Flagellation Mentale, Chapitre 3

FLAGELLATION MENTALE

 

Une fois sorti, je sais pas quoi faire. Je retourne m’asseoir sur ce qui me sert de matelas. Je repense un peu à avant. Lorsque la douche était un moment de détente et qu’il y avait quelqu’un pour vous prendre dans ses bras. Avant, après, voir pendant.

Je sais que ça te manque.

Je repense à lui. A nous. Ensemble.

Avoue que t’aimerai bien remettre ça !

Je repense à notre vie, à notre amour.

Que t’es en manque !

Les images tourbillonnent et me donnent le vertige. Et je me sens bizarre. Une envie de quelque chose… J’essaie de ne pas y penser mais…

Depuis combien de temps tu l’a pas fait ? Depuis combien de temps t’as pas baisée, hein salope ?

Les souvenirs se focalisent sans que je ne puisse y faire quoique ce soit. Sur cette envie, sur ces moments particuliers. Si intimes… C’était naturelle mais là je ne peux plus supporter ça.

La salope est en manque‑euh ! Elle est en manque‑euh !

Je prends ma tête dans mes mains et appuie très fort jusqu’à ce que ça s’arrête. Je ne veux plus me rappeler. Ça me fait mal. C’est malsain.

Mais tu es malsaine, peine‑à‑jouir !

Je me lève et part. Je ne peux pas rester là. Peu importe où je vais, je décampe.

La vérité c’est que t’as pas baisée depuis une éternité et que t’oses même pas sous des prétextes stupides !

Ce genre de pensées, c’est indigne de sa mémoire. J’ai connu ça, je devrais déjà m’en estimer heureuse. Et c’était juste de l’amour que je voulais, pas autre chose…

Y a plus d’amour. Et le corps demande autre chose.

Je sors et marche, passant dans des centaines d’endroits différents…

ARRÊTE DE M’IGNORER !!!

Quelque chose semble hurler dans ma tête… C’est comme avec le pistolet. Comme dans la salle de bain. Ça me pousse à devenir violente. Ça me fait peur… Il faut que je me défoule, que je fasse autre chose.

C’est ça, défoules-toi, ça me fera du bien.

Je tombe sur une Ombre que je connais depuis quelques temps déjà. Rock’n Roll Heaven. Il n’y a pas de concert encore, et je prends une guitare et commence à improviser un concert. La musique me défoule.

 

(…)
Get up, come on get down with the sickness
Open up your hate, and let it flow into me
(…)

 

Je hurle des paroles torturées au son d’une musique violente. Ça devient de plus en plus agressif tandis que je crache des paroles de plus en plus vulgaires…

 

« (…)
You fucker get up
Come on get down with the sickness
Madness is the gift, that has been given to me
(…)« 

 

… Et que je me donne à fond. Mes vêtements doivent me faire ressembler à une pute au look gothique. J’aime ça. Je regarde le public entre deux paroles. Ils sont surexcités. Je suis la Reine du show, je domine tout. Cette puissance, dans la maîtrise du moment, dans la brutalité des paroles et dans la violence du son. Je danse entre deux refrains. Je n’existe plus. Je suis la musique. La violence de la musique. La force du son. Je me bats d’une certaine manière, avec moi‑même, pour ne pas penser à des choses futiles et stupides. Je ne pleurniche plus. Je suis forte. Le concert voit des dizaines de participants se succéder. Et moi je continue, inhumainement. Ma rage ressort dans cet esprit créatif. Mais je me fous de cette création, puisque seul m’intéresse de sortir cette colère. Et finalement, au bout d’un moment, ça s’épuise…

 

(…)
Don’t do it ! You’re hurting me !
Why did you have to be such a bitch ?
Why don’t you,
Why don’t you fuck off and die ?!
Why can’t you just fuck off and die ?!!
Why can’t you just leave here and die ?!!!
Never stick your hand in my face again bitch !
FUCK YOU !!!
I don’t need this shit,
You stupid sadistic abusive fucking whore !!!
Would you like to see how it feels mommy ?
Here it comes, get ready to die!
(…)

 

… et j’arrête de chanter. On m’acclame. Je leur souri timidement. Je sais que je joue assez bien mais… En tout cas je suis épuisée. J’aurai donnée toutes mes tripes dans ce concert. Je me serai donnée à fond au point de ne plus exister en tant que personne. Comme au théâtre. Je me demande qui prends le relais dans ce cas là. Mais ça a l’air de leur plaire. Ils aiment la musique, et j’étais capable de le faire alors…

On s’en fout de ça.

Tout est fini et je pars , marchant un peu pour me reposer.

Pas assez défoulée…

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