Army of Darkness – Ashes 2 Ashes (2004)

 

Army of Darkness

Ashes 2 Ashes

(2004)

 

Plus de dix ans après l’adaptation en comic book de Army of Darkness, le troisième volet d’Evil Dead se transforme en une véritable franchise à part sous les bannières de Dynamite Entertainment et Devil’s Due Publishing. En ignorant volontairement les deux premiers opus de la saga et en transformant le dernier opus comme un one shot (bien aidé, il est vrai, par l’introduction du film qui résume les mésaventures de Ash dans la cabane en quelques minutes), les éditeurs peuvent ainsi lancer tout une série d’aventures sans avoir à acheter les droits de chacune des œuvres de Sam Raimi. Malin, mais dommage pour la continuité. En découle également un univers comique et hautement cartoonesque dans la même veine que L’Armée des Ténèbres, ne reprenant jamais vraiment le ton “sérieux” des Evil Dead qui se présentaient comme de véritables films d’horreur malgré les délires fréquents de leur réalisateur. Ash est ainsi un parfait imbécile macho, couard et prétentieux, et s’il s’en prend toujours autant plein la poire, il n’y a guère de conséquences. C’est en 2004 que sort Ashes 2 Ashes (jeux de mots entre l’expression ashes to ashes, des cendres aux cendres, et le prénom du héros, Ash, au pluriel), le premier story arc de cette nouvelle série qui reprend pile là où l’histoire s’était arrêtée. L’idée est de poursuivre le combat entre Ash et les Forces du Mal générées par le Necronomicon Ex Mortis, tout en le plaçant dans des situations extravagantes comme seuls les comics peuvent en donner. Army of Darkness version papier offre donc son lot d’univers parallèles, de personnages secondaires aux pouvoirs particuliers et de références abondantes à la culture populaire. Si l’on s’éloigne énormément du matériel de base, force est d’admettre que le concept est extrêmement fun.

Sans plus attendre, voyons ce que cette première histoire des nouvelles aventures de Ash nous réserve.

 

HISTOIRE

 

 

Divisé en quatre numéros, Ashes 2 Ashes s’ouvre sur un prologue similaire à celui de Army of Darkness, reprenant mot pour mot le résumé des aventures de Ash dans la cabane et y ajoutant cette fois son odyssée au cœur du royaume d’Arthur. Le ton est donné: notre héros est toujours adepte de la réplique mortelle (reprenant plusieurs fois ses bon mots d’Evil Dead III) et il n’y a aucune rupture de ton avec l’épisode précédent. L’intrigue reprend la fin de la version cinéma, connue de tous: Ash revient à son époque mais, incapable de réciter une formule de trois mots correctement, permet l’apparition d’un démon sur son lieu de travail. Si le film laissait croire que tout rentrait dans l’ordre une fois la créature exterminée, nous allons voir que les choses sont loin d’être aussi simple.

 

 

Mais trêve de chronologie ! Avant de suivre l’Élu, jetons un œil à ce flash-back du numéro #3 qui nous montre ce qu’il advient des protagonistes de l’An 1300 après le départ de Ash. L’heure est à la fête après la défaite de l’Armée des Ténèbres et nous retrouvons Arthur, Henry the Red et leurs soldats poursuivre leur festivités durant la nuit. Le vieux sage du royaume va cependant comprendre que quelque chose cloche en découvrant dans les pages du Necronomicon rien de moins que le futur ! Un avenir qui n’était pas prédit et qui lui fait comprendre que Ash s’est une fois de plus trompé dans ses mots magiques.

 

 

Il est immédiatement attaqué par une bande de Deadites qui se révèlent être Arthur, Henry et les autres, lesquelles veulent bien entendu récupérer le Livre des Morts. Cela soulève la question de savoir comment les Forces du Mal ont ainsi pu posséder deux armées réunis en quelques instants et sans aucun bruit, ou tout simplement pourquoi la vieux mage est immunisé contre cette possession, mais ce genre de logique n’a jamais vraiment été de mise dans la saga. Un fan obsédé pourra toujours vous trouver une excuse comme quoi le Mal n’avait jamais été complètement détruit par Ash de toute manière, ou encore que l’Armée des Ténèbres détruite aurait très bien pu n’être qu’une infime fraction d’un bien plus gros soulèvement sur tout le continent.

 

 

Quoiqu’il en soit le mage prend la fuite avec l’espoir d’envoyer un message à Ash dans le futur, afin qu’il soit prévenu de la situation et qu’il trouve un moyen de corriger son erreur. C’est alors qu’il tombe sur Sheila, la compagne de l’Élu, qui semble la seule à être épargnée du maléfice. L’homme lui confit alors le Necronomicon et pense l’envoyer dans le futur pour rejoindre son bien-aimé.

 

 

Mais il s’avère que tout ceci n’est qu’un piège car Sheila est elle aussi possédée. Tout semble perdu, mais le vieil homme découvre la vieille tronçonneuse oubliée sous le lit, probablement après une nuit d’amour, et son échange avec le gant métallique dans le film.

 

 

Grâce à une potion magique qui peut lui servir à voyager dans le temps (peut-être issue de la fin originale d’Evil Dead III, même si cette dernière devait endormir l’utilisateur durant les siècles et non pas le téléporter), le vieil homme échappe à la mort, laissant le grimoire aux mains des Deadites et n’important que l’arme avec lui…

 

 

 

Retour vers le futur. Ash vient d’abattre la possédée et d’embrasser celle qui pourrait être sa nouvelle compagne lorsqu’il la laisse littéralement tomber. Ne nous offusquons pas de ce caractère typiquement machiste puisque ce n’est que le premier d’une longue série à venir. Vendons la mèche: plus la série va progresser, plus le comportement de Ash va parfois laisser à désirer, allant jusqu’à devenir franchement insupportable.

 

 

Notre héros est bien entendu extrêmement surpris de retrouver son partenaire médiéval alors qu’il se croyait enfin tranquille mais celui-ci lui rappel qu’en récitant mal la formule magique, le cours du temps risque d’être gravement perturbé. Et en effet c’est bien le cas puisque Ash se retrouve en fait en décalage d’une journée dans sa ligne temporelle, revenant le jour précédent son départ avec Linda dans la cabane. Réalisant que la jeune femme est toujours vivante, sa première pensée est de la sauver. Noble, mais bonjours le paradoxe temporel que cela va engendrer ! Et le paradoxe est justement le sujet principal de cette histoire…

 

 

En route pour le chalet, Ash et le sage évoquent le Necronomicon. Si l’Élu pense que son erreur fut de quitter le passé sans le livre, permettant alors aux Knowby de le découvrir dans les ruines du château des siècles plus tard, son compagnon lui rétorque qu’au contraire cela était inévitable puisque c’est pour cette raison que son voyage dans le temps a eu lieu, ce qui constitue donc une boucle temporelle. Tous deux conviennent alors que durant leur opération de sauvetage, il faut absolument que le Ash du passé (ou du présent en fait, cela dépend de comment on voit les choses mais à ce stade là autant éviter de trop penser) passe à travers le vortex pour que les évènements se produisent sans encombre. Mais en y pensant bien, sauver la vie de Linda ne constitue pas déjà une atteinte au déroulement de du Temps ? Clairement si l’on prend en compte Evil Dead. Maintenant le flashback de L’Armée des Ténèbres étant plutôt flou sur le sujet, peut-être est-ce moins risqué, je ne sais pas…

Dans tous les cas, la vue du pont détruit leur indique que le Necronomicon a déjà fait son œuvre et les voilà contraint de couper un arbre pour traverser. Cela leur permet de rencontrer un hibou qui va temporairement devenir leur sidekick. Je suis absolument sérieux.

 

 

L’oiseau va effectivement suivre le duo, semblant appartenir à cette catégorie d’animaux moins con que la moyenne au point de pouvoir comiquement interagir avec les protagonistes, comme dans un dessin animé pour enfant. L’excuse étant que de telles bestioles étaient considérées comme des “talismans” durant les temps médiévaux, des êtres sacrés et signes de bon présage. Probablement une allusion à l’Archimède de Merlin l’Enchanteur et pourquoi pas ? Le problème étant que l’animal n’est d’aucune utilité aux personnages ou à l’histoire au point de s’éclipser plusieurs fois entre les cases, parfois durant de longues séquences, avant de tout simplement disparaître sans être évoqué par la suite. Coupure sombre du scénario ou écrivain ne sachant quoi faire de sa création ? Une question qui restera sans réponse…

 

 

Le trio va alors croiser le chemin d’un local affolé puisque poursuivit par un lièvre enragé. Un lièvre bien évidemment possédé, lequel les attaques immédiatement.

 

 

Ash se débarrasse bien vite de la chose et avec classe, mais les Deadites n’ont pas fini de lui mettre des bâtons dans les roues pour retarder son arrivée. Voilà que l’autochtone se transforme lui aussi en démon, forçant l’Élu et le vieil homme à se battre.

 

 

S’il n’oppose pas vraiment de résistance, le démon n’est pas sans ressource et utilise un appeau pour attirer d’autres animaux de la forêt, tous possédés également.

 

 

S’ensuit une bataille a laquelle notre héros va mettre un terme en réalisant que le bouseux démoniaque possède sa propre production d’alambic dans le coin. Ash utilise naturellement l’alcool comme combustible explosif et s’ensuit un carnage digne d’un FPS comme Doom ou Duke Nukem lorsque l’on tire dans les barils: BOOM !

 

 

Et ainsi se termine le premier numéro, alors que nos aventuriers atteignent enfin le chalet. Le second volume les rejoints dans la petite cabane à outils pour faire le plein de munitions avant la confrontation.

 

   

 

Ash va trouver Linda au-dehors, près d’un feu de camp. Mais c’est bien évidemment un piège et celle-ci est déjà morte et possédée (mais pas décapitée, bonjours la continuité !), s’attaquant à lui comme au bon vieux temps.

 

 

Maintenant habitué au sale coup de “oh je suis humain subitement, approche toi donc de moi”, Ash ne tombe pas dans le piège du Deadite qui va devoir utiliser un autre coup fourré: les fourrés (oui elle est pas mal hein ?)

 

 

En les aspergeant de sang, elle leur permet de s’animer et de s’en prendre à nos héros avec leur lianes. Un peu comme dans les Evil Dead mais sans le côté érotique de la chose cette fois. Parce que voir Ash et un vieux monsieur se faire caresser par des branches est bien la dernière chose qu’on a envie de voir (ou alors vous êtes plus encore pervers que moi). La mission de sauvetage étant avortée, l’Élu réalise que tout cela leur fait perdre du temps alors que le vortex temporel devrait émerger d’un instant à l’autre.

 

 

Cherchant à se libérer des tentacules, ils chutent et passent à travers le toit de la cabane, se retrouvant alors nez-à-nez avec… Ash ! Bonjour le paradoxe.

 

 

Le Ash du passé, évidemment rendu psychotique à cause des évènements qu’il est entrain de vivre, pense avoir affaire à un nouveau démon issu du Necronomicon et s’attaque à son double du futur. Ce dernier ne parvient pas à le convaincre et le voilà à devoir se défendre pour rester en vie. C’est donc à son compagnon de trouver le Necronomicon pour ouvrir en vitesse le vortex et expédier le Ash original à travers le temps avant que la situation n’empire. Et oui, car je le rappel, cette série considère Army of Darkness comme un film à part, où Evil Dead 1 et 2 n’auraient pas eu lieu. Ici le grimoire n’a donc pas été brûlé et il n’y a aucune mention des pages manquantes servant à ouvrir le portail. Le livre repose donc là quelque part.

 

 

Et bien que Evil Dead II n’a pas eu lieu dans cet univers, la main coupée et possédée de Ash est toujours là elle aussi, et celle-ci s’en prend au vieil homme qui devra utiliser le tisonnier du premier film pour le détruire. Wow. Autant de références et de dénie d’existence au sein d’un même passage, ça fait mal à la tête…

 

 

Puis quelque chose d’encore plus bizarre arrive. Un nouveau Deadite surgit subitement du cellier. Une sorte de hippie très moche et pas terrifiant du tout. A la vue de deux Ash face à lui, la chose préfère retourner dans sa cave mais se fait démembrer illico par notre double-héros.

 

 

♪ What the fuck was that ?! ♫
(c’était ma référence à Evil Dead: The Musical)

 

 

 

 

Bref, le vieux sage retrouve le grimoire et invoque le vortex comme il faut, mettant un termes à la lutte entre les deux héros, et tous sont menacés d’être emporté. Bien heureusement, seul le bon Ash se fait happer grâce à “l’aide” de son futur lui-même. Linda est morte, Ash en route vers le passé et les Deadites ont disparus. La seule trace de paradoxe (le Ash du futur expliquant à son double qu’il doit triompher du Mal dans le passé) semble n’avoir eu aucune répercutions sur l’environnement. Fin de l’intrigue ? Non bien sûr, maintenant que le grimoire est toujours présent dans cette version de l’histoire ! Le mage explique qu’ils doivent maintenant retourner sur le lieu de création du Livre des Morts, puisqu’il s’agit du seul endroit où celui-ci peut-être détruit. De quoi rebondir sur les deux prochains numéros, mais en attendant, un peu de remplissage…

 

 

Pour une raison ou pour une autre, Ash décide d’être celui en charge du grimoire et ouvre le livre machinalement, libérant alors ses pouvoirs. Le duo se retrouve catapulté dans un monde futur où les Forces du Mal règnent sur le monde, ce qui semble être un hommage à la fin originale d’Evil Dead III qui montrait elle aussi un futur post-apocalyptique.

 

 

Mais ceci n’est pas un voyage dans le temps, simplement une vision des choses à venir s’ils ne font rien pour contrer leurs adversaires maléfiques. L’Élu et le sage ne sont ici que des observateurs immatériels, témoins d’un monde ravagé où les monstres sont partout et les femmes dénudées et réduite en esclavage, probablement à des fins sexuelles j’imagine.

 

 

Un instant… S’ils sont immatériels, comment Ash peut-il fendre la pierre lors d’un coup de colère ?!

 

 

Quoiqu’il en soit… Celui-ci en a assez vu et referme le livre, partant avec son complice à la recherche de l’endroit où ils pourront enfin se débarrasser de ce satané bouquin. Mais à leur insu, un passager clandestin embarque avec eux… Oh, et le hibou ? Il a complètement disparu après l’attaque de Linda, oubliez-le. Le troisième numéro commence sur un flashback que nous avons déjà évoqué plus haut. Nous attaquons la deuxième partie de notre histoire lorsque Ash et son compagnon sont en plein vol à destination de… là où ils doivent aller…

 

 

Dans un amusant hommage à Twilight Zone, Ash est effrayé par une hypothétique créature sur l’aile de l’avion. Hors il ne s’agit pas d’un Gremlin mais bien d’un Deadite, car il apparaît alors que l’équipage vient de se faire subitement infecté, attaquant sans plus attendre les deux passagers.

 

 

Pour eux c’est une bonne nouvelle: cette possession imprévue signifie qu’ils approchent du lieu d’origine du Necronomicon. Maintenant quant à savoir pourquoi les Forces du Mal sont capable de posséder les humains de proximité mais pas le vieux sage… Supposons qu’un voyage temporel offre une immunité aux possessions démoniaques. L’avion se crash inévitablement durant cette attaque mais les compères s’en sortent miraculeusement… Euh, en fait ils s’en sortent sans aucun de problèmes apparemment. Ni sans trop d’explication non plus vous allez me dire…

 

 

Ils atterrissent au cœur de la jungle et au beau milieu des sables mouvants. Un séquence parfaitement gratuite qui ne sert en fait qu’à introduire un nouveau gadget pour Ash: le fulguro-poing ! Sa main mécanique peut maintenant s’éjecter de son support et ça, ça ferait un super jouet ! Mais ne cherchez pas trop à savoir comment il fait pour l’activer…

 

 

Durant leur quête pour trouver la tombe cachée où le Necronomicon a été fabriqué, le duo va tomber sur un serpent possédé dont l’extermination va mettre à jour un machin assez confus à expliquer.

 

 

Grossièrement cela ressemble à un visage, composé de filaments de sève ou de sang, on ne sait pas trop. Une chose qui était caché à l’intérieur d’un arbre et qui se retrouve “libérée” maintenant que Ash a fait un gros trop dedans. Une âme torturée peut-être ? En tout cas le truc se montre reconnaissant puisqu’il indique la direction de la tombe à nos héros avant de disparaître. Vachement pratique.

 

 

Au cours de leur progression, et alors qu’ils sont discrètement suivit par la main possédée, l’Élu fini par réaliser que la situation devient extrêmement dangereuse et avoue à son compagnon qu’il n’a pas l’étoffe d’un vrai héros, qu’il se peut qu’il ne puisse pas le sauver si besoin s’en fait. Un moment de doute qui amène à une scène assez poignante où son camarade le rassure et lui montre toute son estime en lui disant le considérer comme un ami. Jusqu’à ce que la main d’Ash ne poignarde le vieil homme dans le dos.

 

 

Une référence directe à Evil Dead II encore, mais la séquence est réussie. Ash réalise avec horreur que son compagnon est mort dans ses bras et lui creuse une tombe. Beaucoup de culpabilité et de regret ici, ce qui est un très bon point. Surtout vu les réactions futures de Ash pour les décès de ses prochains complices.

 

   

 

Après un moment d’exploration, l’Élu fini par investir une cave où il va être attaqué par une chauve-souris devenue Deadite en se faisant égratigner par la main démoniaque, avant que sa barbe et ses cheveux ne se mettent à pousser démesurément. Si tout cela vous semble n’avoir aucun sens, c’est parfaitement normal (encore une fois, juste une référence à la véritable fin de L’Armée des Ténèbres).

 

 

Durant la lutte entre l’homme et la partie rebelle de son corps, Ash fini par glisser sur un œil humain (!) et défonce un pan de mur en tombant, révélant alors une crypte ancienne où reposent plusieurs momies. Voilà notre héro arrivé à destination.

 

 

Bien sûr les créatures se réveillent immédiatement et c’est la bagarre, mais il se débrouille sans trop de soucis malgré les bandages animés et tentaculaires des démons.

 

 

Un court entracte nous replonge lors de la bataille finale de L’Armée des Ténèbres, se déroulant en parallèle de ses évènements dans un autre courant temporel, et où Ash a désormais conscience de son futur lui-même. Il s’agit là d’un bref indice sur un rebondissement à suivre dans le récit.

 

 

Et alors qu’Ash explore la tombe afin de découvrir comment détruire le Necronomicon, sa main baladeuse vient se greffer sur une momie afin de se recomposer un corps. Revient alors à la vie Evil Ash et le dernier numéro de Ashes 2 Ashes commence.

 

 

Alors qu’Evil Ash lève une armée pour anéantir son double en ressuscitant les corps des guerriers égyptiens enterrés dans la crypte, son alter-ego se prend pour Indiana Jones.

 

 

Ash progresse dans la caverne et se retrouve face à une étrange énigme. Une pièce révèle un mur composé de panneaux s’ouvrant sur un autre univers. L’espace. En endroit où il croise de petits martiens qui ne sont pas sans lui ressembler.

 

 

A vrai dire il est difficile d’inclure une explication scénaristique à cette scène. L’idée est simplement de reprendre le gag de L’Armée des Ténèbres qui voyaient Ash se tromper dans l’énigme des trois livres et être littéralement aspiré dans un trou, le laissant avec un visage déformé comme dans un dessin animé. Ici, il se passe exactement la même chose avec la présence de petits extraterrestres qui ressemblent bien sûr aux mini-Ash. Toutefois on ne sait pas si cette fenêtre donne sur une autre dimension ou tout simplement sur l’espace, ni si les créatures sont des démons, de véritables aliens ou des doubles de Ash venant d’un monde parallèle.

 

 

Toute cette scène est malheureusement assez confuse, puisque s’ensuit alors un passage où l’Élu découvre une console où il peut déposer le grimoire afin, pense t-il, de le détruire. Malheureusement l’artwork et le découpage est tel qu’on ne comprend pas directement ce qui se passe. Le scénario rattrape vite ce moment de perdition alors que le récit arrive à son climax. Le support où Ash a déposé le livre n’est pas un autel de sacrifice mais une sorte de mécanisme permettant alors à la crypte de s’élever. Nous réalisons que Ash se trouve en fait dans un temple enterré dans le désert, lequel émerge au grand jour.

 

 

C’est alors qu’arrive son double maléfique et ses soldats, prêts à se battre. La séquence montre le héros lutter contre ses adversaires, allant jusqu’à réutiliser son fulguro-poing sur son sosie, qui fait en plus office de boomerang puisqu’il se reconnecte immédiatement à son poignet après usage ! Là encore on est prié de ne pas trop chercher la logique de fonctionnement…

 

 

       

 

Si le pauvre Ash triomphe des Deadites, il ne parvient cependant pas à empêcher Evil Ash de récupérer le Necronomicon et réanimer son armée une fois de plus.

 

 

Tout semble perdu lorsque soudain débarque d’un vortex temporel l’autre Ash, celui de L’Armée des Ténèbres, accompagné d’Arthur, d’Henry et de toute leur armée ! On le comprend, ceci est le résultat du paradoxe de la rencontre des deux Ash, l’un mettant l’autre au courant de son avenir. Le Ash du passé, sachant désormais qu’il va devoir détruire le Necronomicon dans l’avenir, s’est adjoint l’aide de ses alliés pour aider son autre lui-même dans sa tâche.

 

 

Les deux Ash se retrouvent pour attaquer leur double maléfique puis… fusionnent.

Holala par où commencer ? Interagir avec soi-même est généralement perçu comme l’interdiction majeure du voyage dans le temps, avec pour conséquences de créer des paradoxes ravageurs. L’un d’entre eux étant le contact physique qui amène à une destruction totale du voyageur (voir TimeCop pour se donner un exemple). Bien sûr cela peut simplement amener à une boucle temporelle sans gravité, mais dans ce cas là les deux versions de la même personnes doivent se séparer après leur rencontre pour que chacun regagne son courant temporel. En se réunissant avec son double du futur, le Ash de L’Armée des Ténèbres ne rentre donc pas à son époque. Cela signifie alors que Ash ne commet pas l’erreur de mal prononcer la formule et donc de provoquer toute l’histoire en cours ! Ce paradoxe ne devrait-il pas faire s’écrouler la réalité de ce monde ?

Et même en prenant simplement en compte la création de réalités parallèles, permettant alors la coexistence du paradoxe dans cet univers-ci (comprendre: le Ash que l’on suit depuis le début de l’histoire peut continuer à vivre sa vie sans se soucier d’un quelconque chamboulement dans son monde), cela n’amène t-il pas à la naissance d’un monde parallèle où l’autre Ash ne revient jamais à son époque, laissant alors un Necronomicon existant dans les décombres de la cabane et une possible ouverture pour les Forces du Mal de conquérir le monde ?

HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!!!!!!!!!

 

 

Le nouveau Ash récupère donc le Necronomicon du “présent” (celui qu’il doit détruire depuis le début du récit) tandis que le livre du passé est actuellement détenu par le vieux mage fraîchement débarqué. Ce dernier apprend alors à notre héros que pour éradiquer le grimoire, il doit le placer dans un “anneau de feu”, lequel permettra l’ouverture d’une porte vers l’Enfer où il emportera le livre. Ceci n’est qu’une formalité pour quelqu’un qui possède une tronçonneuse à essence et Ash a vite fait de vider le combustible au sol, encerclant la nouvelle Armée des Ténèbres à l’intérieur.

 

 

Une dernière réplique cool puis le coup de feu nécessaire pour allumer le feu. Evil Ash, son armée et le Necronomicon sont emportés et enterrés. Après cette victoire, il est temps pour nos combattants médiévaux de rentrer chez eux et une dernière tâche est confiée à Ash: il devra lancer le Necronomicon restant à travers le portail après leur passage, afin que celui-ci reste avec eux dans le château jusqu’à sa découverte et que le futur puisse bien avoir lieu. Boucle temporelle quoi. Pas vraiment d’erreur ici, puisque même dans l’idée que Ash “disparaît” de son époque pour avoir fusionné avec son alter-ego, il faut bien que les évènements de sa virée à la cabane aient lieu et que le Necronomicon soit présent à ce moment. Non le petit truc qui cloche c’est… Pourquoi Diable ne prennent-ils pas le grimoire directement avec eux ?! Ils sont bien venu avec, ils peuvent repartir avec ! Et il n’a jamais été question d’avoir le livre dans les mains pour maintenir le portail ouvert, donc tout cela n’a aucun sens !

 

 

De plus pourquoi le vieux mage confie cette tâche au gars qui s’est déjà planté par deux fois avec les formules magiques ?! Il est évident qu’il va tout faire foirer ! Mais bon, j’imagine qu’il fallait une fin ouverte pour les prochaines aventures…

 

 

Après un dernier gag montrant Ash précipiter le départ du vieil homme lorsque celui-ci demande à voir son alter ego, incapable de lui avouer sa mort, le final nous montre la courte réunion entre l’Élu et sa bien-aimée Sheila. Oui, elle était là depuis le début de la bataille. Quelque part.

 

 

Les deux tourtereaux se disent adieu une fois de plus mais la romance monte à la tête de notre héros qui du coup en oublie complètement le livre !

 

 

Ash repart donc à cheval, pensant pouvoir reprendre une vie normal alors qu’il vient probablement d’engendrer le plus gros paradoxe possible…

 

CONCLUSION

 

Bien sûr à la parution de ce dernier numéro, la suite de la série était déjà prévue et annoncée, et Shop till you Drop Dead paru quelques mois plus tard. Une évidence, tant la franchise Evil Dead / Army of Darkness allait forcément rencontrer son public de part sa simple existence, et d’autant plus devant la bonne qualité de ce premier essai. Ashes 2 Ashes, malgré quelques défauts pas tellement dérangeant, délivre bien la grosse dose de fun attendue. Parfaitement dans le ton de son prédécesseur, la mini-série nous offre un Ash en pleine forme, du fan service à n’en plus finir et des grands moments de n’importe quoi comique, typique de l’univers délirant de L’Armée des Ténèbres, et même de Evil Dead II. Le scénario d’Andy Hartnell (co-créateur de Danger Girl) est plutôt original et tir pleinement parti des éléments mis en place par le(s) film(s) pour constituer son histoire. Loin de se satisfaire d’un simple retour à la cabane, point de départ ici bien vite expédié, il agrandit le potentiel de la franchise via tout un tas de concept délirant permettant autant de nouvelles histoires. Les fans de la première heure, comme moi, pourront trouver extrêmement décevant que son récit ne tienne pas en compte de Evil Dead 1 & 2, mais en prétextant des perturbations du continuum espace-temps où bien la réunion d’embranchements de l’Hypertime, cela peut à peu près passer. Nous ne sommes plus à un ou deux paradoxes temporels près. Quelques idées peuvent encore laisser perplexes ici et là (l’apparition et disparition du hibou, le fulguro-poing boomerang et des hasards scénaristiques vachement pratiques) et certaines décisions sur clairement débiles, mais globalement ce premier story-arc s’en sort honorablement.

Quant aux illustrations de Nick Bradshaw, cartoonesques et détaillées, elles sont idéales pour ce type d’histoire puisque parfaitement dans le ton du scénario et du type de comique employé dans la série. Rien à redire là-dessus. Ashes 2 Ashes est une très bonne entrée en matière, encourageante à l’époque pour l’avenir de la série, et appréciable pour quiconque souhaite se lancer dans l’univers de L’Armée des Ténèbres.

 

           

           

           

           

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