12 DAYS OF CHRISTMAS II
Breaking Santa
(2012)
Quelques années après Son of Santa et Revenge of Santa, ces abrutis de Conor Sweeney et Matt Kennedy causent encore une fois des misères au Père Noël dans un court-métrage réalisé cette fois sous la bannière d’Astron-6 plutôt que de Greypoint Films, les deux compères ayant pleinement intégré le collectif depuis. Si le titre évoque une parodie de la série Breaking Bad, il n’est cependant pas question d’un Santa Claus dealer de drogue. En un sens ce Breaking Santa est presque une redite de Son of Santa puisque le film démarre de façon légère et stupide avant de prendre un virage à 180° degré vers le thriller. Une comédie noire qui, comme d’habitude avec les autres films d’Astron-6, présente un humour assez juvénile et ras des pâquerettes qui ne fera pas rire tout le monde, les acteurs improvisant à mort. L’intrigue est plus une sorte de fil rouge qui ne prend que progressivement de l’importance, et le résultat évoque surtout les bêtises que des adolescents pourraient s’amuser à faire entre eux un jour d’ennui.
Il est ici question d’un évènement traumatisant que notre Petit Papa Noël vient de traverser et raconte à la police, après avoir été retrouvé en état de choc au milieu d’une route. Une psychologue entend son témoignage et nous apprenons comment le gros bonhomme a été enlevé par un couple de pervers suite à un blind date. Son rencard, supposément une jolie blonde, est en fait un travesti entretenant une relation incestueuse avec son propre frère. La victime se retrouve séquestré chez eux façon Misery, encore que le récit ne raconte pas vraiment une prise d’otage: Santa Claus est libre de ses mouvements et habite simplement sous le même toit que ses kidnappeurs, comme sous l’emprise du syndrome de Stockholm. Son bonheur ne va cependant pas durer puisque le frangin va se montrer de plus en plus abusif, transformant son quotidien en véritable cauchemar. Mentalement brisé (d’où le titre), le Père Noël fini par craquer et décide de supprimer son tortionnaire…
Comme dans Son of Santa, le dernier acte surprend par sa noirceur et son twist imprévisible limite lynchien, où il semblerait bien que Santa Claus n’ait en fait jamais existé ! Mais si l’affaire est perçue à travers la psyché perturbé de la “sœur” comme le mourant semble le dire, qui est donc le Père Noël racontant les faits à la police ? Une réponse nous est donné sans que cela importe vraiment au final, puisque le film n’est qu’un conte fictif lu par un inconnu à sa poupée de Saint Nicolas… qu’il se met aussitôt à embrasser comme s’il s’agissait de sa maitresse ! Se pourrait-il que la peluche soit belle et bien vivante ? Après tout, celle que le frère agonisant observe avant de rendre l’âme parait le regarder en retour… Mais ne cherchons pas de logique puisqu’il s’agit d’Astron-6: Breaking Santa n’a tout simplement aucune logique et c’est justement pour ça qu’il amuse. A moins d’être réfractaire au n’importe quoi et au jeu outrancier de ses acteurs bien sûr ! Car l’équipe s’en donne à cœur joie et se lâche dans l’hystérie.
Matt Kennedy se permet d’embrasser chacun de ses partenaires de scène sur la bouche, Conor Sweeney se montre totalement habité par son personnage de redneck psychopathe et ce n’est pas tous les jours que l’on peut voir Santa Claus sur le trône. Le grimoire de Father’s Day fait une petite apparition et la musique composée pour l’occasion est plutôt bonne ! Pour une petite connerie torchée pour les fêtes de Noël c’est plutôt bien emballé, et naturellement la chose est disponible gratuitement sur les comptes YouTube et Vimeo du groupe. Alors évidemment cela ne plaira pas à tout le monde, mais Breaking Santa reste, comme Son of Santa et Revenge of Santa avant lui, une aimable potacherie qui s’apprécie d’autant plus si l’on a déjà réunis quelques copains lors d’un weekend pour tourner une vidéo à la con. L’effet “madeleine de Proust” du vidéaste amateur, quoi.
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