Abomination
(1986)
“Randolph winced, knowing now what it felt like to be circumcised and castrated at the same time”
Une entreprise agrochimique conçoit un nouveau type de pesticide fonctionnant sur le principe du défoliant (qui fait grandir les plantes jusqu’à ce qu’elles ne puissent plus se sustenter suffisamment et périssent), mais si le produit fonctionne en faisant grossir insectes et autres créatures nuisibles, elle ne les tue pas. Le directeur approuve malgré tout la formule et la teste dans une petit coin de campagne gallois, contre l’avis des agriculteurs qui préfèreraient en rester au bio. Dès lors une horrible odeur et un étrange brouillard entourent le village, et la faune locale – toute bouffie – passent à l’attaque: des lucanes assiège une église en pleine messe, des funérailles sont interrompu par de gros vers émergeants du cercueil, un jeune couple batifolant en pleine nature est dévoré par un groupe de tiques et des amants en plein ébat sont réduit à l’état de squelettes par des fourmis volantes, la femme périssant en plein orgasme alors que les insectes s’introduisent en elle. Un pauvre type se retrouve avec des perce-oreilles dans l’anus qu’il tente désespérément de retirer, un travesti voit sa séance de masturbation être interrompue par quelques pucerons, et des grenouilles grosses comme des lapins (brillamment décrites comme les “king beasts of cold slime”) embrassent leurs victimes pour les étouffer, s’attaquant lâchement à une pauvre fille écrasée sous son cheval après une mauvaise une chute. Cloportes, sansgues et autres immondices participent au massacre, mais il semble clair que l’auteur est ici moins intéressé par sa formule emprunté aux Rats de James Herbert que par son besoin de nous balancer son avis sur l’agriculture moderne et l’utilisation néfaste des produits chimiques. De nombreuses références sont faites à la catastrophe de Bhopal alors toute récente, qui tua plusieurs milliers de personnes en Inde, quand explosa une usine de pesticides dont les gaz se propagèrent partout . Il est clair que Guy N. Smith fut touché par l’accident, et comme Craig Spector et John Skipp avec The Bridge (1991), le message écologique semble plus sincère et virulent que d’habitude. La preuve avec cette conclusion inattendue où le produit insecticide fini contre toute attente par fonctionner, mais peut-être un peu trop bien, bousillant complètement la biodiversité…
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