout, à devenir presque paranoïaque. Comment ne pas avoir des soupçons sur les personnes gravitant autour de Ed ? Et même sur Ed lui-même ?
Le film hésite entre Thriller et Fantastique, notamment lors des visions de celui-ci, qui surgissent souvent à des moments inattendus comme ce doigt rampant hors de la cuvette des toilettes… Ed perd progressivement les pédales et sa folie se reflète dans sa maison. Elle devient sale, les murs s’effritent pour laisser place aux canalisations, des bruits inquiétants surviennent… La maison serait-elle hantée ? Toujours avec ce rapport à la folie, on constate que la demeure, lieu de déroulement du film, diminue de plus en plus. Si toute la bâtisse est totalement dévoilée au début, seules quelques pièces resteront présentes à la fin (la cave, les toilettes).
Ces zones qui disparaissent progressivement sont le témoignage de la folie sans cesse grandissante de Ed. C’est une descente aux enfers qui est orchestrés ici et le final n’apporte aucun soulagement, bien au contraire. A ce titre on peut d’ailleurs féliciter le réalisateur de s’être fait produire par un français, afin d’éviter toutes pressions avec des américains qui auraient sûrement souhaités qu’une explication concrète soit donnée au film. Michael Walker se débrouille pour que chaque spectateur puisse apporter sa propre version de l’histoire. Un film intéressant servi par de bons acteurs. Si le métrage n’est pas sans défauts (manque de crédibilité sur la totalité de l’histoire, baisse de rythme et de tension malgré l’ambiance inquiétante…), il s’agit cependant d’une réussite pour ce qui est le premier film du metteur en scène. D’ailleurs, il a reçu le Prix du Jury lors de son passage au Festival Fantastic’Arts de Gerardmer 2001.

 

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LA SCÈNE: L’apparition cauchemardesque du bébé géant dans la baignoire de Ed, après que ce dernier ait appris que sa femme était enceinte…

 

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