A LINE IN THE SAND
Assis sur une plage de sable fin et contemplant le ciel nocturne dont les étoiles brillaient comme une cascade de diamants, Vincent n’écoutait même plus les élucubrations de sa tante, passablement ivre. Son discours n’avait plus de sens depuis un bon moment déjà et même s’il l’aimait de tout son être, elle commençait à devenir franchement pénible. Il était pourtant rare de voir quelqu’un venir à bout de la patience du jeune homme.
Il porta la petite bouteille de bière à ses lèvres une énième fois, réalisant encore qu’elle était vide depuis longtemps. Une information qui ne semblait pas décidée à lui rentrer dans le crâne visiblement. Vincent soupira doucement, prenant conscience de sa fatigue, et promena son regard autour de lui.
La plage était pratiquement déserte à cette heure et ses parents étaient rentrés depuis belles lurettes. Tao, sa tante, ne lui avait plus lâché la grappe après que sa sœur et son fiancé aient décidés de se promener en amoureux le long de la côte, et l’effet de l’alcool se fit rapidement ressentir. Ils avaient parlés de tout et de rien, un passe-temps agréable mais désormais compromit par l’état de sa locutrice.
“Pourquoi ne pas se coucher ?” était une question qui le hantait maintenant depuis de longues minutes, mais à celle-ci faisait écho une drôle de pensée qui le laissait plutôt perplexe. Il tourna la tête vers la responsable de sa confusion et la regarda longuement. Il ne s’agissait pas de sa tante, parfaitement capable de se débrouiller seule, mais d’une autre jeune femme se trouvant non loin d’eux.
Allongée sur une serviette, celle-ci dormait depuis la fin de l’après-midi et il avait été convenu de la laisser se reposer. Le sommeil très agité, elle poussait pourtant une série régulière de gémissements apeurés et de grondements de rage qui préoccupaient sincèrement l’observateur. Devait-il la réveiller, la rassurer, ou ne pas intervenir ? Incapable de prévoir la réaction de l’endormie dans tous les cas, Vincent n’arrivait pas à prendre décisions. Qu’est-ce qui lui faisait peur ? Il n’en avait pas la moindre idée…
Dormant sur le côté, en position fœtale, elle se retourna subitement sur le côté après une nouvelle plainte qui manqua de faire bondir le garçon, donnait à celui-ci l’occasion d’observer pleinement son corps magnifique. Vêtue d’un simple bikini, elle dévoilait ses formes splendides qu’il contempla malgré lui: des jambes longues et minces, une taille fine, des hanches de rêve et une poitrine… parfaite. Sa peau était naturellement lisse et douce, légèrement hâlée tant par le soleil que par ses origines raciales, ses cheveux noirs de jais possédaient cette longueur si impressionnante et son visage reflétait une beauté et une grâce divine. Un corps splendide, construit par la danse, et qui le mettait presque mal à l’aise tant il provoquait en lui d’étranges réactions. Et ce n’était pas son genre de réagir ainsi devant une femme…
Seule ombre au tableau: la présence de deux cicatrices, l’une lui barrant l’œil gauche, l’autre transformant son genou droit en un véritable cratère… Un coup de couteau et une blessure par balle. Aussi ignobles qu’elles étaient, ces marques n’affectaient pas sa beauté, cependant elles firent frissonner Vincent qui avait toujours l’impression de ressentir la douleur qu’elles provoquaient en les regardant. Il avait mal pour elle et, encore une fois, détourna les yeux.
Son regard se promena sur le ventre plat de la belle, s’attardant sur son petit nombril bien fait. Il sentit des sueurs froides le prendre et un sentiment de culpabilité. Il ne devrait pas la regarder de cette manière, il n’était pas un pervers et n’avait pas pour habitude de reluquer les jeunes femmes de cette façon ! Pourtant il ne pouvait pas s’empêcher de rougir dès qu’il l’observait, de la contempler sous tous les angles lorsqu’il en avait l’occasion. Était-ce du désir qu’il ressentait ? Mal à l’aise avec cette idée, il s’apprêta à tourner la tête ailleurs pour échapper à sa vue mais une voix familière s’éleva, le figeant sur place.
– Beau morceau.
Sa tante se tenait près de lui, regardant dans la même direction avec un sourire étrange aux lèvres, mi-narquois, mi-amusé. Ses yeux pétillaient et elle passa un bras autour de son cou, comme on le fait avec un camarade de beuverie.
– Vincent, mon grand ! Pourquoi t’en profites pas pour lui faire des papouilles pendant qu’elle dort ? Elle ne se rendra compte de rien.
Le jeune homme grogna et se dégagea hâtivement, gêné et vexé.
– Gros timide, se moqua sa tante qui le traina alors jusqu’au corps inconscient.
Elle l’avait entrainé avec force sur ces quelques mètres, ignorant toutes ses résistances, et maintenant ils se trouvaient tout deux agenouillés près de l’endormie…
N’ayant même pas le temps de protester, Vincent était rouge comme une pivoine maintenant, aussi près de ce corps féminin tellement séduisant. Sa tante avait le don pour ce genre de chose mais il n’aurait jamais imaginé qu’elle s’amuserait à l’embarrasser comme ça.
Pour le moment elle n’en rajoutait pas trop, se contentant de le regarder avant de revenir vers la forme étendue sur la serviette. Son neveu souffla, agacé par son petit jeu, et s’apprêta à se relever avant qu’une main ne s’abatte sur son dos pour le maintenir en place. Tao avait toujours eut une force incroyable et ne se privait jamais de le faire savoir. D’une voix espiègle, elle susurra à son oreille.
– Tu saurais même pas par où commencer, je suis sûre !
– Tao…, commença t-il d’une voix pleine de reproche.
Sa tante eu cependant un geste qui lui coupa la parole. Très certainement calculé de sa part. Tout en la regardant, elle posa doucement une main sur le ventre dénudé de la jeune femme, la glissant en un mouvement circulaire.
– Caresse-lui la peau. C’est très agréable. C’est tout doux !
Avec un petit rire d’écolière, elle traça des arabesques d’un doigt sur l’abdomen avant de loger le bout de son ongle dans le petit nombril. D’ordinaire Vincent n’aurait porté aucun intérêt à l’offre de sa tante, trouvant ce comportement de tentatrice particulièrement puéril, et pourtant il ne parvenait pas à sortir un mot. Comme fasciné, il la regarda faire un instant avant de secouer la tête pour reprendre ses esprits.
C’est là qu’il se rappela que l’endormie était en plein cauchemar. C’est là qu’il réalisa qu’elle pleurait en plein sommeil. Des larmes normales et des larmes de sang. Alarmé, il oublia vite toute la tension précédemment ressentit et se pencha sur elle pour la réveiller. C’est Tao qui l’en empêcha, le retenant par le bras et essuyant doucement les larmes d’un mouchoir de soie. L’heure n’était plus aux gaminerie et elle affichait une mine particulièrement inquiète. Les liens qui la reliaient à cette jeune femme avaient toujours été très fort…
(…)
Texte inachevé, encore. Possiblement une version antérieur de Retrouvailles (suite), avec un concept similaire où le personnage principal, apprenti-sorcier, redécouvre ses sentiments pour sa rivale. Quoiqu’ici il s’agit moins d’une description de l’évolution de leur relation, et plus une tentative d’écrire une histoire de cul ou quelque chose comme ça. Et évidemment ça coupe avant qu’on en arrive aux bons moments. Allez comprendre… Chronologiquement, cela se déroule suite à un jeu de rôle / dessin qui avait été réalisé précédemment avec Nathalie, où les personnages se retrouvent à Hawaï pour se relaxer.
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