Doctor Who
Ep.7.11
The Name of the Doctor
Ça y est, voilà le season finale de Doctor Who saison 7 et commençons par remercier ceux qui ont eu la chance de voir l’épisode en avance pour ne pas avoir ruiné la conclusion à travers la Toile. Car même en faisant attention on a vite fait d’être les victimes d’horribles spoilers, et River Song n’approuverait pas ! Avec juste 45 minutes pour répondre à un grand nombre de questions, dont l’une très importante qui donne son titre à l’aventure, il y avait quand même de fortes craintes à avoir en ce qui concerne le scénario, qui pourrait paraître trop précipité. Après tout entre le Nom du Docteur, le mystère de Clara, le retour de la Grande Intelligence et la présence de Madame Vastra, Jenny et Strax, il y avait beaucoup trop d’éléments pour que tout puisse couler de source. Et malheureusement ces inquiétudes sont fondées puisque The Name of the Doctor apparaît, encore une fois, comme un épisode en demi-teinte: une histoire intéressante et bourrées d’idées mais allant beaucoup trop vite et pas assez développée. Le bilan est comparable aux dernières diffusions de la série et on est en droit d’être un peu déçu.
Mais cela ne veut pas dire que l’épisode est un gâchis, bien au contraire. Le récit nous emporte du début jusqu’à la fin et nous met dans le bain en montrant rien de moins que le célèbre vol du TARDIS par le Docteur à Gallifrey ! Plusieurs autres incarnations du Docteur apparaissent ensuite, chacune croisant brièvement le chemin de Clara. Celle-ci est incrustée à l’ancienne, comme pour mieux se confondre avec les effets vidéos datés, et tente quelques interactions. Nous apprenons que le Docteur, tous les Docteurs, sont en danger et que Clara, toutes les Clara, sont nées pour le sauver. Ainsi s’amorce l’épisode anniversaire qui fêtera les 50 ans du show. Un véritable retour aux sources, comme on pouvait s’y attendre de la part de Moffat, et qui n’est pas là juste pour faire jolie puisqu’il s’agit du cœur même de l’intrigue. Les multiples vies du Docteur sont au centre de toute l’affaire et du coup il ne faut plus s’étonner de l’utilisation répétées de la réécriture du Temps et de l’Univers, ou de l’utilisation du voyage dans le Temps pour explorer des timelines privées (Amy et Clara). Cette thématique arrive à sa conclusion et se rapporte maintenant au Docteur, sur qui on apprend quelques belles surprises.
Le point de départ est le suivant: le Docteur possède un grand secret qu’il emportera avec lui dans la tombe. Une rumeur prétend qu’on la découvert. Madame Vastra enquête, impliquant Clara et River Song, mais le groupe est attaqué par d’étranges créatures en chapeau haut-de-forme: les Whisper Men, des sbires de la Grande Intelligence qui capturent Vastra, Jenny et Strax pour forcer le Docteur à se rendre sur Trenzalore. Seulement voilà, ce qui a été découvert n’est pas le secret du Docteur mais sa tombe. Trenzalore est le lieu de repos du Timelord et également le seul endroit de tout l’espace-temps où il n’est pas censé se trouver, sous peine de créer un important paradoxe. Pour sauver ses compagnons il n’hésite pas à instant, quitte à devoir lutter contre son propre TARDIS pour se rendre sur place. Là, ils sont attaqués par les Whisper Men mais Clara peut compter sur l’aide de River Song, qu’elle semble être la seule à voir et entendre. Mais que désire donc l’Intelligence pour que cela nécessite de confronter le Docteur à sa propre dépouille ? Et en quoi The Impossible Girl est associée à cela ? Et bien disons que ceci est une simple question de voyage dans le temps et que la vérité semble toute simple lorsqu’elle nous est enfin présentée. En revanche les fils rouges des saisons précédentes (les fissures dans le Temps et l’origine de l’explosion du TARDIS) ne sont pas évoqués et je vois encore assez mal en quoi ils sont vraiment liés à tout ça. A moins que, encore une fois, le showrunner ne nous réserve quelques surprise pour l’avenir.
En fait ce n’est pas la première fois que l’idée de placer le Docteur face à sa tombe est utilisée et déjà en 1985, dans Revelation of the Daleks, le 6ème Docteur rencontrait son monument funéraire lors d’un piège mis en place par Davros. Mais avec Moffat au commande on peut être sûr que l’idée prend des proportions incroyable, et cela au sens propre ! The Name of the Doctor regorge de trouvailles que l’on aimerait voir exploitées un peu plus, la première étant le tombeau du Docteur qui s’avère être son propre TARDIS. S’élevant parmi les innombrables sépultures de Trenzalore, une sorte de planète-cimetière, le célèbre vaisseau est également mort, se dégradant. Après la fuite temporelle de Journey to the Centre of the TARDIS, c’est maintenant une fuite de dimension qui est évoquée, entrainant un déplacement du bigger on the inside vers l’extérieur. Mille fois hélas, le voyage dans ces fantastiques catacombes s’avère aussi décevant que celui de l’épisode sus-cité et il est fort regrettable qu’un tel concept ne soit pas utilisé à sa juste valeur. Pensez à l’aventure que cela aurait pu faire, croisant Doctor Who avec Indiana Jones. On est en droit de trouver la chose un peu gratuite surtout qu’elle ne sert finalement qu’à poser un joli décor, un peu comme le parc d’attraction de la semaine dernière. De la même manière on retrouve beaucoup d’éléments Moffatiens qui sentent le recyclage: la “mort” de Jenny, les Whisper Men et le retour de River Song qui n’est finalement justifié que pour contourner la problématique que représentait le nom du Docteur…
En toute sincérité, c’était couru d’avance. Le nom ne nous est pas dévoilé et il ne le sera jamais. Le Docteur a toujours été Le Docteur et que nous apporterait donc de savoir son patronyme ? L’univers étendu nous a bien fait découvrir ceux du Maître et The Rani sans que cela ne change quoi que ce soit aux personnages, sans compter qu’il n’y avait aucun moyen que la révélation ne soit à la hauteur du hype. Du coup, qui de mieux que River Song pour outrepasser ce petit problème ? Après tout celle-ci est le seul personnage à le connaitre (ce fut adressé une saison plus tôt) et Moffat n’a plus qu’à jouer au prestidigitateur pour tromper son public. Car le Nom du Docteur n’est pas le secret. Il est la clé pour entrer dans sa tombe, but ultime de la Grande Intelligence. Et tandis que les deux ennemis assurent le spectacle, River n’a qu’à ouvrir la porte hors champ. Un simple jeu de mise en scène vraiment, et à ce niveau je serais presque tenté d’applaudir. Alors c’est sûr, dit comme ça on dirait presque une grosse arnaque et il faut avouer que c’est le genre de choses qui peut faire sortir de l’épisode, mais heureusement The Name of the Doctor sait emporter son spectateur. Lorsque le Docteur pleure à la mention de Trenzalore, lorsque la Grande Intelligence déchire son enveloppe humaine pour ne révéler que du vide et lorsque Clara se projette dans la timeline du Docteur, croisant un bref instant les silhouettes de ses diverses incarnations.
Mais surtout l’histoire garde un dernier atout dans sa manche pour finir en beauté, avec l’apparition d’un tout nouveau Docteur incarné par John Hurt ! Le 12ème Docteur ? Bien sûr que non, la BBC ne pouvant se permettre un acteur de sa trempe sur le long terme. Son identité est gardée secrète pour l’anniversaire mais soulève déjà pas mal de rumeur. J’aimerai croire qu’il s’agit là du Valeyard, qui est justement évoqué durant l’épisode et qui avait en quelque sorte été réintroduit précédemment avec le personnage du Dreamlord en saison 5. Mais peut-être s’agit-il de The Other, ce mystérieux Timelord de la série Classique. La théorie la plus prisée reste celle du Real 9th, le véritable 9ème Docteur qui ferait le pond entre Paul McGann et Christopher Eccleston. Il nous faudra attendre encore six mois pour en savoir plus, et en attendant je ne peux que vous conseiller de revoir The Name of the Doctor pour rester dans le bain et en apprécier les petits détails moins probants. Richard Grant dans le rôle de l’Intelligence, toujours parfait, le look des Whisper Men, cauchemardesque à souhait, et cette bonne idée de pouvoir voyager dans le temps à travers les rêves (qui semble confirmer que Vastra, Jenny et Strax auront leur propre spin-off un de ces jours). Mais je vais peut-être pinailler un peu, et si un TARDIS en fin de vie se met à grandir, n’était-ce pas une idée terriblement dangereuse que de choisir de le laisser mourir sur Terre, tel que le suggèrait le 9ème Docteur au season finale de l’année 2005 ?
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