The Walking Dead (5.06)

The Walking Dead
Ep.5.05

Consumed

 

 

Sixième épisode et franchement je ne sais même pas quoi en dire. Donc ici nous suivons le tandem Daryl / Carol dans une sorte de long flash-back, qui va évidemment mener à l’affrontement entre Team Rick et le personnel de l’hôpital. Comme prédit Carol est capturée et Daryl rentre au bercail avec Noah. Et c’est tout. Je me retrouve bien embêté parce que je n’ai globalement rien à dire a propos de ce Consumed. Deux personnages se baladent, tuent des zombies et discutent jusqu’à ce que les dernières minutes ne viennent chambouler la situation pour que l’épisode se raccroche aux wagons. Je ne peux même pas dire que c’était mauvais ou ennuyeux, car pour une raison un peu inexplicable ça se laisse suivre avec beaucoup plus de facilité que certaines tentatives précédentes, mais il n’y a pas de quoi en faire tout un foin. Le prototype même de l’épisode qui juste remplir la grille des programmes, en somme.
J’ai un temps pensé à faire la même chose en parlant du personnage de Daryl et de son interprète, Norman Reedus, afin de combler le manque de substance de cette chronique, mais en fait non. Cela n’intéresse personne, n’a finalement rien à voir avec la série et en plus je me retrouve dans la majorité puisque le personnage remporte mon adhésion. Au mieux je peux juste dire que j’avais repéré l’acteur avant l’heure, via son rôle de petit jeune dans Blade II et surtout dans le génial La Fin Absolue du Monde (l’épisode de John Carpenter pour Masters of Horror) et donc qu’il ne s’agit pas d’un simple effet de mode pour ma part. Bien que ça revienne au même au final !

 

 

Du coup, que peut-on bien dire à propos de Consumed ? Déjà il réutilise une nouvelle fois ce paysage urbain apocalyptique, qui vient trancher avec la campagne bien triste qu’on se gave depuis longtemps. C’est oppressant, ça souligne l’aspect post-apocalyptique et on peut parfois relever quelques détails amusants en arrière-plan. Un bras de zombie qui dépasse d’une porte, une banderole “HELP” accrochée à un balcon. Ce n’est pas grand chose, mais ça apporte un peu de vie dans ce décors de mort, ce qui aide à construire une atmosphère. En fait je me suis quelque fois surpris a guetter les fenêtres de divers bâtiments pour voir si je n’apercevrai pas quelques figurants grimés par endroit. Bien sûr que la production ne se permettra jamais ce genre de chose, mais voilà qui à le mérite d’attirer plus l’attention que la sempiternelle forêt.
Le duo Daryl / Carol fonctionne très bien et se laisse suivre. Bien que les acteurs ne soient pas toujours aidé par des dialogues banales et / ou inutile, il n’y a pas ici de surenchères ou de longs moments d’apitoiement. Bonne chose que les deux soient également efficaces dans leur genre, se frayant un chemin dans la cité sans se perdre, sans trop gaspiller de temps ni sans trop faire de mauvais choix. Oui, on va y revenir car il y a tout de même UNE scène qu’il faut mentionner a ce sujet, mais globalement le tandem évite nombre de scories qu’on doit endurer chez d’autres personnages de la série. Certaines de leurs interactions se montrent même très amusante, comme leur différent point de vue concernant une toile d’art moderne.

 

 

Ce qui doit être la meilleure séquence de la semaine montre Carol guider son partenaire vers un refuge qu’elle a autrefois côtoyé avec sa fille, lorsqu’elles étaient encore sous la coupe d’un homme violent. Une simple chambre, petite, perdue dans des locaux sociaux. Si l’origine de cet endroit nous est évidemment expliqué, ce n’est pas souligné au marqueur et on devine même assez vite ce qu’il en est pour peu que l’on suit la série depuis le début. Ce passage permet l’air de rien de montrer l’évolution du personnage et le chemin qu’elle a parcouru depuis la première saison. En tout cas, cela fonctionne beaucoup mieux que ces flashbacks inutiles qui parsème l’épisode et renvoie à différents moments difficiles auxquels a dû faire face Carol depuis la saison dernière.
La structure de l’épisode est exactement la même que la semaine dernière, mais là où la narration fragmenté fonctionnait pour Abraham (l’épisode dévoilait un passé dont on ignorait tout, et coïncidait avec un épilogue remettant en cause tout le cheminement du personnage depuis cette époque), elle apparaît totalement inutile. On sait déjà ce qu’il y avait dans la tête de Carol lors de ces différents moments, nous avons déjà été témoins des évènements, et surtout ils ne changent en rien la situation dans laquelle elle se trouve actuellement. C’est comme si les producteurs voulaient paraître intelligent sans avoir compris comment le système fonctionne. En fait, je suis sûr que c’est le cas.

 

 

Et puisque nous en somme à parler d’idiotie et de maladresse, il me faut mentionner le morceau d’anthologie de Consumed. Probablement conçu comme une grosse scène d’action mémorable, elle apparaît surtout mal foutue, improbable et assemblée à la truelle au montage. L’idée est la suivante: les protagonistes repèrent un camion portant la croix blanche de l’hôpital, abandonné sur un pont après avoir heurté le rail de sécurité. Le véhicule pend à moitié dans le vide et fouiller dans l’habitacle se révèle être une tâche dangereuse. Et alors que Daryl et Carol cherchent de précieux indices, des masses de zombies se rapprochent, venant de chaque côté du pont.
D’emblée on voit où les scénaristes veulent en venir. Nos héros vont se retrouver piéger et leur seule chance d’échapper aux morts-vivants est de se réfugier à l’intérieur du camion en équilibre précaire. Oui, c’est une idée à la con puisqu’ils vont forcément se retrouver au piège comme des rats avec une espérance de survie forcément très limité. D’autant plus que le faible nombre de zombies rôdant sur la route n’aurait pas dû être un problème pour eux (soyons clair, les personnages de Walking Dead font face à bien pire dans pratiquement chaque épisode !). Mais là où la séquence devient surréaliste est lorsque Daryl réalise que leur seule façon de s’en sortir est de faire tomber le camion dans le vide ! Je vois en quoi la scène peut être cool d’un point de visuel, mais question tactique, s’émet des doutes. Le plus drôle dans tout ça, c’est que le scénario tient à protéger ses personnages autant que possible. Alors qu’un tel crash en aurait laissé plus d’un sur le carreau, tout du moins blesser les passagers en raison de l’impact, ils s’en sortent sans peines.
Et chapeau au monteur pour vouloir nous faire croire qu’un véhicule de plusieurs tonnes piquant du nez lors de sa chute puisse atterrir sur ses quatre roues, comme un chat. Le raccord est tout bonnement IN-DÉ-TE-CTABLE.

 

Logique.

 

Au moins la pluie de zombies qui s’ensuit est plutôt rigolote et rattrape un peu l’aspect hautement amateur de la réalisation. Mais à ce niveau là, c’est à se demander si les responsables n’en ont tout simplement plus rien à foutre. Peut-être pensent-ils avoir le public dans leur poche, mais je tiens juste à préciser que la concurrence pointe le bout de son nez et que Z Nation commence a avoir plutôt bonne réputation de son côté.
Autre conseil, il faudrait songer a arrêter avec les séquences musicales qui se veulent dramatiques. Depuis l’utilisation de la superbe chanson Lead Me Home de Jamie N. Commons, dans la saison 3 (épisode 12, Clear), le show croit bon de refaire la même chose en espérant réitérer le succès du moment. Manque de bol, les musiques sont toutes inférieures et surtout la formule évoque les multiples série télé policières qui abusent du même principe (sérieusement, regardez n’importe quels Experts, NCIS ou Cold Case, vous verrez que tous les épisodes se concluent en chanson, dans une attention vaguement atmosphérique). C’est un cliché ambulant qui tue dans l’œuf toute sensation d’implication.

 

 

Comme je ne veux pas nécessairement conclure sur une mauvaise note, je trouve mon bonheur où je peux. Pas de massacre de Walkers cette semaine, mais une sacré bonne idée quand même avec ce groupe de campeurs morts-vivants, prisonniers de leurs duvets et de leur tentes pour l’éternité. Belle mise en scène également lorsque Carol et Daryl découvrent leurs voisins zombies à travers une porte en verre fumée, dont on ne distingue que les silhouettes. Une femme tout d’abord, puis son enfant. Saisissant.
Cette séquence sert à raffermir les liens entres les deux personnages. Il n’est pas difficile d’imaginer que Carol connaît ces personnes, ou peut-être y voit-elle le fantôme de ce qu’elle était, à l’époque où elle était mère et qu’elle fréquentait ce refuge. Son premier instinct est d’aller détruire les créatures mais elle est stoppée par Daryl. Le lendemain, elle réalise que ce dernier s’est occupé de leur cas, leur offrant les derniers sacrements en brûlant leurs dépouilles. Aucun dialogue, tout dans l’ambiance. Une très belle scène, et c’est à se demander pourquoi The Walking Dead ne favorise pas ce genre de chose !

 

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