I Still Believe in Tim Cappello !

 

Tim Cappello (autrefois Timmy Cappello, mais il a changé son nom suite à une crise existentielle lors d’un voyage au Népal) est un personnage passionnant. Fondamentalement il est un simple musicien, particulièrement connu pour son talent au saxophone. Il a travaillé avec de grands noms comme Peter Gabriel, Ringo Starr, et bien sûr Tina Turner avec qui il a collaboré pendant de nombreuses années, se retrouvant même impliqué sur les chansons We Don’t Need Another Hero et One of the Living pour Mad Max 3. Il fut également le partenaire de scène de Bob Dylan sur Hearts of Fire et s’associa avec Billy Crystal pour quelques spectacles.
Mais s’il retient l’attention, c’est moins par son travail que par son physique. Car après une longue addiction à l’héroïne, il décide de se sevrer brutalement et se met au bodybuilding pour contrer les effets de manque. Il se sculpte un corps impressionnant, bien aidé par sa grande taille naturelle, et entretien un look plutôt flashy avec ses longs cheveux qu’il attache en queue de cheval – imaginez Fabio, exactement comme sur ses photos de modélisme, sur une scène de concert !

 

 

Mais Cappello va plus loin. Du bodybuilding, il en garde l’exhibitionnisme et se produit le torse nu, épilé et huilé. Une mode masculine très en vogue dans les années 80/90 et popularisée par des grandes figures comme Arnold Schwarzenegger et autres “gros bras”. Seulement il ne s’arrête pas là et aborde un caractère ouvertement sexuel dans ses tenues et sa gestuelle: jean ultra serré, pantalon de cuir moulant ou short court, collier de chien, chaines et accessoires cloutés. Lorsqu’il fait un solo, ce n’est pas avec la classe du vieux jazziste des années 30 mais en effectuant des déhanchés endiablés, comme si son entrejambe avec une vie propre ! Et parfois, il apparait sur l’estrade avec un simple string…
Pourquoi, comment ? La réponse semble tenir dans sa participation à un groupe obscur nommé The Ken Dolls, dont le style de musique a été défini comme étant… du porn pop. Non sérieusement. L’existence du groupe semble difficile à prouver tant il n’existe virtuellement rien à son sujet, mais Cappello a parlé à plusieurs reprises de son implication avec la troupe, et l’idée est tellement merveilleuse que je veux y croire. I Still Believe.

 

 

Et cela nous amène (très artificiellement, je l’admet) à Génération Perdue. Car en 1987, Joel Schumacher l’intègre dans son film de vampires où il joue son propre rôle dans une courte apparition. La scène, un concert de nuit sur une plage, sert la narration, faisant se croiser les différents personnages principaux et présentant le style de vie très festif des buveurs de sang. Mais vraiment, le spectateur n’aura d’yeux que pour ce saxophoniste fou en pleine reprise du tube I Still Believe de The Call, alors tout récent. Une version très dynamique, très rock et, osons le dire, supérieure à l’originale, où le colosse peut rouler des hanches et dévoiler son corps d’Apollon qui semble luire dans le noir tant il est couvert de lotion !
Il s’agit, à mon humble avis, du passage le plus mémorable du film, suffisamment marquant pour que l’on se souvienne de Tim Cappello au moins autant que Kiefer Sutherland ou des deux Corey (mais si vous étiez trop occupé à reluquer Jami Gertz, je comprendrais). Et je ne suis pas le seul à le penser car, quand The Lost Boys a été ressuscité en 2016 chez Vertigo pour un comic-book, le scénariste l’a carrément fait revenir dans un rôle important !

 

 

Son récit, fortement inspiré par le projet de suite The Lost Girls, qui fut assez vite abandonné, montre le musicien prêter main forte aux héros dans leur guerre contre les vampires. Il y apparait comme un loup solitaire utilisant la force brute pour terrasser les monstres, se combattant torse nue puisque son huile de massage est bénie et donc dangereuse ! Son nom: The Believer. Je vous jure que c’est vrai, et c’est même la raison qui m’a poussé à lire la série jusqu’au bout, tant Lost Boys: Reign of Frogs (chez Wildstorm en 2008) et les deux séquelles DTV m’avaient déçu.
Et bien il est grand temps pour une nouvelle résurrection, puisque Tim Cappello lui-même redonne signe de vie en présentant son premier – oui, premier ! – album solo de sa carrière: Blood on the Reed. En français: Du Sang sur le Tuyau. Un projet personnel qu’il a prit son temps pour réaliser, et produit indépendamment. Il n’y a qu’à voir la couverture de l’album, complètement folle, complètement 80s, complètement naze mais pourtant parfaite, pour se faire une idée du truc !

 

 

L’objet ressemble à une blague avec ces photos du musicien dans une tenue trop ringarde pour l’époque et son âge, et le concept même (une compilation de reprises) donne l’impression d’avoir trouvé une bizarrerie au rayon CD bradé du supermarché du coin. Cet aspect est bien sûr volontaire, afin de jouer sur la nostalgie et le style exagéré de l’artiste, qui ressemble ici à un sosie indie de Kane. Quant à la musique, elle est présentée comme du bon vieux rock avec une légère touche de funk, pour de donner un peu d’originalité aux chansons qui sont des grands classiques déjà maintes fois revisitées. Citons Only You (le fan de Serial Lover en moi approuve énormément), Tequila et bien sûr une toute nouvelle version de I Still Believe que l’on nous assure être très cool.
Blood on the Reed est disponible sur le site de Tim Cappello, disponible au format MP3 ou en véritable CD à l’ancienne qui sera dédicacé et personnalisé pour chaque acheteur. Et si je doute que quiconque ira se procurer la chose, je ne peux qu’espérer vous avoir donné envie de revoir The Lost Boys pour cette géniale scène de concert, et avoir attiré votre attention sur une personnalité hors-norme malheureusement totalement ignorée alors qu’elle est plus intéressante que tout ce qui passe à la radio ou à la télé en ce moment.

 

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