Hannibal
Ep. 1.06
Entrée
Un gros air de déjà vu avec cet épisode 6 puisqu’il revisite à sa manière la trame principale du Silence des Agneaux ! Une manière d’introduire l’asile du Dr. Chilton au cas où Hannibal se verrait continuer sur le long terme. Le récit reprend presque à l’identique ces visites entre les Autorités et le psychopathe malin qui possède la clé d’une énigme, et s’amuse même à créer un alter-ego de Clarice Starling, l’héroïne du Silence des Agneaux, le temps de nous surprendre. Que l’on se rassure, il ne s’agit pas d’un substitue puisque ce nouveau protagoniste disparaît bien vite. Son utilité est tout autre et apporte une révélation pas nécessairement surprenante, mais en tout cas très plaisante: son sort met fin à toute ambigüité concernant les agissements d’Hannibal Lecter, et celui-ci ne semble guère intéressé par une romance avec une jeune recrue du FBI !
L’enquête de la semaine tourne autour du Chesapeake Ripper, déjà évoqué auparavant dans la série. Un assassin qui ne se contente pas d’éventrer ses victimes, puisqu’il les maintiens en vie pour leur perforer le corps à l’aide de nombreux outils: pinces, pieux, scie à métaux, etc. Autrefois sur ses traces, Jack Crawford n’est jamais parvenu à le coincer et celui-ci semble s’être volatilisé depuis plusieurs années, mais le Dr. Chilton affirme qu’un de ses patients serait bien l’Éventreur. Pour preuve: il vient de massacrer une infirmière selon la même méthode. Avec l’aide de Will, Crawford se rend sur place pour étudier la scène et le suspect. Est-il un copycat ou le véritable Éventreur ? Un mystère que Crawford compte bien résoudre puisqu’il porte la mort d’une jeune recrue sur la conscience, dernière victime de l’Éventreur avant que celui-ci ne disparaisse de la circulation…
Comme chaque histoire, cette enquête criminelle n’est finalement qu’une toile de fond servant à dépeindre l’univers d’Hannibal Lecter. On retrouve bien entendu le fameux asile pour criminels dans lequel il échouera, ainsi que les confrontations entre le patient enfermé mais sournois et les enquêteurs désespérés. Mais si l’Éventreur symbolise le cannibale, l’épisode ne se contente pas de rejouer la même situation pour autant. Il préfère plutôt s’attarder sur tout ce qui se déroule autour, avec notamment la culpabilité ressentie par Crawford pour la perte de Miriam Lass, recrue qu’il a envoyé sur la piste du tueur et dont il n’a finalement jamais retrouvé le corps. Entrée martyrise le chef d’équipe encore plus qu’auparavant, lui laissant entrevoir une possibilité d’espoir (et si Miriam était toujours vivante après toutes ces années ?) probablement fausse mais ayant un effet dévastateur sur ses prises de décisions. Pour ne rien arranger les choses, quelqu’un le harcèle en lui envoyant par téléphone le dernier appel de la jeune femme avant sa disparition… Incapable de gérer la situation, Crawford se perd de plus en plus et s’en remettra, une fois encore, au Dr. Lecter…
De la même manière, Will se retrouve contraint de faire équipe avec Freddie Lounds pour parler au patient du Dr. Chilton et obtenir de précieux indices. La journaliste s’associe avec ses ennemis pour gagner quelques privilèges et cette alliance ne risque pas de déboucher sur un bilan positif. Car outre les rivalités de chacun, une scène vient nous rappeler que parmi les professions autour desquelles gravitent les psychopathes, on retrouve… le journalisme et les forces de l’Ordre ! Le fait que Lounds s’amuse à décrire l’équipe comme “une bande de psychopathes qui s’entraident” n’a probablement rien d’innocent. Enfin une nouvelle scène de repas chez Hannibal Lecter vient souligner l’opposition déontologique entre le Dr. Bloom et le Dr. Chilton, ce dont le cannibale semble se délecter. Bref, cet épisode 6 met volontairement de côté son affaire criminel et nous offre une nouvelle exploration des psychés fragiles et/ou malades des personnages d’Hannibal, nous récompensant enfin dans notre attente en mettant clairement Lecter au centre de tout ça. Car c’est bien lui qui capture Miriam Lass, et si l’identité du Chesapeake Ripper n’est pas très claire (s’agit-il de Lecter ou de l’un de ses patients ?) nous savons désormais avec quelle froideur le psychiatre est capable de se débarrasser d’un obstacle. Et tant pis si la série “tue” Clarice Starling de cette manière, au moins elle affiche clairement son personnage principal comme un véritable prédateur !
Nous sommes également gâté par la prestation de Raúl Esparza dans le rôle du Dr. Chilton, dont le charme vénéneux correspond très bien à la nouvelle monture du personnage, et l’épisode cède au fanservice avec une nouvelle tenue affriolante pour Freddie Lounds et ce plan où le Dr. Bloom passe devant les cellules de l’asile, reprit à l’identique sur celui du Silence des Agneaux…
Que de bonnes choses.
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