Constantine
Ep.1.02
The Darkness Beneath
Nouvelle épisode qui remet un peu les pendules a l’heure en ce qui me concerne. J’étais précédemment assez enthousiaste, probablement parce que je trouvais ce pilote bien mieux fichu que Constantine, le film, mais ce second opus montre immédiatement les faiblesses qu’une telle série peut avoir. Et supposément sur le long terme. Pour ne pas aider, il s’agit ici d’une aventure banale servant surtout à présenter un personnage important. Une introduction par laquelle il faut repasser alors qu’on vient déjà de se l’enfiler la semaine dernière, donnant une impression de déjà vu (Constantine et sa partenaire se disputent, se protègent, se livrent quelques révélations sur leur passé) qui vient sérieusement alourdir le rythme.
Alors certes, c’est globalement acceptable puisque les scénaristes n’ont pas eu le choix et ont dû faire quelques modifications, étant donné que les producteurs se sont débarrassé de l’actrice Lucy Griffiths au dernier moment. Ce qui l’est moins c’est leur idée de ne pas faire de Constantine un show centré sur son héros, son histoire et sa façon de se confronter au surnaturel. A la place d’une adaptation de Hellblazer, la série opte pour un concept beaucoup plus simple, beaucoup moins risqué et très familier du grand public. A savoir: une simple copie de The X-Files !
J’ai entendu dire que ça se rapprochait aussi de Supernatural, mais n’ayant jamais vu celle-ci je ne peux rien confirmer. Toutefois les effets spéciaux, au style plutôt digital, sont assez semblables a première vue.
Le fil rouge de cette premier saison tourne autour de la montée en puissance des Forces obscures, signe évident que quelque chose de terrible se prépare. Quel que soit le responsable, son influence néfaste multiplie grandement les effets de la Magie et du Surnaturel sur Terre et la carte dressée par Liv Aberdine a la fin du pilote montre que le monde (en tout cas le territoire américain) est littéralement envahie de phénomènes paranormaux.
Outre la côté un peu facile que représente cette menace fantôme (un prétexte évident pour mettre en place tout un tas d’intrigue, ici par exemple l’antagoniste étant une Gypsy dont les pouvoirs vaguement connus dans sa jeunesse lui reviennent subitement), il est assez surprenant de voir le personnage de John Constantine s’impliquer corps et âme dans une quête dont il devrait, en toute logique, se moquer éperdument. Il n’était pourtant pas compliqué de tourner ça correctement, dans l’esprit du comic-book, en faisant en sorte que tout lui tombe sur le nez par hasard. En faire un John McClane du Fantastique, se retrouvant forcé de lutter contre des puissances qui le dépasse ne serait-ce que parce qu’elles lui pourrissent la vie au quotidien.
Mais non. A la place, le détective et son partenaire Chas se sont finalement établit sans explications dans la demeure Aberdine (supposons que Liv leur en a donner la permission lorsqu’elle a prit la peine de dresser la carte des phénomènes), et l’utilisent comme base d’opération pour enquêter. Un peu à la manière de la série Poltergeist: The Legacy, déjà fortement influencée par le succès des X-Files d’alors. Et s’il est difficile de comprendre l’implication de Constantine dans cette affaire, on peut encore une fois supposer qu’il agit afin de faire “le Bien” autour de lui afin de sauver son âme, comme cela était évoqué dans le pilote. Oui, ça fait beaucoup de suppositions et ça montre qu’il y a bien un problème d’écriture quelque part.
The Darkness Beneath prend place dans une petite ville minière en Pennsylvanie, un cadre sympa qui rappellera de bons souvenirs a ceux qui ont aimé My Bloody Valentine ou The Boogens, où des mineurs sont subitement tués par le feu alors qu’ils se trouvent à la surface. Combustions spontanées ? Pas vraiment, car le dernier cas en date a été incendié dans sa douche, les flammes se substituant soudainement à l’eau. Constantine enquête et apprend que les ouvriers, sous ordre de leur direction, ont creusés trop profond, pénétrant dans des zones interdites. Il est dit aussi qu’on peut entendre cogner, comme si quelqu’un frappait a une porte. Personne n’ose le dire mais il semblerait que les mineurs ont atteints les portes de l’Enfer, et que quelque chose a répondu…
En fait notre détective pense que les responsables sont des Coblynaus, des esprits gallois qui, en vrai, sont censés être des petits gnomes travaillant dans les mines. Ici en revanche le scénariste les assimiles a une autre créature folklorique du même groupe, le Bwca, aussi appelé “Knocker” (littéralement “celui qui frappe”, dans le sens cogner a la porte). Ces “Coblynaus” donc, sont les esprits de mineurs défunts, ayant autrefois péris dans la mine. Des fantômes protecteurs qui veillent normalement sur les vivants, frappant aux parois afin de les alerter des dangers. Qu’est-ce qui peut bien les pousser a modifier leur comportement ? Constantine mène ses recherches entre une veuve pas franchement éplorée, un ancien prêtre dont le fils a été tué dans un accident et un patron plutôt secret sur le fait qu’il ne possède pas toutes les autorisations nécessaires a son entreprise.
C’est là qu’il croise Zed, une belle jeune femme qui s’est isolée dans cette petite ville a cause des visions qui hantent ses rêves. Obsédée par le détective qu’elle aperçoit constamment dans ses chimères, elle fini par l’aborder et le bombarde de questions. A son grand dam, celui-ci se voit forcé de faire équipe avec elle pour résoudre l’affaire lorsqu’il réalise qu’elle est réellement clairvoyante, et peut donc lui fournir de précieux indices.
De quoi offrir un tandem façon Mulder et Scully, l’un versé dans le paranormal, avec les connaissances que cela implique, l’autre étant de nature plus questionneuse et utilisant ses talents (ici surnaturel) afin de recueillir le plus de renseignements possible et mieux analyser la situation. Même les chamailleries semblent de mise, avec un rapport de force entre les deux personnages façon buddy movie. C’est finalement la seule chose vraiment positive de ce nouvelle épisode, Zed apparaissant assez sympathique et tout de suite plus agréable a suivre que sa prédecesseure (prédécesseresse ? prédécessrice ?) en plus de jouer un peu plus sur le côté sex-appeal du personnage. Je vous racontes pas ce plan en fin d’épisode, qui n’hésite pas a mettre en valeurs ses… Atouts.
Reste a savoir si, alors que nous sommes fin 2014, il était vraiment nécessaire de conserver un “personnage-repère” pour tout expliquer au public. Avec tout ce que l’on se goinfre en films, série, BD et jeux vidéos, ce qui se déroule dans l’univers de Constantine est loin d’être unique ou original. Aucune chance que l’on se perde et, au contraire, on a même une sacré longueur d’avance sur les héros pour peu que l’on soit habitué au genre. On peut même dire qu’on se sent “freiné” dans le déroulement de l’intrigue et l’exploration de la mythologie. Déjà que les aventures ne volent pas haut, il serait peut-être temps d’oser y aller a fond et offrir un peu de divertissement pour changer.
Du reste, pas grand chose a dire. La structure évoque encore une fois X-Files, entre cet incident surnaturel en pré-générique et l’idée que Constantine se balade d’une ville a l’autre pour résoudre les mystères. Les effets spéciaux sont correct, voir même assez effectifs avec ces fantômes au look de squelettes charbonneux, malheureusement un brin gâchés par l’abus de volutes noires en CGI qui débordent pas mal sur le design.
Le casting est définitivement le point fort de l’épisode, espérons-le, de la série, avec un Matt Ryan impeccable et l’apparition surprise de James LeGros dans le rôle d’un ancien prêtre désabusé. Ce n’est pas tout les jours que l’on peut voir l’ancienne tête d’affiche de Phantasm II dans une histoire où le monstre est décrit comme un “Tall Man”.
Cependant le manque d’ambitions du show est extrêmement décevant et risque de rebuter au bout de quatre ou cinq épisodes. Si la série survie assez longtemps, peut-être que l’adaptation cinéma de Dr. Strange pourra donner un peu de sang neuf a un genre trop codifié et montrer aux producteurs et showrunners qu’ils ont matière a créer quelque chose d’entièrement nouveau et intéressant.
Aussi, il serait peut-être temps que John Constantine se mette à fumer.
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